Le seul coureur à cumuler trois places dans les quinze premiers des quatre journées du Challenge de Majorque est un néo-pro. Jordi Warlop (voir sa fiche) a réussi cette petite performance, à sa grande surprise. "C'était totalement imprévu, d'autant que je n'ai pas encore commencé les entrainements intensifs. J'étais à fond les trois jours, je n'aurais pas pu faire mieux", s'étonne-t-il auprès de DirectVelo. Déjà à l'aise sur différents parcours chez les Espoirs (3e de Paris-Roubaix et 5e du Petit Tour de Lombardie), le coureur de de 21 ans a donc fait étalage de sa polyvalence. "Je suis un coureur qui se débrouille un peu partout. Durant cette saison 2018, j'aurai l'occasion de goûter à tout. Je dois encore découvrir quel terrain me convient le mieux. A l'heure actuelle, j'ai une préférence pour les classiques flamandes, mais pour le même prix, je comprendrais que je doive davantage me concentrer sur des terrains plus vallonnés. Je sais que je passe très bien les petits cols".

LANCEUR DE NOPPE LE PREMIER JOUR

Pour sa première course professionnelle, le coureur de Sport Vlaanderen-Baloise s'est classé 12e du sprint sur le Trofeo Campos - Ses Salines. Cette place doit beaucoup à sa capacité à improviser en fonction des circonstances de course. Au départ, il devait servir de rampe de lancement pour Christophe Noppe. "Sur les huit derniers kilomètres, j'étais à bloc. Christophe Noppe a perdu sa position à cause d'un coup reçu d'un concurrent. Il m'a alors dit que je devais jouer ma carte. J'étais déjà complètement cuit lors du sprint".  Il apprécie ce rôle de lanceur. "Dans l'équipe, il y a des gars plus rapides que moi. Christophe Noppe, Amaury Capiot, Jonas Rickaert. Sur ce Challenge de Majorque, j'ai proposé à Christophe de le lancer car je sais frotter. Je ne le ferai sans doute pas toute la saison, mais à l'occasion, je recommencerai."

PAS LA PEINE DE SUIVRE WELLENS ET VALVERDE

Le lendemain, changement de décor puisque les coureurs étaient confrontés aux 140 kilomètres de montagne sur le Trofeo Serra de Tramuntana. Au départ, il n'avait d'autre ambition que de voir la ligne d'arrivée. "Au matin, je plaisantais à table avec mes coéquipiers. Je leur disais que je serais satisfait si je finissais. J'ai roulé à mon rythme. J'ai été prudent dans les descentes. J'ai pu me rendre compte de la différence entre les stars comme Tim Wellens et Alejandro Valverde, et moi. Leurs démarrages sont impressionnants, cela ne servait rien d'essayer de les suivre. J'étais déjà bien content de me trouver dans mon groupe".

Enfin, dimanche, sur une arrivée massive avec des routes larges, l'ancien coureur d'EFC-L&R-Vulsteke a signé son premier Top 10 en se classant 7e du Trofeo Palma. "Dans le seul col de la journée, Sky a imprimé un solide tempo. J'ai senti une crevaison lente dans la descente, c'était assez dangereux. En bas, j'ai été vite dépanné". Avec ses premiers bons résultats, c'est au tour de ses coéquipiers de se mettre à son service. "J'ai pu retrouver ma place dans le peloton principal dans lequel j'ai pu compter sur Thomas Sprengers et Benjamin Declercq. Ce fut une grosse bataille pour se positionner. J'étais dans la roue d'Erik Baska, j'étais un peu enfermé, mais cela n'aurait pas changer grand chose (voir le classement)".

MOINS DE SAUCE SUR LES PLATS

Le septième du GP Saint-Nicolas (1.2) espère que les efforts effectués à Majorque vont l'aider à arriver à son poids de forme. Avant le début de la saison, il avait deux kilos de trop. "Le deuxième jour, j'ai bien éliminé des graisses", plaisante-t-il avant de compléter,"je continue de faire attention, en mettant moins de sauce sur mes plats. Chaque détail compte chez les professionnels".

Cette semaine, Jordi Warlop part en stage avec les autres néo-professionnels et Piet Allegaert à Valence tout en suivant ses coéquipiers sur le Tour de la Communauté de Valence. Ensuite, le coureur de Flandre Occidentale sera au départ du Tour d'Oman (13-18 février) et espère figurer sur la liste des partants de Kuurne-Bruxelles-Kuurne.