Tour du Val d'Aoste : « C'était n'importe quoi »

Crédit photo Robert Gachet - DirectVelo

Crédit photo Robert Gachet - DirectVelo

Ce mercredi soir, les coureurs et les suiveurs du Tour du Val d'Aoste sont allés dormir sans trop savoir ce qui pouvait les attendre ce jeudi au départ de la deuxième étape. La journée de mercredi restera dans les mémoires de toutes les personnes présentes sur la course. "Je n'ai jamais vu ça", a été la phrase la plus prononcée à l'issue de cette première étape disputée entre Saint-Foy-en-Tarentaise (Savoie) et Saint-Gervais-Mont-Blanc (Haute-Savoie).

Tout a basculé après la descente du col des Saisies, deuxième des trois difficultés de la journée. "Derrière l'échappée, nous étions encore une vingtaine de coureurs dans le peloton. On s'est trompé de route un peu après la descente, vers Megève", rapporte Emile Brenans (Team Haute-Savoie) à DirectVelo. "Il y avait des coureurs partout suite à la montée des Saisies. C'était assez « macabre » dans la descente. Il y avait plein de voitures. Les motos ne savaient pas trop où aller. Plusieurs groupes se sont trompés de route. C'était un gros bordel", résume Nicolas Malle (VC Pays de Loudéac), distancé lui dans la montée des Saisies.

« C’ÉTAIT TENDU »

L'échappée composée d'Ide Schelling (SEG Racing), Maxime Chevalier (VC Pays de Loudéac) et Mauri Vansevenant (EFC-L&R-Vulsteke) ne s'est elle jamais trompée de route, tout comme certains coureurs en contre. Alors que les fuyards luttaient pour conserver leur avance d'environ trois minutes, le peloton, conscient de son erreur, s'est arrêté une première fois pendant près de cinq minutes avant de redescendre vers le bon chemin. Puis tous les coureurs ont été arrêtés peu avant le Bettex, la dernière difficulté dont le sommet précédait l'arrivée de neuf kilomètres.

"L'organisation a réussi à faire repartir les premiers après environ 40' d'arrêt avec les bons écarts", rapporte Nicolas Malle. Mais les hommes distancés dans les Saisies ont eu la possibilité de repartir avec le peloton, ce qui aurait provoqué des tensions. "A partir de la 10e place, les commissaires ne savaient plus les écarts donc le peloton a fait la grève. Les coureurs de SEG (Peak, Evans et Hoole, NDLR) n'ont pas respecté la grève. Ils sont partis, ils n'en avaient rien à faire. C'était tendu. Ça commençait même à chauffer entre des coureurs et des commissaires", tente de sourire un cycliste présent pour la première fois sur cette épreuve mythique du calendrier Espoirs.

LE PELOTON AU RALENTI DANS LA MONTÉE DU BETTEX

Fâché, le peloton est monté au ralenti vers le Bettex. Cette décision n'a pas été comprise de tous les coureurs, mais derrière les échappés et les contres, seuls les trois garçons de SEG Racing ont fait leur propre course (voir classements). "Les lâchés auraient été distancés sur les étapes suivantes alors je ne comprends pas trop la réaction du peloton", glisse un coureur présent à l'avant. "Franchement, je n'ai rien compris. Avec l'effet de groupe, c'était n'importe quoi. Ce sont surtout les Italiens qui ont fait grève", rapporte Emile Brenans.

Les coureurs « piégés » ont espéré voir les écarts gelés. Mais, à 19h32, le classement officiel est arrivé dans la boite mail des directeurs sportifs. Les commissaires ont gardé les temps sur la ligne. Le peloton a donc bien concédé 16'47'' à Ide Schelling, lauréat de l'étape. Ce qui a provoqué la colère de certaines formations et la peur pour l'organisation de les voir quitter la course prématurément. A l'issue de la cérémonie protocolaire, les organisateurs ont tenu à prendre le pouls auprès de Jens Blatter, le manager de la Groupama-FDJ Continental, et Kevin Inkelaar, 2e de l'épreuve l'an passé et en tête de peloton à l'arrivée. Selon nos informations, la formation française sera bien au départ ce jeudi.

Certains coureurs piégés espèrent encore un retro-pédalage des commissaires. "Tout peut encore se passer, surtout s'il y a une nouvelle grève", sourit un coureur. Réponse ce jeudi midi au départ d'Aymavilles (Vallée d'Aoste).

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