Vervaeke : «Pas juste un bon pro, mais parmi les meilleurs»
Louis Vervaeke s'est positionné comme le meilleur grimpeur belge du peloton Espoir en 2014. Avec ses victoires sur la Ronde de l'Isard puis du Tour des Pays de Savoie, il a pu passer professionnel le 1er juillet dernier au sein de la formation Lotto-Belisol. Aligné sur plusieurs épreuves WorldTour, il a également participé au Tour de l'Avenir, sa dernière course avec l'équipe nationale Espoirs. DirectVelo.com a rencontré le coureur de Lotto-Soudal qui entamera sa saison ce vendredi, à Majorque pour tirer le bilan de 2014 et préfacer 2015.
« 2014 est la meilleure année de ma carrière jusqu'à présent. Quatre victoires, un contrat pro, c'était vraiment une année réussie à tous points de vue. Un souvenir ? C'est difficile de choisir un moment particulier. Je dirais quand même la dernière étape au Tour de l'Avenir, pour la manière dont je l'ai conquise. Pouvoir rouler si longtemps seul en tête et conclure par la victoire, c'était magnifique. C'était beau aussi pour Igor Decraene (mort le matin de sa victoire) et Kristof Goddaert.
WORLDTOUR
J'ai presque exclusivement roulé au niveau WorldTour, car les courses qui conviennent à mes capacités, c'est à dire quand ça monte, étaient presque toutes des grosses courses. Mais c'est bien d'avoir pu rouler au plus haut niveau dès le début et de voir où je me situe.
TOUR DE L'AVENIR
Décider si j'y participais ou non était un choix difficile, car je ne savais pas ce que l'équipe en dirait. Mais à ce moment, je n'avais pas beaucoup de courses inscrites à mon programme, donc c'était idéal de rouler le Tour de l'Avenir pour aller ensuite au Canada. Mais j'avais beaucoup de pression en m'alignant là-bas, car j'étais déjà pro donc tout le monde regardait vers moi et pensait que j'allais gagner, donc ce n'était pas facile. J'y allais pour la victoire finale. Je me suis pris 20 secondes de pénalité et ça n'a pas aidé. J'ai dû prendre des risques et heureusement j'ai réussi à remporter une étape, sinon mon Tour n'aurait pas été réussi. Je n'étais pas venu pour faire septième, donc j'ai joué le tout pour le tout dans la dernière étape afin de remporter une étape.
GLOBETROTTER
Au Québec, j'ai dû rouler pour l'équipe dans la finale, car nous n'avions personne à l'avant. Puis à Montréal, j'ai pu choisir si j'attaquais ou non. Finalement, j'ai décidé de partir en échappée et j'ai pu me montrer en restant longtemps à l'avant. En plus je gagne le classement de la montagne, c'était assez amusant. J'ai également disputé le Tour de Beijing. C'était agréable de découvrir une autre culture. Là, j'avais la liberté pour jouer le classement final, mais ma condition était un peu moins bonne en fin d'année. J'ai quand même roulé un bon tour, le dernier jour j'ai encore pu attaquer dans la dernière ascension ce qui m'a permis me montrer encore une fois.
DIFFERENCE CHEZ LES PROS ?
La plus grosse différence, c'est le final. A septante kilomètres de l'arrivée, une fois que c'est lancé, ça ne s'arrête plus. C'est incroyable la vitesse, ça roule beaucoup plus vite ! La première partie de la course, c'est le même tempo, mais le final, c'est "full gaz". J'ai appris que pour pouvoir gagner chez les pros, tu dois être professionnel à 100%, à tous points de vue, car ce sont les détails qui font la différence pour être parmi les meilleurs en WorldTour. J'espère que je pourrai encore beaucoup progresser, car je ne veux pas être juste un bon pro. Je veux faire partie des meilleurs.
OBJECTIFS 2015
L'équipe voudrait que j'assiste les leaders le plus longtemps possible dans les cols, et je pourrai peut-être aussi parfois tenter ma chance dans les arrivées en côte. Il faudra naturellement voir comment j'évolue. Je pense bien que sur les épreuves 2.1 je pourrai jouer ma carte, mais je ne devrais pas faire beaucoup d'épreuves de ce type au vu de mon programme provisoire. Ce devrait être beaucoup de WorldTour, et j'espère que parfois, je pourrai jouer les places d'honneurs car la victoire ça risque d'être difficile. Terminer quinzième dans une arrivée au sommet en WorldTour serait bien. Je vais surtout essayer de coureur offensivement et de me montrer.
PROGRAMME
Je reprends à Majorque, puis direction la Ruta del Sol, le Tour de Catalogne, les Flèches Brabançonne et Wallonne puis le Tour de Romandie. Je ne ferai pas Liège-Bastogne-Liège car ça aurait été trop proche de la Romandie. Normalement, je ne disputerai pas de Grand Tour, ou alors peut-être la Vuelta.
CASA DI TIM
En Andalousie, nous bénéficions d'une météo agréable et des cols. Ca me permet de m'entraîner en montée. Oui, j'écoute les Wellens, Stuyven et de Bie. Ça m'aide aussi. Tu peux toujours apprendre de garçons qui sont professionnels depuis plus longtemps que toi. C'est vrai que Tim et moi sommes le même type de coureur. Une belle génération arrive avec des gars comme Sean de Bie et Jasper Stuyven. Ce sont tous des coureurs qui peuvent gagner des belles courses professionnelles dans le futur. »
Crédit photo : Maxime Segers - www.directvelo.com