Nicolas Bazin : « Une victoire pour le club de mon cœur »
L’ancien professionnel de BigMat Auber 93 (2011-2013) a remporté ce dimanche le Championnat de France Master 1. Un vrai plaisir pour lui de gagner là où il est licencié (Domont) mais surtout d’avoir réussi son entrée dans la catégorie des « jeunes vieux ».
DirectVelo : Que représente pour toi ce premier titre de champion de France Master, qui plus est à domicile ?
Nicolas Bazin : C’est un défi qui est apparu il y a quelques semaines quand Céline Hutsebault (dirigeante de l’US Domont) s’est mise en tête d’organiser ce Championnat de France Masters. Je ne l’avais pas programmé, surtout pas cette année car il y a encore une semaine j’avais des points UCI ce qui m’empêchais de pouvoir prétendre à une participation ce dimanche. Dans la semaine, j’ai eu la confirmation que mon dernier point UCI, obtenu à Lanarvilly, avait disparu. De ce fait plusieurs bénévoles du club m’ont poussé à m’inscrire. Je suis vraiment heureux, et fier de l’avoir fait pour tous ces bénévoles qui ont organisé ce Championnat en si peu de temps.
« MORGAN A UN GROS MOTEUR »
Encore fallait-il gagner ?
Oui c’est certain, sur un Championnat de France il y a toujours de la concurrence, même s’il faut être réaliste ce n’est pas un titre Elites, il n’y a pas le même niveau. En Ile de France, avec Morgan Chedhomme (2ème) nous sommes au coude à coude quasiment chaque week-end, il m’a déjà devancé 2-3 fois cette saison, comme ce fut le cas la semaine dernière à Persan (victoire de Miguel Martinez). Je savais donc que le titre était loin d’être acquis. De plus, sur ce circuit qui est un peu mon circuit fétiche, je savais Morgan très à l’aise, avec un gabarit plus petit donc plus à l’aise dans les petits talus. Ce fut serré jusqu’à la fin.
Justement comment trouvais tu tes adversaires du jour ?
Je connais Morgan par cœur, c’est un gros moteur. Il a quasiment fait le même parcours que moi chez les professionnels. On a été tout les deux au sein de BigMat Auber 93. C'est un adversaire de très haut niveau. Il y avait aussi le Champion sortant, Mickael Szkolnik, dont on se méfiait. Je voulais m’isoler assez tôt avec Morgan, car quitte à ne pas gagner, j’aurais voulu que le titre lui revienne. J’ai donc essayé de corser la course dès le départ, cependant le troisième est revenu à mi course. J’ai vraiment forcé dans la première moitié de course, mais je ne pouvais tenir toute la course à cette allure, en plus Morgan était à bloc. Sur le dernier changement de vélo de Morgan j’en ai profité pour prendre 10 mètres d’avance. Même si c’était sur la partie descendante du circuit, j’ai essayé de faire la différence, mais Morgan est quelqu’un de tenace il est resté sur mes talons, toujours à 10-15 secondes. Il était à l’affut d’une faute de ma part, qui peux coûter cher en cyclo-cross
« LES MASTERS FONT VIVRE LE CYCLO-CROSS »
Revenons-en à ce titre Master, par rapport à ta troisième place au championnat de France Elite en 2014 ou le places tu ?
Je ne veux pas être médisant par rapport à ces France mais les Elites restent les Elites. Ce titre reste secondaire. Mes médailles sur les France Elites restent au dessus. Cependant, ce n’est pas un titre au rabais mais il n’a pas la même saveur qu’un titre disputé en janvier prochain à Besançon. Je pense que les Masters font parti des cyclo-crossman qui font vivre la discipline dans les régions. C’est très interessant pour eux d’avoir ce titre comme objectif, un fil conducteur pour tout cyclo-crossman Master qui ne fait pas les Championnats de France Elites . Je pense même qu’il serait intéressant d’avoir une Coupe de France Master.
Est-ce particulier à la France ?
J’ai beaucoup voyagé à travers le monde et notamment outre-Atlantique (son entraîneur se trouve au Canada NDLR), où les Masters représentent une grande partie des partants d’un cyclo-cross. Dans ces pays c’est aussi grâce à eux que les organisateurs arrivent à vivre. Ce ne sont pas les spectateurs qui ramènent l’argent. Il m’est arrivé de prendre le départ de courses avec plus de 1 000 coureurs et 90% du peloton était des masters. Il ne faut donc pas négliger cette partie du peloton. C’est très bien d’avoir des organisateurs qui se démènent pour organiser ces Championnats.
Ton emploi du temps te permettra-t-il de participer à la dernière manche de la coupe de France à Flamanville (30 décembre) ?
Oui j’ai posé ma journée pour pouvoir participé à Flamanville. J’espère que les sensations seront correctes aussi bien là-bas qu’à Besançon et pourquoi pas chercher un accessit et donc marquer quelques points UCI ce qui m’empêcherait de faire les Championnats de France Masters l’année prochaine (rires)!
Crédit photo : Aurélien Regnoult - DirectVelo.com
Par Aurélien Regnoult