Mickaël Guichard : « Que du vélo l'an prochain »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Malgré onze victoires chez les amateurs et sept courses disputées en tant que stagiaire chez Delko Marseille Provence, Mickaël Guichard n'a pas franchi le Rubicon. Toutefois, le sociétaire du Team Pro Immo Nicolas Roux ne se décourage pas et aborde avec ambition la saison 2020 chez les amateurs. Le 8e du Challenge BBB-DirectVelo 2019 fait le point pour DirectVelo.

DirectVelo : Quel bilan tires-tu de ton année 2019 ?
Mickaël Guichard : Je suis assez content de mon année. J'ai démarré assez fort. J'ai quand même réussi à enchaîner les résultats et à être leader du Challenge BBB-DirectVelo au mois de mars. Après, j'ai eu un petit coup de mou. J'aurais dû lever le pied avant. J'ai trop voulu enchaîner et ça s'est passé moyennement. Si j'avais soufflé un bon coup, ça aurait été mieux. Ensuite, j'ai été stagiaire avec Delko Marseille Provence.

« DES SOUCIS DE VÉLO AU DÉBUT DU STAGE »

Que retiens-tu de ton stage avec Delko Marseille Provence ?
C'était une belle expérience. Malheureusement, j'ai eu pas mal de soucis de vélo pour me régler sur leur machine. Le fait de changer de vélo en cours de saison m'a un peu perturbé. J'ai eu mon vélo la veille de la Polynormande avec de nouvelles pédales, une nouvelle selle et un nouveau cadre. Je n'étais pas bien réglé au début. Ce n'était pas du tout la même selle, elle était typée pour le chrono. J'étais beaucoup trop sur l'avant, je pédalais complètement différemment. J'ai pris part aux courses avec ce vélo-là. Je me suis dit que le niveau pro était supérieur. Sur la Coupe de France à Blangy en amateur, j'ai roulé avec cet engin et je n'avais pas de bonnes sensations du tout. Du coup, j'ai repris mon ancien vélo. La suite du week-end s'est beaucoup mieux passée. Au Grand Prix de Nogent-sur-Oise, j'étais échappé. J'ai retrouvé des sensations et le lendemain, j'ai gagné au Grand Prix des Grattons. 

La suite de ton stage chez les pros s'est mieux passée...
J'ai rectifié le tir sur les courses de fin d'année. J'ai été échappé tout le long du Grand Prix d'Isbergues. Je me suis fait reprendre à la fin. J'ai pris du plaisir au Tour de Vendée aussi, où j'étais à l'avant au début. Mais les courses sont plus longues et il est compliqué de tenir la distance, d'autant que je n'avais pas un gros volume d'entraînement, puisque je travaillais à côté. Je ne pouvais pas faire le volume nécessaire pour des courses aussi longues. Je regrette juste de m'être loupé sur les premières courses du stage pour une histoire de réglage de vélo. Néanmoins, j'en garde un très bon souvenir. C'est quelque chose de se retrouver à côté de grands champions. Ça roule complètement différemment. On se rend compte qu'il y a encore une marche à franchir. 

« UN PEU DÉÇU DE NE PAS PASSER PRO APRÈS UNE SAISON COMME ÇA »

Quand as-tu su que tu n'allais pas passer pro chez Delko Marseille Provence ?
Le manager, Frédéric Rostaing, me l'a dit vers le 14-15 octobre, mais je m'en doutais déjà pour en avoir parlé avec d'autres coureurs... J'avais même contacté d'autres équipes, notamment juste après le Tour de Vendée, mais c'était trop tard. 

Comment abordes-tu cette nouvelle année chez les amateurs ?
Je suis déçu de ne pas passer pro après une saison comme celle-là, mais on est quand même bien aussi chez les amateurs. L'année prochaine, on aura une très bonne équipe et ça m'aide bien à aller de l'avant. On va retrouver Clément Carisey avec qui je m'entends très bien. Il y a Maxime Urruty qui a fait une super année aussi. On va se retrouver avec de bons coureurs. On devrait faire de très belles choses. Sur le papier, on a un beau collectif. On est une bande de copains. Je ne vais faire que du vélo l'an prochain. J'ai arrêté mon travail d'opticien il y a quelques jours. Le but sera de prendre du plaisir et de gagner des courses. Je vais essayer de ne pas recommettre les erreurs de cette année et passer au-dessus l'année prochaine. Je ne pense pas être au maximum non plus. Je pense pouvoir refaire le même type de saison.

« PRENDRE UNE REVANCHE SUR LE TOUR DU LIMOUSIN »

Tu te donnes le maximum de chances pour passer pro en arrêtant de travailler à côté...
Il y a cet axe-là. Mais il y aussi le fait de disputer les courses que je veux. Avec un travail de 27 heures, on ne peut pas tout faire. Je prends l'exemple du Tour de Guadeloupe qui implique un déplacement de quinze jours. En plus des congés qu'on prend pour les courses par étapes ou pour le Championnat de France, les cinq semaines de congés partent assez vite. Après, c'est bien sûr aussi dans l'optique de voir ce que ça donne en faisant du vélo à 100%. Si je suis de nouveau stagiaire, j'aimerais bien prendre une revanche sur le Tour du Limousin. Je n'y étais pas du tout à mon niveau cette saison. Il y avait moyen de faire mieux. En plus, je connais bien le public (il est originaire d'Ussel, NDLR), donc j'y étais attendu.

Où en es-tu dans ton programme hivernal ?
J'ai fait un peu de VTT depuis quinze Jours. Je fais pas mal d'enduros de moto. C'est quelque chose que j'adore et que je ne peux pas forcément faire l'été. J'en profite l'hiver, ça fait quand même bien travailler, je m'en sers comme d'une préparation physique générale, notamment pour travailler le haut du corps. Maintenant, je vais reprendre la piscine. Ensuite, il y aura un stage de prévu au mois de janvier en Espagne pendant quinze jours pour faire du foncier. 

« DÉMARCHER PLUS TÔT »

L'an passé, tu as commencé fort la saison. Vas-tu changer des choses dans ta préparation ?
L'erreur que j'ai commise est de trop vouloir enchaîner les courses. Il faut vraiment que j'améliore ce point-là. À un moment, il faut que je m'oblige à prendre quelques jours pour souffler. Le fait d'arrêter mon boulot va me permettre d'avoir des phases de récupération un peu plus importantes. Il ne faut pas hésiter de ne pas courir un week-end et de s'entraîner à la place. Je vais vraiment faire attention. Je vais essayer de cibler les moments idéaux pour couper.

2020 sera-t-elle l'année ou jamais pour passer pro ? 
Je ne vais pas me mettre la pression à ce niveau-là. Avec l'équipe, si on est bien ensemble, si on prend du plaisir, on gagnera des courses. Après, c'est sûr que les années sont un peu comptées. Je vais essayer de faire la meilleure année possible. Passer au-dessus serait bien. C'est quand même quelque chose que j'aimerais arriver à faire, mais ce n'est pas en se mettant la pression que ça va aider. Je vais essayer d'avoir un peu plus de contacts, de démarcher un peu plus tôt les équipes professionnelles, pour avoir plus de chances. Ce sont deux-trois choses que je peux améliorer. Si j'obtiens les mêmes résultats l'an prochain, en me débrouillant mieux au niveau de la communication, ça pourrait le faire.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Mickaël GUICHARD