Joris Delbove avait peur de retomber
Joris Delbove peut avoir des regrets. A Tabor, le tricolore était peut-être bien l’un des plus forts sur le circuit tchèque du Championnat d’Europe Juniors de cyclo-cross. Parmi les plus rapides sur les deux derniers tiers de la course, il a pourtant passé son temps à rattraper le retard accumulé dès les premiers hectomètres de l’épreuve. “Je pensais prendre un meilleur départ que ça. Au bout de 100m, j’ai vu que ça frottait beaucoup et j’avais peur de retomber, comme à Coxyde. Du coup, j’ai perdu beaucoup de places”, regrette auprès de DirectVelo celui qui se retrouve alors aux alentours de la 40e place. “En étant dans le paquet, j’ai aussi été gêné par une chute et j’ai dû mettre pied à terre”. Il ne reste alors plus qu’une poignée de concurrents derrière lui. “Mentalement, tu prends un sacré coup. J’étais déjà un peu dégoûté. A ce moment-là, j’ai déjà compris que je n’allais pas pouvoir jouer avec les tous meilleurs. Je les apercevais au loin. Il y avait déjà 30 ou 40 secondes d’écart”.
Malgré tout, le Troyen ne baisse pas les bras et se lance dans un véritable contre-la-montre. Il remonte les groupes un par un jusqu’à se rapprocher du Top 10 en fin de course. “J’ai bien géré mon effort. J’arrivais à faire la différence dans les parties difficiles, même si j’étais gêné et que je perdais du temps dans les parties plus techniques. Je n’aurais pas dit non s’il avait pu y avoir un tour de plus”, sourit celui qui se classe finalement 12e et premier français sur la ligne d’arrivée.
UN DÉPART PLUS SEREIN EN COUPE DE FRANCE
Le soir même, Joris Delbove a pris le temps d’analyser la course dans sa chambre d’hôtel. De quoi se rassurer sur sa condition et sa valeur physique, lui qui avait hâte de se comparer aux meilleurs coureurs du Continent. “J’ai vu que sur les derniers tours, j’ai fait les mêmes temps que les coureurs qui jouaient la cinquième place. Je perdais six-sept secondes par tour sur le vainqueur. C’est plutôt pas mal”, analyse le sociétaire de l’UV Aube, qui sera plus que jamais favori numéro 1 à la victoire sur la deuxième manche de la Coupe de France, ce week-end à La Mézière (Ille-et-Vilaine). “Je n’étais pas venu à Tabor pour faire premier français mais c’est vrai que j’ai vu que j’avais réussi à faire la différence sur un circuit physique. J’ai vu que j’étais un peu au-dessus des autres Français mais ça ne veut rien dire pour dimanche”, tente-t-il de relativiser.
Une chose est sûre : cette fois-ci, l’Aubois - actuellement en Terminale en Bac Professionnel électrotechnique - n’aura pas à s’inquiéter des premières secondes de course, puisqu’il partira en première ligne. “Je ne suis pas inquiet. En plus, on se connait bien dans le peloton français, on ne va pas se foutre au tas. Et puis de toute façon, la course ne devrait pas se jouer sur le départ non plus. D’ailleurs à Besançon, j’étais 25e après le premier virage…”. Une situation qui ne l'avait pas empêché de s'imposer une grosse demi-heure plus tard. Bis repetita ?