Ann-Sophie Duyck : « Si le silence s'installe... »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo.com

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo.com

Ann-Sophie Duyck (Belgique) prendra le départ du Contre-la-Montre Elites Dames des Championnats d'Europe ce jeudi matin à 9h58. Entre réalisme et espoir, la spécialiste belge de l'effort solitaire évoque ses ambition avec DirectVelo.

DirectVelo : Le Contre-la-Montre est un gros rendez-vous pour toi...
Ann-Sophie Duyck : Oui, il il faudra être dans un bon jour. Ce sera compliqué d'analyser la concurrence également, car on ne sait pas vraiment où on en est au niveau de la hiérarchie du moment. Même si je suis bien le jour J, les autres peuvent également être dans un bon jour et le résultat ne sera pas exceptionnel.

Quelle importance prend ce championnat d'Europe dans ton calendrier ?
Tous les chronos que l'on dispute sont un objectif pour moi. Que ce soit les championnats du Monde, d'Europe ou de Belgique, on veut toujours se donner à 100%. C'est important d'être concentrée le moment venu pour pouvoir être au maximum de ses possibilités.

« UNE ÉPREUVE MENTALE »

Le parcours est annoncé complètement plat...
Pas vraiment. Ce ne sera pas tout plat comme aux Pays-Bas. Il y a des parties en faux-plat montant. Il y a très peu de forêts, donc le vent jouera un rôle important. Enfin, la météo sera également déterminante sur ces routes. C'est un mélange de routes larges, et de toutes petites routes avec des petites côtes. C'est le genre de difficulté que l'ont ressent particulièrement quand on est à bloc. La distance est également assez longue, et seul le Chrono Champenois est aussi long.

Le parcours n'offre pas beaucoup de points de repère, à quoi faut-il penser pour rester concentré pendant l'effort ?
Il faut se trouver des points, même si c'est compliqué, dans les grandes lignes droites, pour savoir où on en est. C'est une épreuve mentale qui teste la concentration des concurrentes. Le compteur sera également un élément important pour se repérer. Enfin, le directeur sportif dans la voiture derrière jouera un gros rôle pour garder cette concentration, car si le silence s'installe, la concentration peut vite partir.

« PAS PLUS DE TALENT QUE LES AUTRES »

Tu domines la spécialité en Belgique. Profites-tu de ces rendez-vous internationaux pour progresser davantage ?
Je ne pense pas avoir plus de force ou de talent que d'autres concurrentes. Je crois que la différence se fait au niveau de l'investissement et de l'envie de réussir dans cette discipline. On fait très attention aux détails du parcours comme du matériel. Cela permet de gagner un temps précieux, et les autres Belges ne le font peut-être pas assez. Beaucoup ont le moteur, mais toutes ne s'en donnent pas les moyens. J'essaie de rouler au moins une fois par semaine sur le vélo de chrono pour habituer mes muscles et mon corps à cette position particulière. On prend beaucoup de temps l'hiver pour le préparer, et j'en profite vraiment toute la saison.

Quelles sont tes ambitions sur ces Championnats ?
Nous n'avons pas de repère pour nous situer. Ce chrono est le premier rendez-vous où l'on retrouve les meilleures mondiales de la discipline. Je me doute que des concurrentes comme Van Dijk, Zabelinskaia ou Van der Breggen vont jouer le podium. Mais pour les autres, on peut avoir de grosses surprises. Si il pleut, cela changera beaucoup la donne également. Je sais que ce sera dur d'aller gagner, mais j'aimerais bien aller chercher un Top 8, mais cela dépendra de la forme du jour.

« ARRIVER AU MAXIMUM DE MES CAPACITÉS »

Penses-tu que tu as encore une marge de progression en contre-la-montre ?
On travaille dessus en tout cas. On cherche toujours comment progresser mais la marge se réduit au fil des années. J'espère pouvoir encore progresser, et je ne sais pas combien d'années cela me prendra pour arriver au maximum de mes capacités, mais je veux continuer de travailler pour voir jusqu'où je peux aller.

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