Morgan Kneisky : « Les JO restent mon rêve »
Morgan Kneisky dispute sa troisième saison sous les couleurs de l'équipe continentale Raleigh. Le Franc-Comtois, âgé bientôt de 29 ans, enchaîne depuis les épreuves du calendrier britannique et les principaux rendez-vous internationaux sur piste. Mais Morgan Kneisky, triple Champion du Monde, ne participera pas aux prochains Jeux Olympiques. Son souhait avant de raccrocher ? Etre aux JO de Tokyo en 2020. Il répond aux questions de DirectVelo.
DirectVelo : Où en es-tu depuis le dernier Championnat du Monde sur piste ?
Morgan Kneisky : Depuis, j'essaie de respirer ! Le lendemain du Mondial, je suis parti en stage, dix jours, à Calpe (Espagne) pour reprendre le contact avec mon équipe. Nous avons enchaîné tout de suite avec le Tour de Normandie. Je n'ai pas eu de résultat là-bas, j'étais sur la fin de la pente descendante. Depuis, je me suis bien reposé. J'ai mis les choses à plat. J'ai repris la compétition sérieusement le week-end dernier en Angleterre, sur le Tour du Réservoir, une manche de la Coupe d'Angleterre. Je vais enchaîner ce week-end avec la Cycle Classic, le Tro Bro Leon Britannique. Puis viendra le Tour du Yorkshire.
« UN CALENDRIER A FAIRE EN ANGLETERRE »
L'équipe vient moins en France que par le passé...
Nous avons participé, fin mars, au Tour de Normandie... Mais effectivement, nous venons très peu. Ma prochaine course sera le Championnat de France en juin prochain. J'aimerais bien participer à quelques manches de la Coupe de France, comme le Tour du Finistère et le Tro Bro Leon. A mon arrivée dans l'équipe, je me souviens avoir disputé la Route Adélie de Vitré et Paris-Camembert.
Pourquoi selon toi ?
Je ne sais pas du tout. L'équipe ne doit plus postuler à ces épreuves. Nous avons un calendrier à faire en Angleterre, et je pense qu'il faudrait une vingtaine de coureurs pour être sur deux fronts. C'est un autre budget... Et cette année, l'organisation du Tour de Grande-Bretagne a mis en place un système de "qualification" qui passe par une présence sur le calendrier anglais.
« POURQUOI PAS INTEGRER LA POURSUITE PAR EQUIPES ? »
Tu vas avoir 29 ans cette année... As-tu fait une croix sur une carrière pleine sur la route ?
Depuis que j'ai basculé sur l'Angleterre, c'est vrai que ma vision du cyclisme a changé. Je n'ai pas eu l’opportunité d'intégrer une grande équipe sur la route pour m'y donner à 100 %. J'ai toujours eu mes résultats sur la piste, qui m'ont permis d'avoir le moral et de faire du cyclisme à haut-niveau. Je prends du plaisir de jouer une médaille mondiale face à un Bradley Wiggins... J'ai à côté de ça les Six Jours qui me permettent de passer des hivers studieux. J'aurais toujours ce regret de ne pas avoir fait la chose à 100 % sur la route mais mes qualités sont sur la piste. Je les exploite à 100 %, je n'ai aucun regret.
Comment vois-tu la suite de ta carrière ?
Je vais avoir 30 ans. J'ai fait le tour de la question sur la piste. J'ai mes trois titres Mondiaux et toutes mes médailles... Disputer les Jeux Olympiques, c'est mon rêve. On m'a privé des JO de Londres, en 2012, avec la suppression de l'Américaine. En endurance, à Rio, il n'y aura que Thomas Boudat (sur l'omnium, NDLR). Mes disciplines ne sont pas aux JO. Je vais attendre que Rio passe. Je sais que les Coupes du Monde vont reprendre l'ancien format, avec le scratch, l'Américaine et la course aux points. Je pense également que l'élimination va faire son apparition au programme. Je vais donc avoir plus de courses UCI à mon programme, ce qui est une bonne chose. Pourquoi pas revenir par ailleurs dans l'équipe de poursuite par équipes ? Je l'avais fait à Cambridge. Rouler près des 4', c'est motivant et cela donne envie de s'investir. Pourquoi pas tenter l'aventure dans la prochaine olympiade ? C'est peut-être la solution pour participer aux JO. J'espère aussi que le CIO remettra l'Américaine à Tokyo... Cela me permettrait de finir ma carrière là-dessus.
Tu auras 33 ans à Tokyo...
Ce n'est pas fou, c'est accessible. J'ai de l'expérience. On peut toujours s'améliorer. Mon calendrier actuel me permet de faire les deux disciplines sereinement. Si je dois faire la poursuite par équipes, pourquoi ne pas rentrer en France ? Il faudra réfléchir sérieusement à tout cela à partir de l'an prochain.