On a retrouvé : Peter Brouzes
En 2008, Peter Brouzes avait terminé 6e de Paris-Roubaix Espoirs. Il avait été le seul Français classé dans le Top 15 de l'épreuve remportée par le Néerlandais Coen Vermeltfoort. A l'inverse de son frère, Niels (ex-Auber 93), lui n'aura jamais obtenu de contrat chez les professionnels. DirectVelo.com a retrouvé Peter Brouzes (28 ans).
DirectVelo.com : Paris-Roubaix se dispute ce dimanche. Qu’est-ce que cette course te rappelle ?
Peter Brouzes : C’est mon plus beau souvenir, ni plus ni moins. J’y ai participé à deux reprises. La première fois, j’avais terminé à 45’ mais j’avais tenu à terminer, parce que c’était Paris-Roubaix. La deuxième fois, je termine 6e en arrivant pour la victoire. Certes, le Tour de France est la plus grande course au monde, mais pour moi, Paris-Roubaix est la plus belle. Il faut une grosse santé, et aussi un peu de chance, ce qui fait d’ailleurs tout son charme.
« IL Y A UNE VIE APRES LE VELO »
Avec cette 6e place en 2008, tu pensais passer pro ?
J’espérais oui, j’avais fais une super saison avec 23 Top 10 en Elite. J’avais aussi terminé 6e du Championnat de France Espoirs contre-la-montre. Le seul bémol était mon manque de victoire, je n’ai terminé l’année qu’avec un seul succès. L’année d’après j’ai arrêté ma carrière.
Pourquoi ?
On m’a décelé une insuffisance cardiaque au mois de juillet. J’aurais pu continuer le vélo mais cela constituait de gros risque, il fallait d’abord régler le problème en passant sur le billard. Je tiens plus à ma vie qu’au fait de faire du vélo jusqu'à mes 40 ans. Evidemment, lorsque je regarde des courses aujourd’hui ou des résultats, ça me prend aux tripes car je suis un passionné, mais il y a bien plus important. Il y a une vie après le vélo.
De quoi ta vie est faite depuis ton arrêt ?
J’ai d’abord travaillé dans la société de ma mère pendant quelques temps. Après, j’ai bossé dans l’immobilier. Avec ma tchatche, ça se passait plutôt bien (rires). Mais j’ai changé de voie car je préfère un mode de vie plus stable, où je puisse être plus serein au niveau salarial notamment. Je travaille maintenant comme agent de comptoir pour une société de location de voitures et je vais passer manager. Bon, j’avais repris le sport mais je ne sais pas comment je vais pouvoir me débrouiller les prochains mois.
PLUSIEURS RETOURS
Tu envisageais un retour ?
J’en ai déjà fait plusieurs ! J’avais repris une licence au VC Rouen 76 avant d’arrêter quelques mois plus tard. Plus récemment, j’avais repris une licence en UFOLEP. Je ne sortais que rarement le vélo pendant la semaine, et venais sur les courses uniquement dans le but de m’éclater ! Mais j’ai été « radié » pour supériorité manifeste. J’aurai le droit de reprendre une licence l’année prochaine. Alors peut-être...
A haut niveau cette fois ?
Non. Courir de temps en temps et quelques cyclosportives. Celle de Paris-Roubaix, qui est à la mémoire de Philippe Gaumont. Je ne le connaissais pas beaucoup mais c’était un grand monsieur, malgré tous ses déboires. J’aimerais surtout donner un peu de mon temps pour des clubs par lesquels je suis passé. M’occuper des jeunes pour les conseiller et les aider à gagner en course. Malheureusement, aujourd’hui les mentalités ont beaucoup changé. Les gamins sont hyper couvés et sont dans un système où l’individualisme prime, c’est difficile de leur inculquer quelque chose lorsqu’il y a les parents qui disent le contraire. Le collectif, c’est une notion que j’ai apprise et entretenue au CC Nogent-sur-Oise. On se mettait à la planche les uns pour les autres et on se marrait comme aucune équipe. C’était des moments magiques. Ce sont des valeurs comme ça qu’il faut donner aux jeunes.
L’idée d’entraîner des coureurs à l’instar de ton frère Niels ne te plairait pas ?
Oui et non. Je ne suis pas patient comme lui. Si le gamin écoute, oui, je prendrais mon pied. J'aurais aimé transmettre un peu de mon expérience mais je ne pourrai pas les couver comme beaucoup le sont. Et puis, ceux qui n’écoutent pas m’auraient vite gonflé ! Autant aller sur certaines courses pour encourager les copains que j’ai toujours plaisir à voir. D’ailleurs, je vais chaque année à la Ronde de l’Oise (2.2), une course qui est à côté de la maison. C’est mon rendez-vous de l’année !
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