Jérémy Bescond : « Je lui ai dit de calmer le jeu »

Crédit photo Antoine Pouillard

Crédit photo Antoine Pouillard

Jérémy Bescond a dû trouver le temps long au cours de la troisième étape du Tour du Loir-et-Cher (2.2). Sur le chemin de Vendôme, le sociétaire de Côtes d'Amor-Marie Morin-Véranda Rideau n'a pas compté ses coups de pédale en tête de course. Pendant de nombreux kilomètres, le coureur de 27 ans a ouvert la route en compagnie de Patrick Bosman (Hrinkow Advarics Cycleang), puis tout seul dans le final. ''Je remontais un coéquipier qui devait aller dans l'échappée. Ça s'est ouvert devant moi, du coup j'y suis allé. Je me suis retrouvé dans un groupe de sept. Ça allait rentrer derrière nous donc j'ai giclé et on est parti à deux'', déclare-t-il auprès de DirectVelo.

Peu après cette nouvelle tentative, le peloton s'est complètement relevé et a laissé filer le duo de tête. L'avance des fuyards n'a cessé de s’accroître, jusqu'à se chiffrer à près de huit minutes. ''L'Autrichien qui était avec moi (Patrick Bosman NDLR) roulait un peu fort. Je lui ai dit plusieurs fois de calmer le jeu mais il continuait. L'écart montait encore et encore. À cinq minutes, je lui ai dit qu'il fallait que l'on arrête, mais il n'a pas baissé le pied'', explique le septième d'Annemasse-Bellegarde et retour pour qui les relais revenaient -trop- souvent. ''L'idéal aurait été d'être quatre, de prendre cinq minutes et de mettre en route à trente kilomètres de l'arrivée. Ça l'aurait peut-être fait''.   

« JE SAVAIS DÉJÀ QUE C'ÉTAIT FINI »

Alors qu'il restait encore près de soixante kilomètres à couvrir, Jérémy Bescond s'est retrouvé seul en tête plus vite qu'il ne l'avait prévu. ''Vers le 110e kilomètre, l'Autrichien (Patrick Bosman) a un peu coincé. Dans une bosse, je l'ai lâché sans m'en rendre compte. Je me suis retourné et j'ai vu qu'il n'était plus là. J'ai essayé de l'attendre. Je me dis « merde » et mon directeur sportif (Mickaël Leveau) m'a conseillé d'y aller''. Seul avec derrière lui un peloton lancé à sa poursuite, Jérémy Bescond ne s'est guère fait d'illusions, malgré plusieurs minutes de crédit. ''Je savais déjà que c'était fini. Si j'avais été avec un mec plus costaud, je pense que l'on aurait été pas loin d'aller au bout'', analyse le lauréat du Prix Gilbert Bousquet 2016 qui déplore la mauvaise gestion de l'effort dont a fait preuve son compagnon de fuite. ''Je ne pensais pas qu'il n'était pas bien. Il prenait de très bons relais. J'avais vraiment du mal à recoller à sa roue quand il passait. Au début, je me suis dit : « la vache, c'est une machine ». Finalement, il a craqué, c'est dommage'', confie-t-il.

Jérémy Bescond n'a abdiqué qu'après avoir été avalé par le peloton avant l'entrée sur le circuit de Vendôme. ''Quand une équipe complète roule derrière, forcément, on perd du temps. Cela n'était pas jouable mais je le savais, il n'y a pas trop de regrets'', reconnaît-t-il. Malgré quelques très courtes ascensions dans la seconde partie de la journée, le Breton n'a pas trouvé un terrain propice à ses qualités. Qu'importe, il n'a pas hésité à tenter le coup. ''Je prends du plaisir à partir à l'avant, je n'ai pas de pression car on ne me demande pas de le faire mais c'est toujours mieux que de rester dans les roues. Je suis venu dans le but de préparer les objectifs à venir : le Tour de Bretagne et l'Essor breton'', souligne le 4e du Challenge DirectVelo 2016 qui s'est replacé dans la course pour le classement du meilleur grimpeur. ''Je verrai au départ de la quatrième étape si je les dispute ou non'', conclut-il.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Jérémy BESCOND