Clément Russo (Rhône-Alpes) a remporté ce samedi, à Besançon (Doubs), le Championnat de France Espoirs de cyclo-cross. Il précède Victor Koretzky (Languedoc-Roussillon) et Lucas Dubau (Champagne-Ardenne). Clément Russo succède au palmarès à Fabien Doubey (Franche-Comté). Voici la réaction du sociétaire du Team Probikeshop Saint-Etienne Loire.

DirectVelo : T'attendais-tu à ce duel face à Victor Koretzky ?
Clément Russo : J'avais couru pour la première fois cette saison contre Victor à Quelneuc. Je l'avais battu mais il était en reprise. A Flamanville, comme j'ai eu un problème mécanique, je n'ai pu voir ce que cela donnait face à lui. Mais j'ai bien vu sa course ce jour-là, il était très fort. Je m'attendais donc à un duel serré aujourd'hui (samedi) à Besançon. Sur certaines parties, je prenais de l'avance sur lui. Parfois, c'était l'inverse. Il passait les planches en vélo, contrairement à moi. Mais comme il y avait un virage juste après, je me disais qu'il n'allait pas reprendre tant de temps que cela. Je passe parfois les planches en vélo mais à la reconnaissance, je me suis dit qu'il ne fallait pas prendre de risque.

Est-ce que cela a été plus difficile physiquement ou mentalement ?
Cela a été difficile jusqu'à la fin, que ce soit physiquement ou mentalement. Il y avait beaucoup de boue. A un moment, je me suis dit "Qu'est-ce que je fais, je vais devoir m'arrêter...". J'étais quasiment à l'arrêt. Je n'étais déjà pas très bien parti. Il fallait être concentré jusqu'à l'arrivée. J'ai glissé à un moment. Je me suis vite relevé. J'ai vu que l'écart était encore d'une dizaine de secondes. Il ne fallait pas tergiverser car Victor allait forcément tout donner pour revenir.

« LA MEME JOIE QU'EN 2013 »

Excepté la Coupe de France, où tu as abandonné la dernière manche sur incident mécanique, peut-on parler de saison parfaite ?
C'est dommage d'avoir perdu la Coupe de France à Flamanville. Mais cela me tenait plus à cœur de gagner à Besançon, je ne peux donc pas être déçu. Après cet incident, la confiance était un peu partie mais j'ai essayé de ne plus y penser. Cela m'était déjà arrivé sur la dernière manche du Challenge National en Juniors. L'essentiel est que tout fonctionne bien le jour du Championnat. Aujourd'hui, c'est la même joie que lors de mon titre en Juniors, en 2013.

A deux manches de la fin de la Coupe du Monde, tu es 2e au classement... Est-ce un objectif de la remporter ?
Le règlement fait que quatre manches sur six sont comptabilisées. Je ne pense pas remporter la Coupe du Monde. Il faudrait gagner les deux dernières manches et que les autres passent à côté...

Tu es déjà tourné vers le Championnat du Monde ?
Il ne reste qu'un mois, je ne pense pas que ce soit le moment de me relâcher. Il faut profiter un petit peu car c'était un objectif, mais je reste concentré. Je vais essayer de décrocher le titre mondial... Si je suis sur le podium, cela sera une réussite. Mais c'est une course d'un jour, sur un parcours (Heusden-Zolder) qui avantage les Français. Il n'y a pas de sable par exemple. Je me prépare pour bien faire. On verra ce que ça donne...

« BIEN PREPARER LA SAISON ROUTE »

Quelle importance donnes-tu désormais à la route ?
Je ne néglige pas la saison route. J'ai envie de bien la préparer même si c'est un peu plus difficile... En cyclo-cross, on retrouve souvent les mêmes sur les podiums. Il est plus facile d'imaginer le résultat d'un cyclo-cross que d'une course sur route. Il y a davantage de tactique. J'essaie de jouer sur les deux tableaux. En France, il est difficile d'avoir une bonne situation en cyclo-cross. Il y a Clément Venturini et Francis Mourey, mais c'est compliqué. Je passe en DN1 cette année. Je vais découvrir les Coupes de France. Pour le moment, il n'y a pas de changement majeur entre Saint-Etienne et Charvieu-Chavagneux. En cyclo-cross, mon papa est mon mécano.

Dans un an, pour ta dernière année Espoir, iras-tu courir avec les Elites ?
Mon objectif est de progresser sur le long terme. J'avais pensé à aller en Elite l'an prochain, mais j'attendais ce week-end. Il n'y a en tout cas rien de sûr à ce jour.

Crédit photo : Nicolas Gachet - www.directvelo.com