Aurélien Lionnet a décidé de dire stop. Perturbé par une « gène » qui l'empêche de pédaler comme il l'entend, le sociétaire de Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme a posé le vélo. Si cet arrêt ne semble pas encore définitif, le coureur de 24 ans ne s'imagine pas revenir tout de suite dans les pelotons. DirectVelo a fait le point avec lui.

Pourquoi avoir décidé de mettre le vélo de côté ?
Je suis arrivé à saturation à force de toujours avoir ce petit problème. On n'arrive pas à trouver la solution et la cause. Ce n'est même pas une blessure, mais un décalage au niveau des pieds. Je suis en pause vélo à durée indéterminée.

« L'ENFER POUR ROULER »

C'est à dire ?
Je n'arrive plus à pédaler correctement. On n'arrive pas à trouver une solution. En fait, c'est une gène. Je ne peux pas faire de sortie en mode vélo-plaisir. Depuis ma chute, en 2014, au Tour de Saône-et-Loire, à chaque fois que je sors le vélo, je me dis que j'espère ne pas ressentir cette gène.

Tu avais pourtant réussi à réaliser une très belle saison 2018 !
C'est vrai que j’avais réalisé une belle fin de saison 2017 et une bonne saison 2018. Je sentais moins ce problème. Malheureusement, il est revenu en plein mois de juin. De jour au lendemain, c'était la catastrophe. C'était vraiment l'enfer pour rouler. On passe des super sensations à deux pieds qui ne veulent pas s'accorder.

Comment vis-tu cette situation ?
Je pense que c'est le destin. Peut-être que tout est fait pour que ça m'arrive. Si j'avais été chez les pros, peut-être que j'aurais été malheureux et que là, je vais être super heureux. Ce n'est pas dramatique. C'est surtout pour les gens autour de moi pour qui c'est compliqué. Vu que je faisais des résultats, ça ne passe pas inaperçu.

« JE BÂTIS LES NOUVELLES BASES DE MA VIE »

À quoi va ressembler la suite pour toi ?
J'ai trouvé un CDD de six mois chez Matériel Vélo grâce à Christian Milesi. Je lui ai dit que s'il y avait une offre, j'étais preneur. Il y a peut-être une possibilité de CDI derrière. Je ne suis pas fâché avec le vélo, je veux juste arrêter de me mettre de grosses contraintes. Souvent, on me dit d'aller faire une heure de vélo-plaisir, mais moins je roule vite, plus la gène est présente. J'ai eu de la chance que Matériel Vélo recherche quelqu'un, sinon peut-être que j'aurais bossé à McDonalds. Je bâtis les nouvelles bases de ma vie. Et qui sait, peut-être que je referai bientôt du sport !

Cet arrêt est-il définitif ?
Je ne sais pas trop. Je ne ferme pas le livre, je reste en contact avec des copains. Pour l'instant, je vais m'éloigner des pelotons pour ne pas que tout le monde me dise : ''Qu'est-ce que tu deviens ?''. C'est plutôt une pause qu'un arrêt. L'essentiel serait de reprendre du plaisir sur le vélo. On verra ce que je ferai de mon temps libre. Je ne sais pas trop pour l'instant.