Néo-pros : Les Continentales, une aubaine
Pour la troisième fois depuis dix ans, la majorité des néo-pros français sont embauchés par les équipes Continentales françaises. Certes, la promotion de l'équipe de l'Armée de Terre avec son bataillon de nouveaux professionnels aide à gonfler les statistiques mais depuis dix ans, les équipes de 3e division sont essentielles au passage des coureurs amateurs dans les rangs professionnels.
Lire la 1ère partie : Néo-pros français : 2015, une année faste.
Sur trois années (2010, 2012 et 2015), les Continentales fournissent plus de la moitié du contingent de néo-pros français. En 1994, avec l'invention des équipes promotionnelles (les ancêtres des Continentales), cette proportion est de 51%. La création d'équipes entraîne aussi immédiatement un pic sur la courbe.
Jusqu'à présent, les équipes françaises Continentales sont une émanation d'un club amateur : le CM Aubervilliers, le VC Roubaix, Jean-Floc'h, Super Sport, le VC La Pomme Marseille, Véranda Rideau, l'Armée de Terre ont servi de support à une équipe ou sont devenus une équipe Continentale. À leur création, elles ont bien évidemment puisé dans cette réserve existante pour faire passer une vague de néo-pros. De plus, la réglementation des Continentales oblige ces équipes à comprendre une majorité de coureurs de moins de 28 ans, ce qui va de pair avec un recrutement de coureurs jeunes qu'on retrouve parmi les néo-pros.
Compte-tenu de l'importance des équipes Continentales dans le quota des néo-pros français, on peut se poser la question du roulement à l'intérieur de ces équipes. « L'espérance de carrière » d'un néo-pro passé dans une Continentale française est d'au moins trois ans, dans plus de 60% des cas. Parmi ces 60% on retrouve des coureurs comme Cédric Pineau, passé pro en 2007 grâce à l'accession du VC Roubaix en Continentale et qui est monté dans le ProTour dès la deuxième année chez AG2R La Mondiale avant de revenir à Roubaix puis de repartir pour la FDJ. De son côté, Tony Gallopin, néo-pro en 2008 chez Auber 93 a attendu la 3e année pour passer en Continentale Pro chez Cofidis.
Les carrières plus courtes, après une première embauche chez les pros, sont plus rares. Nous n'avons pas pris en compte un éventuel deuxième passage chez les pros. C'est ainsi que Julien Guay, néo-pro en 2011 chez Roubaix-Lille Métropole et qui repasse pro cette année chez Auber 93, est comptabilisé parmi les carrières de deux ans.
La disparition de l'équipe Véranda Rideau fin 2012 au bout d'une seule saison d'existence, a laissé trois néo-pros français (Gaylord Cumont, Kévin Denis et Guillaume Malle) sans équipe pro l'année suivante. Ils représentent le quart des coureurs dont la carrière s'est arrêtée au bout d'un an, entre 2005 et 2013.
Là encore, le nombre d'équipes Continentales et leur durée de vie influencent la durée des carrières des jeunes pros qui n'ont pas toujours eu le temps de faire leurs preuves.
L'apparition des équipes Continentales a permis à un bon nombre d'amateurs (121) de tenter leur chance au niveau supérieur. Sans ces équipes, les occasions auraient sans doute été moins nombreuses.
Crédit photo : www.velofotopro.com