Mondial : Betouigt-Suire aime la dernière ligne droite
La France peut miser sur une arrivée au sprint ce samedi lors du Championnat du Monde Juniors. Julien Thollet dispose en effet d’une carte maîtresse dans ce domaine avec Clément Betouigt-Suire. DirectVelo.com a rencontré le sociétaire du Mérignac Vélo Sport avant ce rendez-vous important.
DirectVelo.com : Etre le sprinter attitré de l’Equipe de France ne met-il pas trop de pression ?
Clément Betouigt-Suire : Je ne ressens pas forcément de pression avant la course de samedi. Je sais que les autres coureurs me font confiance. D’ailleurs, tous les jours, ils me disent en rigolant que je serai Champion du Monde samedi soir. Mais je ne veux en aucun cas m’avancer. Je sais que la course sera compliquée.
Une arrivée au sprint est-elle réellement possible au vu des quatre derniers kilomètres difficiles ?
Un sprint en gros comité sera compliqué. Mais il est possible de voir un petit groupe d’une quinzaine ou vingtaine de coureurs. Nous verrons comment se déroule la course. Nous avons pu remarquer que les Américains étaient déjà très forts lors du contre-la-montre. Ils ont une grosse équipe et Adrien Costa ne voudra pas d’une arrivée au sprint. Il va dès lors tout faire pour attaquer.
« PAS SE DECOUVRIR TROP TOT »
La dernière ligne droite est néanmoins très longue pour un homme seul.
Effectivement. J’ai eu l’occasion de reconnaître le parcours ce jeudi et j’aime vraiment cette dernière ligne droite. Ce sera très difficile et il ne faudra pas faire l’erreur de se découvrir trop tôt ou même d’attaquer de loin car on le payera vite. Pour moi, il faut attendre les 200 derniers mètres pour lancer le sprint.
Que penses-tu du reste du parcours ?
Il n’y a pas beaucoup de moments de répit, même où la route parait plane sur papier. Il s’agit en effet de pavés de ville et le rendement y est très mauvais. Cela risque de faire mal aux jambes. Concernant les ascensions, il s’agit d’un effort de 30 à 45’’. Tout le monde les passera en force. Par contre, la différence peut se faire entre les bosses et dans la ligne droite d’arrivée qui est réellement difficile.
« ETRE BIEN PLACE DANS LES DIX DERNIERS KILOMETRES »
La pluie est annoncée pour samedi. Cela pourrait rendre le parcours dangereux avec ces pavés.
La seule chose qui pourrait éventuellement me gêner, ce sont les chutes ou le mauvais placement, mais pas la pluie. Selon moi, il faudra déjà être placé parmi les premiers du peloton à dix ou quinze kilomètres de l’arrivée. Dans les petites routes sinueuses, il est impossible de se replacer. Et si quelqu’un déraille ou chute devant nous, c’est terminé.
Quel objectif t’es-tu fixé ?
Je veux tout d’abord remplir le contrat demandé par le sélectionneur. J’espère aussi pouvoir décrocher un résultat ou du moins que l'un de mes équipiers le fera. Nous sommes là pour être Champion du Monde. Et qu’il s’agisse de n’importe qui dans notre équipe, je serai content. Même s’il faut rouler pour Alexys, Tanguy ou Théo, je répondrai présent. Mais s'il y a sprint, je jouerai ma carte à 100%.
Qui seront les plus grands adversaires des Français ?
En cas de sprint, je pense que mes plus grands concurrents sont le Russe Sergey Rostovtsev et le Belge Jasper Philipsen. Ils ont tous les deux prouvé dernièrement qu’ils étaient en forme. Au niveau des nations, il faut se méfier des Etats-Unis, surtout à domicile. Les Américains sont très forts et une fois qu’ils mettaient en route en Europe, on passait un sale quart d’heure. Je pense dès lors que nous n’aurons pas la pression de devoir gérer la course.