Annemiek Van Vleuten : « Une grosse marge sur la piste »
A 35 ans, la numéro un mondiale sur route, Annemiek Van Vleuten, s'essaie à de nouvelles expériences. En ce début d'année, après l'ouverture de saison en Australie et après le Circuit Het Nieuwsblad, c'est aux Championnats du Monde sur piste à Apeldoorn aux Pays-Bas qu'on retrouve la sociétaire de la Mitchelton-Scott. DirectVelo l'a interrogée au terme de la finale de la poursuite individuelle qui l'a vu prendre la médaille d'argent devant l'inarrêtable américaine Chloé Dygert, nouvelle détentrice du record du monde en 3'20"072.
DirectVelo : Tu espérais une première médaille sur la piste ?
Annemiek Van Vleuten : Je n'ai pas crié sur tous les toits que je voulais être Championne du monde. Ce qui compte le plus pour moi, c'est de me battre contre mon propre résultat, même si dans un coin de ma tête, j'ambitionnais une médaille. En qualifications, j'ai réalisé 3'29". Il y a deux ans, la lutte était plus ouverte. La victoire s'est jouée aux alentours des 3'30". Maintenant, il y a Chloé Dygert qui est simplement phénoménale. Si elle continue comme ça, elle va être difficile à battre.
« JE NE VAIS PAS LA FAIRE DISPARAÎTRE »
Tu pourrais faire aussi bien qu'elle ?
Elle est spécialisée dans cette discipline depuis plusieurs années, je ne vais pas la faire disparaître en venant quelques fois sur la piste. Cependant, je sens que j'ai encore une grosse marge de progression, bien plus que sur la route d'ailleurs. Sincèrement, ce n'est pas les médailles qui me portent, c'est vraiment l'envie d'améliorer mes temps.
Quel était ton sentiment en abordant la finale ?
Je voulais surtout faire aussi bien que mon temps en qualification. Mes amis dans les publics m'ont encouragé à la battre, mais ils ne se rendaient pas compte que neuf secondes, c'est énorme. Finalement, je suis fier de décrocher l'argent. Ce n'est que la deuxième médaille individuelle à un Championnat du monde de ma carrière.
SUR LA ROUTE AUX JO
On va te revoir sur la piste ?
Pour moi, c'est surtout un vrai plaisir de m’entraîner sur l'anneau. Je ne ferme pas la porte à être aux Mondiaux en Pologne dans douze mois car je peux encore aller plus vite. Je n'ai pas vraiment d'objectifs à long terme sur la piste. Je sais que cette discipline n'est pas olympique. A Tokyo, je serai donc sur la route. Je sais que je ne trouverai plus la même ambiance qu'ici. Le fait que ce Championnat du Monde soit aux Pays-Bas a joué dans ma décision. Je savais que beaucoup seraient là pour me supporter et ça donne un sentiment extraordinaire.
Place maintenant aux Classiques sur la route ?
Je pars trois semaines en stage d'altitude maintenant. Je vais arriver très fraîche sur le Tour des Flandres. Je veux faire une bonne campagne de classique du printemps.