Kévin Reza a fait son maximum, mais ni lui ni sa formation Vital Concept-B&B Hôtels n’ont été récompensés de leurs efforts le week-end dernier. Sur la Classic Loire-Atlantique comme lors de Cholet-Pays de la Loire, les « Men in Glaz » ont dû se contenter de places d’honneur. Le Francilien de 30 ans est revenu sur ce week-end pour DirectVelo, et en profite pour évoquer la non-sélection de la Continental Pro bretonne au prochain Tour de France.

DirectVelo : Tu as vécu un week-end assez riche avec la Classic Loire-Atlantique puis Cholet-Pays de la Loire, deux épreuves durant lesquelles tu as joué un rôle important dans le final. Quel bilan en tires-tu ?
Kévin Reza : C’était un week-end assez bon pour le club. Personnellement, ça a bien marché. J’ai pu voir que j’ai bien récupéré de Paris-Nice. Ca me rassure car là-bas, j’avais dû bâcher le dernier jour à cause de problèmes gastriques. Samedi, sur la Loire-Atlantique, on avait plutôt prévu de jouer la carte de Lorrenzo (Manzin). De mon côté, je devais garder des réserves pour le dernier tour de circuit. L’idée était de le guider. Mais la course ne s’est pas passée comme on le souhaitait et nous avons été piégés par une accélération de la Cofidis. Nous avons dû boucher des cassures, puis ça a attaqué dans tous les sens. 

« IL FALLAIT AU MOINS QUE BRYAN AIT L’OCCASION DE SPRINTER »

Ensuite, les hommes les plus rapides du peloton ont même anticipé le sprint !
Les attaquants risquaient d’aller au bout alors Marc Sarreau est sorti au pied de la bosse. C’était en file indienne derrière et c’est rentré par petites grappes. J’ai réussi à faire la jonction sur le haut, avec Quentin (Pacher). Mais il restait moins de deux kilomètres. J’ai essayé de me placer du mieux possible par la suite mais face à des purs sprinteurs, en faux-plat descendant, c’était dur de rivaliser, et j’ai dû me contenter d’une place dans le Top 10 (6e, voir classement). C’est déjà ça.

Le lendemain, à Cholet, vous avez assumé le poids de la course avec l’ensemble de l’équipe !
Cette fois-ci, Bryan (Coquard) était là et on a tenu la course de A à Z. Il fallait assumer la présence de Bryan et le fait qu’il pouvait gagner. Mais encore une fois, dans le final, il a fallu s’adapter. Trois coureurs solides sont sortis. Cousin, Geniez et Simon pouvaient franchement aller au bout et derrière, on a essayé de gérer au mieux.

Bryan Coquard nous expliquait regretter, après coup, que tu aies peut-être roulé trop tôt dans le final (lire ici)...
J’ai pris mes responsabilités et j’ai donc décidé d’y aller car si on ne faisait rien, les trois de devant allaient sans doute se jouer la victoire. Dans ma tête, il fallait au moins que Bryan ait l’occasion de sprinter pour la victoire. Derrière, il n’était pas dans les meilleures conditions, mais c’était toujours mieux que de sprinter pour la 4e place.

« SE REMETTRE TOUT DE SUITE DEDANS »

Dans quel état d’esprit sens-tu le groupe, depuis que vous avez appris que vous ne seriez pas de la partie sur le prochain Tour de France ?
Ca ne change rien à notre état d’esprit et à notre façon de courir. On a toujours couru pour gagner depuis le début de la saison, et nous continuerons de le faire. Ce n’est pas parce que nous ne sommes pas invités sur le Tour que nous allons arrêter d’être offensifs. Sans le Tour, notre calendrier restera conséquent et le mot d’ordre reste de jouer la victoire sur tous les terrains.

Comment as-tu vécu, personnellement, cette annonce ?
J’ai eu du mal à la digérer. Je l’ai appris le vendredi, comme tout le monde. A vrai dire, nous n’en avons pas beaucoup parlé par la suite avec le reste du groupe. Quelques mots ont été échangés, bien sûr, mais je préférais vite passer à autre chose. Il valait mieux ne pas s’éterniser et essayer de se remettre tout de suite dedans. On veut avancer. Il nous reste plein de belles choses à faire jusqu’en juillet, puis après juillet. On aurait aimé y être, évidemment, mais je me dis que c’était notre destinée. Nous aurons peut-être notre place l’année prochaine.

Qu’espères-tu des semaines à venir ?
Le beau temps arrive et un gros mois d’avril s’annonce pour moi. Je vais bien enchaîner avec la Route Adélie, la Roue tourangelle, le Circuit de la Sarthe, la Flèche Brabançonne, l’Amstel Gold Race et sans doute le Tour du Yorkshire. Il y aura de quoi faire de belles choses avec l’ensemble du groupe.