Pierre-Yves Chatelon : « On doit être conquérants »

Crédit photo Nicolas Gachet - DirectVelo

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Championne du Monde à Bergen, en Norvège, l’an passé grâce à Benoît Cosnefroy et habituée aux très gros coups ces dernières années, l'Équipe de France Espoirs débarque à Innsbruck avec, une nouvelle fois, des ambitions très élevées. Au moins pour la course en ligne, comme l’a expliqué Pierre-Yves Chatelon à DirectVelo avant le rendez-vous autrichien.

DirectVelo : Doit-on attendre beaucoup de l’Equipe de France Espoirs sur ce Mondial ?
Pierre-Yves Chatelon : Je pense que oui (sourires). D’abord, nous avons un titre à défendre puisque Benoît (Cosnefroy) s’était imposé à Bergen l’an passé. Et puis, nous avons une grosse force collective. Chez nos adversaires, il y a de grosses individualités avec Pogacar pour la Slovénie, Hirschi pour la Suisse ou Sosa pour la Colombie, Lambrecht pour la Belgique… Chez nous, il n’y a pas un homme qui sort du lot, même si Valentin Madouas pourrait avoir ce rôle de numéro un.

« PRENDRE NOS RESPONSABILITÉS »

Valentin Madouas doit donc porter les Bleus ?
Vu l’expérience de Valentin, de l'Équipe de France Espoirs, avec un Mondial, deux Tour de l’Avenir, son parcours chez les pros cette année… Il fait quand même 12e du Grand Prix de Montréal récemment et il a montré sur la Route d’Occitanie comme en stage récemment qu’il pouvait faire de belles choses même en montagne. Donc oui, il est un membre important du groupe. Mais ce n’est pas le seul. Si Victor (Lafay) revient au niveau qui est le sien, ça fait une deuxième carte. Même chose pour Clément Champoussin, s’il ne se pose pas trop de questions : ça peut être intéressant. Le groupe est complet.

L’équipe est donc encore une fois très ambitieuse…
On vient pour le titre, pas pour voir comment ça se passe ou pour l’expérience, comme le disent certains. On y va pour matcher. Peut-être qu’il y a dix ou quinze ans, les coureurs y allaient pour l’expérience. Mais là, on doit être conquérants et prendre nos responsabilités. On sait que sur un Championnat du Monde, il vaut mieux faire sa course et ne jamais avoir un coup de retard.

« DAVID GAUDU ESTIMAIT QU’IL N’AVAIT PLUS SA PLACE »

Parmi les six coureurs sélectionnés pour la course en ligne, on retrouve trois membres habituels du Chambéry CF, et Victor Lafay qui a également porté le maillot du CCF par le passé : est-ce un avantage pour la cohésion du groupe ?
Le recrutement de Chambéry est souvent tourné sur les grimpeurs et le Mondial leur convient parfaitement cette année. C’est la première sélection de Nicolas Prodhomme. Je l’avais vu monter en puissance durant l’été. Ce n’est que la deuxième de Clément Champoussin, alors c’est bien que les gars se connaissent déjà bien en club.

David Gaudu aurait pu participer à ce Mondial Espoirs, mais il n’a pas souhaité se présenter. Est-ce une déception pour toi ?
Non car il avait été très clair dès le début. Il a toujours dit qu’il voulait le faire en Elites. A partir du moment où Cyrille Guimard ne l’a pas mis dans sa pré-liste, je lui ai quand même reposé la question par honnêteté, mais il estimait qu’il n’avait plus sa place avec les Espoirs, en ayant déjà disputé un Tour de France. Son discours se comprend, même si on l’aurait accueilli à bras ouverts s’il avait voulu le faire.

« AUCUN GARANTIE »

Cyril Barthe sera présent…
Ce n’est pas du “One Shot” pour son Championnat, même s’il y a aussi la prime au champion, bien sûr. Dès le début de saison, il avait fait des places sur les courses françaises. Il était aussi échappé sur les routes du Tour du Catalogne, puis bien plus tard dans la saison sur la Clasica San Sebastian etc. J’avais déjà l’idée de le prendre depuis un moment et j’en avais discuté avec lui au Tour du Limousin. Le Championnat de France a permis d’officialiser tout ça !

Et pour le chrono, alors ?
Nous n’avons pas de garantie. Alexys Brunel avait un objectif de podium au Championnat d’Europe et il était passé au travers, même si le circuit ne lui correspondait pas trop. Ce sera peut-être plus à sa convenance ici. On l’a vu très fort au Tour du Limousin avec la Groupama-FDJ mais depuis, ça été un peu plus difficile notamment sur la Boucle de l’Artois. Un Top 10 serait déjà bien. S’il se rapproche d’un Top 5, ce serait très bien. Quant à Thibault Guernalec, il semble arriver plein de fraîcheur. Il n’a pas beaucoup couru depuis qu’il est passé pro chez Fortuneo-Samsic. On espère un Top 15 pour lui. Ce sera dur de jouer le titre sur le chrono.

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