Clément Saint-Martin : « Les courses se gagnent l’hiver »
Clément Saint-Martin espérait sans doute mieux de sa première saison professionnelle. Embêté par des problèmes physiques durant l’hiver, le coureur de 23 ans a dû attendre la mi-avril pour faire ses débuts sous le maillot de La Pomme Marseille 13. Le néo-pro, qui a tout de même pu se rassurer en deuxième partie de saison, se dit désormais prêt "à passer un palier en 2015", pour sa deuxième saison parmi l’Elite. L’ancien vice-Champion de France amateurs - qui rejoindra Lloret del Mar (Espagne) la semaine prochaine pour un stage d’une semaine avec ses coéquipiers - revient sur son année 2014 pour DirectVelo.com.
« J’ai forcément quelques regrets quant au déroulement de ma saison 2014. J’ai été blessé de novembre à février à cause de ma blessure au genou (lire ici). Je n’ai pu reprendre la compétition que mi-avril. Durant toute la saison, j’ai essayé de combler le retard accumulé en début d’année. Ce n’était pas évident. Comme on le dit dans le milieu, les courses se gagnent l’hiver, durant la préparation. Mais bon, il a fallu faire avec. Je ne me suis pas découragé. J’ai fait de mon mieux tout au long de l’année, même si j’ai bien senti qu’il me manquait toujours un petit quelque chose. D’autant que je ne suis pas quelqu’un qui ai des facilités. Je ne peux pas me permettre de me reposer sur mes acquis. J’ai toujours eu besoin de m’entraîner ‘à la dur’ pour être au top physiquement. Je suis un gros bosseur. Chez les amateurs, je m’entraînais vraiment comme une bête. Maintenant, il faut relativiser. Je ne dis pas que j’étais à 50% de ma condition non plus. C’est simplement que l’enchainement des courses était plus compliqué à gérer. Sur les courses d’une semaine par exemple, je sentais que j’étais de moins en moins bien au fil des étapes, alors que chez les amateurs, c’était l’inverse. Cela était sans doute dû à mes deux mois sans vrais entraînements.
« UNE COURSE DE 250 KILOMETRES, CA NE ME FAIT PAS PEUR »
Je retiens quand même quelques bons moments de cette année 2014. Je pense notamment au Championnat de France au Futuroscope, qui restera un bon souvenir pour moi, même si le circuit ne me convenait pas vraiment (18e). Cette course, je l’avais vraiment préparée. J’avais basé mon entraînement sur ce Championnat national. Je n’avais pas forcément l’habitude de disputer des courses de 250 kilomètres, mais la distance ne me faisait pas peur. Au contraire, j’aime les courses longues, les courses d’usure, sur des circuits où l’on est toujours en prise. 2014 était d’abord une année pour prendre de l’expérience, pour me tester chez les pros. En ce sens, j’ai aussi pu découvrir de belles épreuves qui pourraient me convenir l’an prochain, comme le Grand Prix de Plumelec, la Polynormande ou le Tour du Finistère par exemple.
« DEJA LE CHAMPIONNAT DE FRANCE EN TETE »
Il faut dire que je ne me considère pas comme un pur grimpeur, mais plutôt comme un puncheur. En fait, j’ai même encore un peu de mal à me situer. Des courses comme le Tour de l’Ain ou la Route du Sud pourraient me convenir à l’avenir, mais pour cela, il faudra attraper un bon coup de pédale en montagne via des stages de préparation. Car il faut bien le dire, sur ces courses-là, certaines étapes ressemblent à de grandes étapes de montagne du Tour de France. Pour ce qui est spécifiquement de la Route du Sud, je pense que j’aurai dû mal à me focaliser dessus l’an prochain, pour la simple et bonne raison que je viserai une nouvelle fois une bonne performance sur le Championnat de France, d’autant qu’il aura lieu à Chantonnay. Du coup, je dois avouer avoir déjà cet objectif en tête. Je pense qu’il est impossible d’être au top de sa forme sur la Route du Sud et sur le Championnat de France. Et puis, le mieux pour préparer le Championnat de France, c’est de passer par les Boucles de la Mayenne et la Ronde de l’Oise. Maintenant, c’est toujours pareil ! Pour arriver au top fin juin, il faudra aussi être épargné par les pépins physiques, ce qui n’était pas vraiment le cas durant mes deux dernières saisons.
« NE PAS ATTENDRE LE DERNIER MOMENT POUR SE REVEILLER »
L’an prochain, j’espère bien pouvoir être opérationnel dès les premières courses. Le Grand Prix d’Ouverture La Marseillaise se termine régulièrement au sprint, même s’il n’y a que 30-40 mecs pour se disputer la victoire. Même chose pour l’Etoile de Bessèges, où j’aurai du mal à faire un résultat. Si j’y suis présent, ce sera plutôt pour prendre le rythme. En revanche, j’espère m’illustrer sur le Tour Méditerranéen ou le Tour du Haut-Var. D’autres courses peuvent me convenir en mars-avril. Certaines manches de Coupe de France m’inspirent. Ces courses-là sont ouvertes, avec un scénario qui n’est pas écrit à l’avance. Il faudra aussi s’adapter à la forme des uns et des autres dans l’équipe tout au long de l’année. Nous aurons une équipe expérimentée en 2015, avec des sprinters, des puncheurs et des grimpeurs. Le groupe semble solide. La principale différence avec cette année, c’est que nous n’aurons plus qu’un front. En 2014, il pouvait m’arriver de rester quinze jours à la maison sans courir. Là, ce ne sera pas possible. Je suis prêt à passer un palier en 2015. Je ne ressens pas plus de pression que ça, mais il va falloir faire des résultats. Et puis, j’espère bien pouvoir intégrer une Continentale Pro’, toujours dans une logique de progression. Mais pour cela, il faudra être convaincant toute l’année et ne pas attendre le dernier moment pour se réveiller. »
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