C’est reparti pour un Tour ! Une nouvelle fois, tout au long de la “Grande Boucle”, DirectVelo vous propose de partir “Sur les traces de” coureurs du Tour de France, en évoquant grâce à un coéquipier, un adversaire, un dirigeant ou un proche, ses saisons dans les catégories de jeunes, ou en Amateurs.
Pour ce nouveau numéro, Axel Guilcher, ancien coureur 1ère catégorie (voir sa fiche), évoque son cousin, Kévin Ledanois, qui découvre le Tour de France sous les couleurs de Fortuneo-Samsic

« Kévin a toujours voulu faire du vélo mais son père (Yvon, ancien coureur professionnel et actuel directeur sportif de Fortuneo-Samsic, NDLR) ne voulait pas qu’il commence trop tôt. J’étais dans la même situation. Il nous interdisait de faire du vélo, il avait peur qu’on se lasse. Mon oncle disait que ça ne servait à rien de s’y mettre tôt. Kévin faisait du foot, il était d’ailleurs très bon. Le sport a toujours été important pour nous. Nous habitons en bord de plage, en Vendée, alors nous allions faire de la planche sur les vagues. Il y avait donc le foot, les footings… Il ne s’est jamais arrêté au vélo. Kévin s’est mis à la compétition en Cadet 1ère année, en 2008. Bien sûr, on faisait un peu de vélo avant ça. Je me souviens qu’on imitait Robbie McEwen, dans le jardin. C’était l’époque où il était maillot vert du Tour de France… Nous devions avoir six-sept ans.

« DES JOLIS CADEAUX »

C’est son père qui s’occupait de lui quand il a débuté. Il a fait sa crise d'adolescence à un moment ! C’était à la fin des années Juniors et début des années Espoirs. Il n’acceptait plus vraiment les remarques de son père. Mais c’est passé. Le vélo, c’est vraiment une affaire de famille. Mes oncles pratiquaient, mon père également mais pas ma mère (la sœur d’Yvon Ledanois, NDLR). Mais dans les repas de famille, ça ne parlait pas forcément de vélo. Et personne n’a poussé les enfants à en faire. Nous avons toujours baigné dedans. Nous avions des jolis cadeaux de la part de mon oncle. C’est sûr qu’on a reçu quelques paquetages des équipes où il a été directeur sportif ! On ne manquait pas non plus de bidons, de portes-clés (sourires).

PAS À L’USINE APRÈS DEUX ANS...

Comme moi, Kévin a toujours souhaité être professionnel. Nous avions ce rêve commun. Quand Kévin a intégré l'Equipe de France Juniors de cyclo-cross, nous nous sommes dits qu’il avait les moyens de réussir dans le vélo. La force de Kévin, c’est le mental. Il a toujours été sérieux dans tout ce qu’il faisait. Dès qu’il y avait un pépin, il savait se relever vite. C’est la différence entre nous deux. En arrivant chez les professionnels, il est peut-être resté sur ses acquis à un moment, avant de repartir du bon pied.
J’ai vécu à distance son titre de Champion du Monde Espoirs, en 2015. On ne se rend pas forcément compte le jour-même car c’était loin, à Richmond (Etats-Unis). C’est vraiment quand il est revenu que j’ai compris ce qu’il avait fait. Nous sommes allés l’attendre à l’aéroport. Nous nous sommes pris dans les bras. Après ce titre Mondial, nous avons compris qu’il allait faire une longue carrière. Il aurait pu faire deux ans chez les professionnels et aller à l’usine, mais avec cette victoire, je me suis dit “il fera des grandes choses”.

« IL SAIT FAIRE LA PART DES CHOSES »

Il n’est pas là où il est aujourd’hui grâce au réseau de son père. Par exemple, mon oncle n’aurait jamais envoyé Kévin sur le Tour de France s’il ne l’imaginait pas capable de bien y figurer. Il est exigeant avec Kévin. Il sait faire la part des choses. C’est son père mais ils sont aussi tous les deux salariés de la même entreprise, et ils sont là pour réussir. J’ai versé ma larme quand je l’ai vu avec le maillot à pois du Tour de France J’essaie de lui envoyer un message chaque jour. Ça lui permet de sortir un peu de la course, et ça doit lui faire du bien vu le contexte général sur le Tour de France et la forte médiatisation. »