Julien Thollet : « Bosser dix jours ensemble »
L'Equipe de France Juniors enchaîne les grands rendez-vous. Après le GP Général Patton disputé le week-end dernier au Luxembourg, les mêmes coureurs sont présents depuis ce mardi soir sur les routes de l'Ain Bugey Valromey Tour. Avec un objectif : préparer le Championnat d'Europe qui aura lieu début août au Danemark. L'occasion pour DirectVelo de faire le point avec le sélectionneur national, Julien Thollet.
DirectVelo : Quel est ton sentiment sur le GP Patton de tes coureurs ?
Julien Thollet : Le bilan est positif. C'est un nouveau groupe, constitué pour le Championnat d'Europe. Quelques binômes se connaissaient mais pas plus. Le but est de trouver des automatismes. Le plateau était relevé au GP Patton même s'il manquait les Norvégiens qui sont en tête de la Coupe des Nations. Les coureurs avaient levé le pied en juin en raison du baccalauréat et aussi car ils avaient besoin de souffler. Je n'avais pas des exigences super élevées. Ils vont chercher un résultat moyen mais c'est correct (Jérémy Montauban termine 7e du classement général, NDLR).
« JE CASSE LES PIEDS AUX COUREURS »
Vous enchaînez de suite avec le Valromey...
Le but est de bosser pendant dix jours avec les coureurs. A l'origine, j'avais programmé un stage mais il y a eu l'invitation du Valromey qui fête ses trente ans cette année. J'ai « plié » à la demande de l'organisation. C'est quand même intéressant de bosser cinq jours en course. On va me dire que le profil est bien différent du Danemark, où le circuit sera plat, mais un Junior qui marche peut s'en sortir à peu près sur tous les terrains. Le but est de bosser les différentes phases de courses, et donc de prendre du temps sur les débriefings.
N'as-tu pas peur que ça fasse trop ?
Je casse les pieds aux coureurs avec la récupération. Dès la fin du Patton, nous sommes venus dans l'Ain. Nous étions là dès 22h dimanche soir. Ils ont bien mangé... Ils ont peu roulé lundi. Je ne veux pas qu'ils finissent le Valromey cramés. Surtout qu'il y a le Championnat de France dans quinze jours. Pour le week-end prochain, il y a différentes options. Certains vont courir. On considère qu'ils seront dans une forme ascendante donc ils peuvent se permettre de courir. Mais il est clair qu'il faudra bien récupérer derrière le Valromey.
« DEUX SPRINTEURS ET DES BÊTES À ROULER »
Le Championnat de France, placé cette année une semaine avant le Championnat d'Europe, ne t'inquiète-t-il pas ?
Même chose... On ne peut pas leur enlever ça. C'est l'un des objectifs de l'année pour tous les coureurs français. Je respecte ça. Le parcours du Championnat de France est super exigeant. Il y aura 2400 mètres de dénivelé. On va arriver au Danemark dès le lundi. Il faudra optimiser au maximum la récupération.
Comment as-tu établi ta sélection pour ce Championnat d'Europe ?
Hormis Alexis (Renard), que j'avais retenu uniquement pour des stages, j'ai déjà eu les autres en compétition. Je voulais articuler une équipe autour d'un ou deux coureurs rapides. Finalement, ils sont deux : Jérémy (Montauban) et Max (Bonsergent). Et autour, j'ai mis des bêtes à rouler : Alexis, Louis Barré, Matis Louvel... Théo Nonnez s'est lui, affirmé comme capitaine de route. C'est la force tranquille.
La sélection a donc été simple à faire ?
Ce sont des coureurs qui confirment au fil des semaines. Ils sont aux avant-postes de toutes les courses auxquelles ils participent. Bien sûr qu'il y en a d'autres : Gauthier Maertens, Paul Lefaure, Antoine Raugel etc. Le niveau français est correct. Il fallait donc faire un choix.
« LES NORVÉGIENS SONT COSTAUDS »
Et il manque les pistards...
Nous avons calé tout cela dès le début de saison avec Samuel Monnerais, l’entraîneur de la piste. Je pense à Rémi Huens, Florentin Lecamus-Lambert, Donavan Grondin, Lucas Meunier... Ils préparent le Championnat de France sur route mais derrière, ils auront un bloc piste. On ne veut pas faire n'importe quoi avec eux, on ne veut pas leur mettre la pression de choisir. Ils rentreront en jeu pour la sélection au Mondial.
Quel regard portes-tu sur la saison Junior ? Il y avait plus de têtes d'affiche l'an dernier...
Il y a deux ans, nous avions des très bons Juniors 1. Ils ont confirmé l'an dernier. Je pense à Turgis, Brunel, Bétouigt-Suire... Ils ont un peu écrasé la concurrence l'an passé. Les J2 actuels avaient eu du mal à émerger en 2016. Du coup, ça a permis de faire tourner en début de saison. Il y a des J1 qui pointent le bout de leur nez : Louis Barré, Corentin Lesage... Il y en a plein d'autres qui arrivent. C'est souvent comme ça, une année sur deux on brasse du monde. Mais il y a toujours un coureur pour aller faire un bon classement général. C'est plus compliqué pour les victoires d'étapes, excepté au Trophée Centre-Morbihan où Florentin Lecamus-Lambert a levé les bras. C'est ce qu'on leur demande en priorité mais globalement c'est bien. En face, il y a la Norvège qui a une très forte individualité (Andreas Leknessund) et un bon collectif. Nous sommes à la deuxième place de la Coupe des Nations car ils sont costauds...