Evita Muzic a « beaucoup appris » de ses échecs
C’est au bout d’une course parfaitement menée, stratégiquement, qu’Evita Muzic a décroché, ce jeudi, le titre de Championne de France Espoirs Femmes. D’abord présente dans un groupe de favorites en compagnie de sa coéquipière Jade Wiel, la sociétaire du Comité Bourgogne-Franche Comté s’est ensuite isolée avec les seules Gladys Verhulst et Lucie Jounier (voir classement), avant de régler ses deux dernières adversaires au sprint. La toute nouvelle Championne de France est revenue sur son sacre auprès de DirectVelo.
DirectVelo : Tu étais l’une des grandes favorites et tu as parfaitement tenu ton rang !
Evita Muzic : J’avais la pression car je devais ramener ce titre. Les filles comptaient sur moi. Jade (Wiel) était déjà parvenue à ramener le titre Élites à la maison, alors c’est super de gagner moi aussi. Un titre procure toujours un plaisir particulier. J’ai souvent tourné autour depuis les Cadettes. J’avais su décrocher un titre chez les Juniors après, déjà, une course très stratégique. On vient toujours pour gagner, sinon, on ne prend pas le départ. Ce n’était quand même pas le grand objectif de ma saison, c’est sûr. Je pensais surtout au Giro. Mais ça reste important. Ce n’est pas toujours la meilleure qui gagne dans un Championnat. Je ne sais pas si j’étais la meilleure aujourd’hui (jeudi) mais en tout cas, j’ai gagné. Les Championnats se courent toujours bizarrement. Cette fois-ci, j’ai réussi à opter pour la bonne stratégie, ce qui n’a pas toujours été le cas. J’ai beaucoup appris de mes anciens Championnats, où je n’y arrivais pas.
Tu sembles avoir clairement opté pour une course offensive ce jeudi !
Mes qualités, c’est en bosse. Il ne fallait pas que j’attende car la Bretagne avait une grosse équipe, avec des filles qui avaient toutes un bon niveau. Si on attendait qu’elles attaquent toutes à tour de rôle, on n’aurait pas pu aller chercher tout le monde. D’ailleurs, on s’est retrouvé à contre-temps en début de course mais les filles de la Bourgogne-Franche Comté ont fait un super boulot. Il fallait rendre la course dure.
Dans le final, tu as été à l’initiative du bon coup…
Une fois dans le bon groupe devant, je suis ressortie avec deux filles, mais je me suis retrouvée avec les deux meilleures sprinteuses du groupe. Là, je me suis dit que j’étais dans de beaux draps (sourires). Il fallait vraiment bien courir stratégiquement.
« ON NE PEUT PAS M’EN VOULOIR »
En conférence de presse, tes dauphines Gladys Verhulst et Lucie Jounier semblaient te reprocher de ne pas avoir roulé dans le trio de tête, mais c’était donc la bonne option ?
Jade (Wiel) était la plus rapide du groupe de contre. C’était logique de ne pas rouler. Dans cette situation de course, j’avais la chance d’avoir la possibilité de ne pas rouler, je n’allais pas m’en priver. Les filles ne peuvent pas s’en plaindre car avant que ce groupe de trois ne se fasse, Gladys (Verhulst) et même Lucie (Jounier) n’ont pas forcément beaucoup roulé non plus dans ce groupe. On ne peut pas m’en vouloir. J’ai fait ce que je devais faire.
N’as-tu jamais envisagé de tenter de finir en solitaire ?
J’avoue que j’avais quand même peur pour le sprint. Je me suis demandé si j’allais attaquer au pied de la bosse, mais je savais qu’elles s’y attendaient. Elles ne faisaient que me regarder, alors je me suis dit que ce n’était pas la bonne solution. J’étais moins puncheuse qu’elles, alors j’ai voulu lancer ce sprint. Puis j’ai vu qu’elles ne me remontaient pas. Mais je n’ai pas voulu me relever avant la ligne. J’ai vu tellement de courses ces derniers temps ou ça se faisait rattraper sur la ligne… Et ça l’a fait !
C’est aussi un nouveau titre pour la FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope !
C’est un beau titre pour moi, pour le comité, mais aussi pour la FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope. Il nous manque encore le titre au chrono Espoirs, mais on a nos chances. On va essayer de tout ramener.