Cet hiver, Sébastien Hamard (Entente Sud Gascogne) se rangera des vélos. Une décision mûrement réfléchie aujourd’hui. Satisfait de sa saison, le coureur ne souhaite pas prendre le risque de faire la saison de trop et préfère se concentrer désormais sur son avenir professionnel.

« J'ai décidé d'arrêter le vélo et il y a plusieurs raisons à ça. C'est une décision que j'ai pris l'année dernière. Celle ci devait déjà être la dernière sur un coup de tête mais, mais mon absence de résultats m'avais laissé un goût un peut amer, d'autant plus que l'entente venait de me recruter. J'avais alors dit à Jean-Marc Dubourdieu et Dominique Arnaud que j'allais refaire une dernière saison pour essayer de partir sur une bonne note. Cette saison a été plutôt bonne, donc d'un point de vue sportif, le contrat a été rempli. J'ai abordé cette saison totalement différemment, et ça a plutôt bien marché. Je pars donc un peu la tête haute, à contre cœur car c'est dure de laisser une équipe, ses copains, plus de 10 ans de sa vie comme ça. Mais bon, il faut bien arrêter un jour ou l'autre.

« Une passion qui coûte »

De la même façon, si je n'ai pas trop mal marché cette année, on est jamais sûr d'en faire autant l'année d'après, d'autant plus que lorsque l'on regarde le nombre de professionnels encore cette année qui n'ont pas de contrat pour l'année prochaine, le niveau ne risque pas de s'abaisser. Le vélo demande des sacrifices, du temps et il faut le dire, de l'argent. Le vélo est une passion qui coûte. Quand on est étudiant, on ne roule pas sur l'or. Le peu de courses fait qu'il faut faire 150 km pour aller courir, il n'y a pas de petite course. On peut se retrouver avec des anciens professionnels à chaque course "de clocher". Payer l'essence est très difficile. Heureusement, j'ai la chance d'avoir des parents qui pouvaient m'aider dans cet aspect.

« Le contexte n'aide pas à continuer »

Je pense de plus en plus à mon avenir professionnel. Ayant obtenu une licence de droit et une licence d'histoire de l'art, je prépare actuellement le concours de commissaire priseur ainsi qu'un Master recherche Histoire de l'art. Dans le même temps, je suis à la recherche d'un stage chez un antiquaire. Le vélo demande énormément de temps, donc il reste difficile de faire l'école, le vélo à fond et travailler en plus à côté. Je ne souhaite pas, par respect envers l'Entente Sud Gascogne et mon club de Langon, refaire une année pour faire de la figuration. Ça m'est arrivé de sacrifier une ou deux années le vélo pour l'école, et c'est très dur d'encaisser les échecs pendant ce temps là.
Le contexte n'aide pas non plus à continuer. Je fais partie de ceux qui sont un peu dégoûtés de voir les nouveaux cas de dopage qui sortent fréquemment. On est à la fois content de voir les tricheurs se faire avoir, mais aussi déçu de voir l'image que cela véhicule. »

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