Les yeux de Jaakko Hänninen brillaient en zone mixte, sous le feu des projecteurs et des questions des journalistes incrédules après la performance d’un garçon que personne ou presque ne connaissait à l’international. “Mais qui est-ce ?”, se demande-t-on ici et là. “Apparemment il court en France”, entend-t-on plus loin. Quelques minutes plus tôt, le Finlandais venait de vivre un grand moment sur le podium protocolaire du Championnat du Monde d’Innsbruck, durant lequel il s’est vu remettre une médaille de bronze. Auteur d’une très grosse course sur les routes autrichiennes, l’habituel sociétaire de l’EC Saint-Etienne Loire a décroché la 3e place du Championnat du Monde Espoirs sur route (voir classement), et a vécu le plus beau moment de sa jeune carrière cycliste, quelques jours seulement après s’être imposé sur le Tour du Gévaudan (1.2). L’actuel leader du Challenge BBB-DirectVelo Espoirs revient sur cette grande journée auprès de DirectVelo.

DirectVelo : Que ressens-tu avec cette médaille mondiale autour du cou ?
Jaakko Hänninen : C’est un sentiment incroyable, bien sûr ! Je savais que j’étais en bonne condition physique d’autant que j’avais pu parfaitement préparer le Mondial avec ma victoire au Tour du Gévaudan. Bon, c’est vrai que le fait d’être le seul coureur de la Finlande face à de très grosses nations ne m’a pas été favorable. Cela rendait les choses encore plus difficile, mais j’ai simplement essayé de garder le plus d’énergie possible sur la première moitié de course pour le final. Puis tout s’est bien passé.

Tu t’es montré l’un des plus costauds dans les différentes ascensions…
La principale montée, sur le circuit, était difficile et elle permettait vraiment de faire la différence. Bien sûr, je pourrais toujours me dire que j’aurais pu gagner, mais être sur le podium, c’est vraiment quelque chose d’énorme pour moi !

« BATTRE REIN TAARAMÄE M’A DONNÉ BEAUCOUP DE CONFIANCE »

Tu n’étais pas forcément très surveillé dans ce peloton : était-ce un avantage aujourd’hui ?
Je ne crois pas avoir profité d’un marquage des autres. Tout le monde court pour le titre mondial. Bien sûr, un coureur comme Bjorg Lambrecht est plus connu que moi dans le peloton international et il était sûrement un petit peu plus marqué, d’accord… Mais l’ascension était tellement dure que ce n’était qu’une question de jambes sur la fin.

Imaginais-tu pouvoir être à un tel niveau au Championnat du Monde ?
Je me savais en forme mais le cyclisme, ce n’est pas qu’une question de bonne condition. Il faut avoir de la réussite le Jour-J, ne pas avoir de problème… En terme de niveau, je ne savais pas exactement quel allait être le mien face aux pros jusqu’à il y a peu, mais j’ai eu une meilleure idée lors du Tour du Gévaudan. Le fait de battre Rein Täaramae là-bas m’a donné beaucoup de confiance, et j’ai compris que j’étais peut-être très fort.

« CA PROUVE MA RÉGULARITÉ »

Et ce circuit te convenait très bien !
Oui, je le savais. Depuis le début de l’année, tout le monde me disait que c’était pour moi… Mais bon, j’essayais de calmer tout le monde en disant que je n’étais même pas sûr d’être au départ, d’avoir une place avec la Finlande. Dans ces conditions, je ne pouvais pas en faire un grand objectif cette saison, mais je savais que si je venais ici, je pouvais espérer un bon résultat.

Te voilà plus que jamais leader du Challenge BBB-DirectVelo Espoirs !
Oui ! Je savais que j’avais pris la tête du classement récemment, j’ai vu des Finlandais en parler aussi (sourires). C’est vraiment sympa d’être le leader du Challenge… Ca prouve ma régularité tout au long de l’année. Maintenant, il faudra voir ce que je fais l’année prochaine. Ca devrait bouger dans les prochains jours.