Rasmus Quaade, le Viking qui détonne

Crédit photo Julie Desanlis - DirectVelo

Crédit photo Julie Desanlis - DirectVelo

Voilà un coup que tous les coureurs ont, au moins une fois dans leur carrière, rêvé de réaliser : le coup du kilomètre. Sortir plus ou moins au niveau de la flamme rouge et résister à la meute des sprinteurs, désireux de se livrer une explication royale dans la dernière ligne droite. Ce numéro, Rasmus Christian Quaade l’a réussi ce samedi, sur la Classic Loire-Atlantique, troisième manche de la Coupe de France professionnelle (voir classement). Le Danois de la BHS-Almeborg Bornholm a marqué les esprits d’autant qu’il ne disputait là que sa deuxième compétition de la saison, après Paris-Troyes. Le Scandinave, longtemps pur spécialiste de la piste, est revenu sur son coup de maître auprès de DirectVelo.

DirectVelo : Tu as créé la sensation dans ce final !
Rasmus Christian Quaade : J’ai vraiment lutté toute la journée. J’étais à chaque fois en queue de peloton dans les ascensions, il fallait que je m’accroche. Je faisais toujours l’effort pour essayer de remonter. Sur la fin, je savais que je n’avais aucune chance au sprint alors je me suis dit qu’il fallait essayer quelque chose. C’était tout ou rien de toute façon. Avec une quarantaine de mecs au sprint, je n’allais pas faire un Top 10. Je suis parti tout seul… Il restait quasiment deux kilomètres en fait… Et je savais que c’était jouable pour moi. J’aime ce genre de situations, seul contre tous.

« JE L’AVAIS DÉJÀ RÉUSSI »

Tu as vite compris que ça allait le faire ?
J’ai essayé de rester assez “cool” dans le final. Il fallait vraiment gérer cet effort qui est court mais qui peut sembler très long. Sur le coup, lorsque je suis sorti, un coureur a tenté de prendre ma roue, je ne pourrais pas dire qui. Puis il s’est décalé sur la droite et moi, je suis resté sur le côté gauche et j’en ai remis encore un petit coup. Et là, tu donnes tout jusqu’au bout !

On voit rarement ce type de scénario chez les pros ces dernières années…
Je l’avais déjà réussi par le passé ! C’est… (rires). Je ne sprinte pas, alors je tente ça ! J’ai toujours été un spécialiste de la piste pendant près d’une décennie, notamment de la poursuite par équipes danoise… Mais finalement, il y a deux-trois ans, je me suis dit qu’il fallait que je tente sur la route. Et aujourd’hui, j’ai réédité le type d’efforts que je retrouve sur la piste, avec une très grosse intensité sur seulement quelques minutes.

« J’AI VITE APPELÉ MA FEMME »

Tu ne t’étais pas encore vraiment montré cette année…
J’ai débuté ma saison assez tard et ce n’était que ma deuxième course de l’année ! Je me suis vraiment énormément entraîné cet hiver, en restant uniquement au Danemark. J’ai travaillé dans des conditions très fraîches mais je crois que c’est pour ça que je me sens très bien aujourd’hui.

On t’a vu t’empresser d’appeler quelqu’un après l’arrivée !
Oui, j’ai vite appelé ma femme au Danemark ! Et là, sur le coup, je sais qu’elle s’est dit “oh merde” (rires). C’était tout bon ou tout mauvais. Je pouvais annoncer une chute ou une victoire… Bon, eh bien j’ai gagné !  

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