Un Giro Espoirs typiquement italien

Crédit photo James Odvart - DirectVelo

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Quand on demande aux directeurs sportifs de décrire d'un mot le tracé proposé du Tour d'Italie Espoirs, la réponse est presque unanime: "Typiquement italien". Qu'est-ce que cela signifie? "Un goût prononcé pour la difficulté parfois même pour l'exagération, le tout dans de beaux paysages", commente le directeur sportif de Lotto-Soudal Carl Roes. Avec quatre arrivées au sommet sans compter l'étape avec la double ascension du Mortirolo et le mini-Strade Bianche à Chianti, les coureurs ont eu de quoi faire au Giro Espoirs. "Il n'y a pas vraiment eu de journée facile dans ce Giro", constate le directeur sportif d'Hagens Berman  Axeon Koos Moerenhout.

Même si le spectacle a été au rendez-vous de bout en bout, ce tracé n'était pas donc du goût de tous. Le directeur sportif de Lotto-Soudal Carl Roes pointe surtout l'étape de Chianti. "J'adore les Strade Bianche mais sur un Tour d'Italie Espoirs, cela n'a pas sa place. Nous venons avec un matériel limité. Nous n'avons pas la possibilité d'emmener des vélos spéciaux pour l'occasion." Point de vue complété par son collègue néerlandais Koos Moerenhout. "Ce n'est pas comme dans le WorldTour où les équipes peuvent répartir les voitures à des endroits stratégiques. Du coup, cette étape s'est résumée à la chance. Il est difficile d'intervenir pour dépanner un coureur dans la poussière. Certains ont perdu du temps à la pédale mais d'autres parce qu'ils ont eu de la malchance mécanique", regrette-t-il.

IL MANQUE UN CHRONO PLAT

Ce parcours montagneux a avantagé les grimpeurs colombiens qui ont dominé la course dès que la route s'élevait. "Ils étaient trop forts. Le but est d'amener les coureurs aussi près que possible du niveau WorldTour. Pour passer à l'échelon supérieur, il faut digérer ce type de tracé compliqué mais pas insurmontable à mon sens", commente le manager de Groupama-FDJ Jens Blatter. Seul regret : l'absence d'un contre-la-montre plus long pour reprendre du temps aux petits formats colombiens. D'ailleurs, le vainqueur du classement final (voir le classement ici) Andres Camilo Ardila le reconnait : "Nous avons de la chance qu'il n'y avait pas de chrono plat. Sinon, nous aurions pris cher. Pour moi, on peut mettre de la montagne tous les jours", plaisante-t-il.

Pour 2020, les directeurs sportifs comptent donc voir un parcours plus équilibré. "Déjà que les sprinteurs n'ont quasi rien à chercher ici, il faut aussi penser aux baroudeurs et aux rouleurs. Ce n'est pas avec trois kilomètres de prologue qu'on peut faire une différence", estime Koos Moerenhout. Le message est directement passé auprès de l'organisateur Marco Selleri qui ne ferme pas la porte à un chrono l'année prochaine. "Nous retournerons peut-être au format de 2018 avec une poursuite individuelle entre les prétendants à la victoire finale". Cette proposition est acceptée par le manager d'Hagens Berman Axeon Axel Merckx à une condition :"Qu'on le fasse alors sur des routes très larges de manière à ce que les coureurs ne puissent pas rester dans les roues".

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