Morgan Kneisky a payé la note de son manque de bornes sur la route. "Je manque de fond. Je sors de trois saisons en Grande-Bretagne avec  où j'ai surtout couru des critériums avec donc peu de volume. L'an dernier, ma saison avec l'Armée de Terre s'est bien passée jusqu'à ma chute de la Polynormande où je me casse la main (lire ici)", rappelle-t-il à DirectVelo. Il a été contraint de renoncer au Championnat d'Europe de Berlin en novembre et a repris aux Six-Jours de Londres. "La piste n'a pas remplacé le fond".

« JE N'AI PAS SIX MOIS A PERDRE »

La dissolution de l'équipe de l'Armée de Terre a aussi perturbé son hiver. "Il y a eu le stress pour trouver une équipe. En vue des Jeux olympiques de Tokyo, je n'ai pas six mois à perdre, j'en ai déjà perdu quand j'étais en Grande-Bretagne".

Si sa recherche d'une nouvelle équipe semble en bonne voie, il n'a pas pu encore mettre un dossard sur route, au contraire de ses adversaires du Championnat du Monde de la course aux points ce vendredi soir. "Cameron Meyer ne domine pas pour rien. Il sort du Tour Down Under. La plupart des coureurs ici ont couru sur route cette année", note-t-il.

Le coureur de 30 ans reconnaît aussi ne pas avoir pris la course dans le bon sens. "Déjà, j'avais un poil gros. Je manque de rythme et de confiance. Je me suis fait dépasser par la course. Il m'a manqué de prendre le bon coup pour prendre le tour. Je me suis enfermé dans un schéma défensif mais ma condition ne me permettait pas de faire autre chose". Mais son expérience lui permet aussi de lancer des pistes pour améliorer son rendement : "la géométrie de nos cadres doit suivre l'évolution des braquets et du matériel depuis 15 ans, il ne faut pas perdre de temps".

« J'AI TAPE DEDANS »

Mais sa douzième place de la course aux points ne change en rien ses objectifs pour dimanche dans l'Américaine, en compagnie de Benjamin Thomas. "Un des objectifs de cette course était aussi de me faire courir en vue de dimanche. J'ai tapé dedans". La paire française défendra son maillot arc-en-ciel conquis l'an dernier à Hong-Kong. "L"Américaine, ce n'est pas une course aux points. On verra comment Benjamin sortira de son Omnium".