Mathieu Pellegrin : « Rattraper le temps perdu »
Mathieu Pellegrin entrevoit enfin la fin de sa nouvelle traversée du désert. Victime d'une fracture de la clavicule, sa deuxième en 2018, suite à une chute dans le final du Grand Prix de Luneray (Coupe de France DN1), le sociétaire du SCO Dijon-Team Matériel-vélo.com retrouve peu à peu le bon coup de pédale. En cette fin de saison, le Réunionnais entend se tourner vers l'avenir, sans jeter le moindre regard dans le rétroviseur. ''Je ne veux pas me lamenter sur mon sort. Je me suis cassé la clavicule deux fois cette année, c'est comme ça. Je ne veux pas pleurer et me dire que je n'ai pas eu de chance. Il me reste de belles courses et je vais faire au mieux. Je vais essayer de gagner'', déclare-t-il auprès de DirectVelo.
Mercredi, le coureur de 22 ans s'est montré à son avantage du départ jusqu'à l'arrivée du Prix de Cormoz (Toutes Catégories). Présent dans toutes les échappées qui se sont extirpées du peloton, il a ensuite réussi à décrocher, au sprint, la deuxième place de l'épreuve, derrière Quentin Simon (CC Etupes). ''L'objectif de ma saison, ce n'était pas de gagner le Grand Prix de Cormoz. J'ai donc fait des efforts pour finir cramé. Au total, j'ai passé 100 kilomètres devant. Il m'a manqué un petit peu de jus pour le sprint''. S'il ne regrettait en rien sa stratégie offensive, Mathieu Pellegrin ressentait toutefois une légère pointe de frustration au terme de l'épreuve. ''Bien sûr, terminer deuxième, c'est mieux que de terminer 50e, mais c'est dommage de passer aussi près de la gagne''.
« JE N'AI PAS FAIT ÇA POUR RIEN »
Cette performance confirme le retour au premier plan du Dijonais. Sixième du Grand Prix de Cabanes, seizième du Grand Prix de Cherves (Coupe de France DN1) et cinquième du Critérium de l’Auxois, les places d'honneur s'accumulent, ces dernières semaines. Toutefois, Mathieu Pellegrin revient de loin. ''Ça va mieux depuis quinze jours. Je commence à me sentir vraiment bien. J'ai été arrêté pendant un mois où je n'ai pratiquement rien fait. Quand j'ai repris, le but était de refaire les bases. Après une telle coupure, on perd tout. C'était très difficile''. Pour retrouver une bonne condition physique dans les plus brefs délais, le sprinteur a dû faire preuve d'abnégation et consentir à d'importants sacrifices. ''Je suis parti deux semaines en stage chez ma copine. Je m'entraînais comme un fada tous les jours. Je faisais à chaque fois cinq heures de vélo. J'essayais de rattraper le temps perdu''.
Mathieu Pellegrin espère que la roue finira enfin par tourner. ''Je n'ai pas fait tout ça pour rien'', souffle celui qui a vécu des instants délicats, tout au long de sa convalescence. ''J’ai de bons amis dans l'équipe, mais dans ces moments, on se rend compte qu'ils ne peuvent rien. Quand les résultats suivent, le staff et les amis sont présents à tes côtés, tu reçois des messages et beaucoup d'invitations, mais quand ça ne va pas, tu es seul face à toi-même. Tout seul. Heureusement que j'avais ma copine pour m'aider''. Maintenant qu'il a définitivement tourné la page, assoiffé de victoire, le 4e de Dijon-Auxonne-Dijon tentera de clore la saison de la meilleure des manières. ''Il me reste un mois et demi avec au programme des courses qui me conviennent. Il y aura le Grand Prix des Marbriers (1.2), les 4 Jours des As, la Boucle de l'Artois (Coupe de France DN1) et Paris-Connerré. Je prendrai le départ de chaque course pour gagner''.