Paul Sauvage en habits de grimpeur
Zéro point au classement de la montagne au départ de la dernière étape, un maillot à pois qui lui tombe sur les épaules à l'arrivée. Paul Sauvage (CR4C Roanne) s'est offert "une petite récompense", comme il dit, pour conclure la Ronde de l'Isard, dimanche, à travers les cols de Port, d'Agnes et de la Core, dans les Pyrénées ariégeoises.
"C'est toujours sympa d'être en photo sur le podium aux côtés des costauds", sourit-il.
Sur les deux premières étapes de montagne, il avait perdu du temps : 12e à Goulier-Neige jeudi, après avoir laissé du jus dans les bordures ; 34e le lendemain au Plateau de Beille où il n'est pas parvenu à trouver la bonne carburation.
Il en était là, déçu de son entame, lorsqu'il s'est mis en tête qu'il pouvait conquérir son maillot à pois le dernier jour. "J'y ai pensé dès le soir du Plateau de Beille, raconte-t-il à DirectVelo.com. Je savais qu'il fallait que je passe en tête d'au moins deux des trois cols et que Laurens De Plus ne devait pas terminer dans les trois premiers."
Voilà donc Paul Sauvage à l'attaque dans les premières rampes du Col de Port, avec l'Américain TJ Eisenhart. Pas besoin de parler pour afficher ses ambitions : il prend un relais appuyé à 2 km du sommet et le coureur des Etats-Unis renonce ainsi à lui disputer le sprint, en gage de volonté, pour entretenir l'échappée.
Même bonne entente dans le Col d'Agnes, où il évolue cette fois avec plusieurs coureurs, dont Dries Van Gestel (Lotto-Soudal U23), qui pose la question : "Y en-a t-il un parmi nous qui joue le maillot à pois ?" Le grimpeur qui s'entraîne avec le Pôle Espoirs de Saint-Etienne lève la main. C'est son objectif du jour, tandis que d'autres membres de l'échappée espèrent aider leur leader par la suite, en cas de regroupement.
UNE SORTE DE ROUTE EN DESCENTE
C'est aussi l'un des projets de Paul Sauvage : prêter main forte à son collègue Lucas Papillon, alors 5e au classement général. "Mais dans la descente du dernier col, j'ai fait un tout-droit et je ne suis jamais revenu sur le groupe des favoris, qui m'avait rejoint. Malheureusement, je n'ai pas été très utile à Lucas..."
Donc, il est tunique blanche à pois rouges, flanqué du jaune (l'Italien Simone Petilli, de l'équipe Unieuro Wilier) et du vert et du bleu (le Belge Laurens De Plus, de Lotto-Soudal U23). Au palmarès du « meilleur grimpeur », il succède au Colombien Hainer Parra (2013) et au Russe Alexandre Foliforov (2014).
Son dernier maillot à pois remontait au Tour de la Vallée de l'Ance, en avril 2014, alors qu'il évoluait encore en 2e catégorie. "Je ne me considère pas comme un grimpeur, mais j'aime les courses dures", précise-t-il.
Accumulant les places d'honneur (6e du GP Souvenir Jean-Masse ou 9e de Paris-Troyes), Sauvage s'est maintenant fixé de remporter une victoire pour sa deuxième saison chez les Espoirs.
Crédit photo : Freddy Guérin - www.directvelo.com