Red Bull donne des ailes à Victor Campenaerts
Une accolade fraternelle, une grosse lèche sur le torse et des mines débordantes de joie. Victor Campenaerts vient de couper la ligne en dernier, assuré de ramener la médaille d'argent des Championnats d'Europe. Yves Lampaert, qui sort à peine des hots seats, le rejoint pour le féliciter. "Merci moatje", crie le Champion de Belgique du chrono.
Campenaerts l'avait prévu dès mardi. Derrière l'Espagnol Castroviejo, la lutte pour les médailles serait très ouverte. Au sommet de Cadoudal, les photographes coupent la ligne pour capter la joie de l'Ibérique, qui vient d'exploser le meilleur temps jusque-là détenu par l'Italien Moser. Campenaerts, dernier à s'être élancé, semble oublié. Le public breton, lui, conserve ses ultimes encouragements pour propulser le Belge vers la ligne. Les secondes s'égrainent, mais Campenaerts sera bien crédité du 2e temps.
COMME UNE VICTOIRE
"Concéder une trentaine de secondes à Castroviejo, c'est presque une victoire", estime le représentant de Lotto NL-Jumbo. "Quand ont regarde le Top 10, il n'y a que de bons coureurs donc l'argent me satisfait pleinement. Au dernier pointage, on m'a annoncé que je tenais le 3e temps. Alors j'ai tout donné dans la dernière bosse."
Le Champion d'Europe Espoirs glisse un regard furtif vers sa breloque argentée. Il l'embrasse, la chérit. "En 2013, le titre européen était ma première grande victoire car des kermesses n'ont que peu de valeur. Et ici, la conjoncture m'a offert une chance unique, exceptionnelle de ramener un bon résultat. La concurrence était plus modeste pour cette 1ère édition chez les pros, donc je devais en profiter. Même si je ressens qu'avec de l'expérience, en prenant du coffre comme cette année en courant au niveau WorldTour comme le Dauphiné ou la Vuelta, je peux encore progresser et parvenir à emmener une dent supplémentaire."
CREVAISON EVITEE DE PEU
Reconnaissant, Campenaerts avouera avoir poussé le coach fédéral Kevin De Weert à céder à ses caprices. "Kevin écoute vraiment les désirs de ses coureurs. Je voulais avoir un RedBull avant le départ. Alors il a couru dans les magasins pour m'en trouver un. Ce sont de petits détails qui font la différence. D'ailleurs, je peux aussi remercier le professionnalisme de mon mécano, Kevin Suarez, avec qui j'avais roulé chez les jeunes. Pendant mon échauffement, il a remarqué qu'une goutte de sueur s'agitait sur mon boyau. On a changé la roue immédiatement, sans quoi, je partais avec une crevaison."
Ce jeudi soir, Campenaerts ne s'offrira pas une coupe de champagne, et encore moins un RedBull "car je préfère une pinte bien fraîche", s'esclaffe-t-il. Mais le Vice-Champion d'Europe ne compte pas se satisfaire de sa médaille, songeant déjà au mondial de Doha. Au programme, une probable participation au Duo Normand avec son coéquipier Martijn Keizer, puis une sortie à l'Eurométropole Tour, avant le mondial de chrono collectif et individuel. "Et quelques séances dans la chambre climatisée de la Bakala Academy afin d'adapter mon corps aux fortes chaleurs." Le souci du détail, vous dites ?