Arkéa-Samsic : « Ne pas se comparer aux autres »
Le fantôme de la saison 2018 hante-t-il encore les coureurs d'Arkéa-Samsic ? L’an passé, la formation bretonne n'avait guère été en réussite sur toutes les épreuves françaises de l'hiver et du printemps, et avait même dû attendre le 21 juin pour décrocher son premier succès, en Classe 2, au Tour de Savoie Mont-Blanc et grâce à Maxime Bouet (lire ici). Cette saison, le compteur a été débloqué dès la Tropicale Amissa Bongo, par l'intermédiaire de la recrue phare, André Greipel. Reste à confirmer sur le sol hexagonal. “On n’est pas là pour regarder derrière nous ou pour repenser à ce qui n’a pas été l’an dernier. On ne s’occupe que du présent et du futur. C’est comme ça que l’on avance. C’est vrai pour le staff comme pour l’ensemble des coureurs”, promet Yvon Ledanois, directeur sportif de la Continental Pro à l’occasion de l’Etoile de Bessèges. En ce début de saison, on se veut optimiste du côté d’Arkéa-Samsic. Et chaque journée de compétition doit être une occasion de briller. “Toutes les courses sont bonnes à prendre. Des épreuves de Classe 2 au WorldTour, on se présente sur chaque course pour faire un résultat. Nos garçons peuvent jouer un rôle partout. Parfois, ça se joue à peu de choses. On a été performant au Gabon et on a été actif à Bessèges, même si ça ne s’est pas répercuté au classement. L’équipe est bien en ce moment. Physiquement, les garçons sont prêts. J’ai confiance en eux. On sait où l’on va”.
Qu’en pense-t-on du côté des coureurs, justement ? Ce samedi, sur une étape très intense à l’Etoile de Bessèges, Elie Gesbert a été l’un des plus entreprenants pour tenter de faire basculer la course. Avec un slogan qui doit résumer l’état d’esprit des blanc-et-noir : « tout pour la gagne ». “C’était notre devise principale pour cette Etoile de Bessèges. On voulait faire la course, et ne surtout pas attendre le chrono du dernier jour, où l’on se pensait battu d’avance. On s’est dit qu’il fallait essayer d’aller chercher un gros coup le samedi. Beaucoup d’équipes étaient dans la même optique, et c’est pour ça qu’il y a eu une telle bagarre. Ca aurait pu nous sourire”, confirme le Breton, qui souhaite voir une équipe conquérante et valeureuse. “On a constaté que l’an passé, on avait peut-être oublié ce qu’était l’âme et le tempérament de l’équipe. Nous sommes des attaquants, et on doit se montrer, tenter des choses… C’est en courant de cette façon là que ça payait par le passé. Cette année, on doit retrouver ce schéma, en tout cas sur les courses où nous n’aurons ni André (Greipel), ni Warren (Barguil)”.
« CHACUN A SA PART DE RESPONSABILITÉ »
Difficile malgré tout de cacher une pression énorme autour de la chasse aux invitations pour le prochain Tour de France. L’équipe Arkéa-Samsic lutte actuellement avec sa voisine Vital Concept-B&B Hôtels et Direct Energie pour tenter de décrocher les deux derniers tickets. “Il n’y a pas de pression particulière. Bien sûr, on connaît la situation, mais bon… On a juste envie de bien faire et d’aller chercher des résultats”, promet Elie Gesbert. ASO n'a pas annoncé sur quels critères elle allait distribuer les deux derniers cartons d'invitation. Alors, dans cette période où il semble impératif de scorer, les sprinteurs ont-ils une pression particulière ? “Chacun a sa part de responsabilité. Tout le monde doit se sentir concerné pour aller chercher cette sélection. C’est sûr que les sprinteurs sont ceux qui doivent ramener le plus de résultats, mais ça reste collectif. La pression est partagée. Tout le monde aura la possibilité de jouer la gagne. On attend André et Bram (Welten), mais les grimpeurs pourront aussi s’exprimer prochainement”, répond Maxime Daniel, qui se mue cette année - en priorité - en poisson-pilote (lire son interview).
En ce tout début de saison, Arkéa-Samsic compte un succès, contre trois pour Vital Concept-B&B Hôtels et déjà cinq pour Direct Energie. Mais Elie Gesbert ne veut pas rentrer dans ce type de calculs. “On fait abstraction. Si on commence à regarder les résultats des autres et à se dire qu’il faut faire mieux, on ne s’en sortira pas... Il ne faut pas se comparer aux autres. Comme nous l’ont dit nos différents directeurs sportifs pendant la préparation, ça ne marchera pas comme ça, mais plutôt en restant nous-mêmes et en donnant tout ce que l’on a sur le terrain”. Impossible malgré tout d’ignorer que les prochaines semaines seront capitales. Et Maxime Daniel se veut confiant : “Paris-Nice devrait être le vrai juge de paix. On verra comment l’équipe se comporte là-bas, mais avoir André et Warren dans notre équipe, ce n’est pas rien. Dans la logique des choses, on devrait nous voir à l’avant prochainement. André n’est plus tout jeune. Il faut lui laisser le temps de se mettre en route, même s’il a déjà un très bon niveau. Dans les prochaines semaines, ça devrait se confirmer, à Paris-Nice ou sur Kuurne-Bruxelles-Kuurne”. A l’image de la 3e étape de l’Etoile de Bessèges, les Arkéa-Samsic devront continuer de faire preuve d’audace pour espérer être récompensés dans les prochaines semaines. “Les gars étaient acteurs et non pas spectateurs, et c’est ce que je veux continuer de voir”, conclut Yvon Ledanois.