Arnaud Pfrimmer : « C'est bon pour l'expérience »
Auréolé de son premier maillot de leader sur une épreuve Élite Nationale, Arnaud Pfrimmer, tout sourire, caressait son objectif du bout des doigts sur le podium protocolaire. Dimanche, au terme de la deuxième étape du Tour du Beaujolais, avant l'acte final disputé l'après-midi, le pensionnaire du CC Etupes a réalisé le coup parfait. ''Sur la première étape, je ne suis pas passé loin de la victoire mais Geoffrey Bouchard a été plus malin. On a vu que je pouvais prendre le maillot jaune grâce au jeu des places. C'était prémédité', explique à DirectVelo le coureur de 21 ans. Le début de saison a été compliqué et j'essayais de retrouver la forme. D'année en année, j'ai vu que je chopais de la force, donc j'avais à cœur d'essayer de gagner un classement général''.
Avant de s'élancer pour la grande bataille sur la route de Beaujeu, Arnaud Pfrimmer se montrait serein. Encore plus après le début de course où tout s'est déroulé à merveille pour les Erbatons. ''Le profil était très difficile, plus que sur le papier. On a d'abord essayé de contrôler mais il y avait toujours des attaques. C'était une course folle avec beaucoup de spectacle. Je suis parvenu à sortir avec un groupe de près de trente coureurs, sans aucun des cinq coureurs classés dans mon temps au général. C'était royal''. Pourtant, le lauréat du Grand Prix de Sentheim s'est retrouvé victime d'une cassure qui lui a fait perdre toute illusion. ''Tout le monde me suivait. J'ai laissé partir les échappés et le peloton est revenu''. Ses adversaires ont ensuite rapidemment tenté de le mettre en difficulté. ''Les mecs placés m'ont attaqué. J'ai essayé d'y aller mais j'ai pris l'eau petit à petit''.
« IL M'EN MANQUAIT »
Au sein du peloton, le Belfortain ''entamé physiquement'' n'a guère obtenu de renfort. À bout de souffle, le CC Etupes a été contraint de rendre les armes devant l'allure des fuyards. ''On avait une belle équipe sur le papier mais on manquait de forme physique. Matthieu (Garnier) et Guillaume (Gauthier) ont bien travaillé. Théo (Delacroix) et Paul (Sauvage) retrouvent la forme après une coupure'', souligne le 6e du Grand Prix de Puyloubier qui reconnaît, malgré tout, que la tâche s'avérait être des plus délicates pour lui. ''Moi aussi, il m'en manquait. Je ne suis pas encore à 100% donc je pense que Bouchard et Guillonnet m'auraient sorti de leur roue''. Si la déception d'Arnaud Pfrimmer est atténuée par cet aveu d'impuissance, il n'en subsiste pas moins une légère pointe d'amertume. ''On a toujours des regrets et c'est toujours une désillusion'', déplore le 7e du Championnat de France Espoirs 2015 qui parvient néanmoins à relativiser la perte de son bien. ''Ça m'a remis en confiance et me prouve que je peux jouer les premiers rôles''.
Arnaud Pfrimmer est de retour sur les bons rails. À l'avenir, il entend remettre le couvert avec l'espoir, cette fois-ci, de tenir jusqu'au bout. ''Juin commence bien avec le maillot jaune sur les épaules. Pourquoi ne pas remporter un classement général avant la fin de la saison ?''. Que retenir de cette journée passée en jaune ? ''Cela procure toujours de la fierté. En plus, je vois que le travail paye. C'est bon pour l'expérience. Maintenant, je vais savoir comment gérer. Il faudra moins réfléchir''. L'Erbaton aura l'opportunité de mettre en application ces principes sur ses deux prochains objectifs, la Sportbreizh, manche de Coupe de France DN1 et le Tour Nivernais Morvan.