Six questions à Anthony Colin
Auréolé du titre hexagonal des élite amateurs depuis fin juin et son succès à Chantonnay, Anthony Colin a franchi dimanche à Tourteron (Ardennes) la ligne en vainqueur pour la deuxième fois avec la tunique bleu-blanc-rouge sur les épaules. L'occasion pour www.directvelo.com de rencontrer le sociétaire de l'ESEG Douai et de lui demander ses impressions sur ce nouveau statut.
DirectVélo : Anthony, ce titre national a dû évidemment accroître ta notoriété auprès des organisateurs et adversaires. Quels ont été les changements principaux pour toi ?
Anthony Colin : les autres coureurs sont venus et viennent encore me féliciter. Il y a beaucoup de respect envers le maillot tricolore au sein du peloton, mais ce n'est pas toujours facile de le porter dans les compétitions. Je suis bien sûr plus marqué. Je dois donc attendre que le peloton fatigue pour mettre réellement en route et essayer de me démarquer à la pédale. Sinon j'admets que l'avant et l'après course ont radicalement changé. Au départ tous les regards se portent sur moi, et je suis beaucoup sollicité pour des signatures, des photos et même des petits discours qui me sont demandés, mais c'est vraiment sympa de vivre cette enrichissante expérience.
Considère tu ce titre comme un tremplin pour rejoindre à nouveau le milieu professionnel (il a été roubaisien une partie de l'année 2007, NDLR) et as tu des contacts avec certaines équipes ?
C'est certain que j'ambitionne de repasser professionnel et ce titre va peut-être m'ouvrir des portes. J'ai déjà fait un pas. A moi de mettre le deuxième pied en gagnant encore de très belles courses. Pour tout ce qui est contact, je fais confiance à 100% à mon DS Laurent Pillon qui gère cela et saura me guider à ce niveau grâce à son expérience d'ancien professionnel. Moi je veux d'abord me concentrer sur ma fin de saison.
Justement quel est exactement ton programme à venir et celui-ci a t'il pris du volume avec cette tunique tricolore ?
Avec le club de l'ESEG Douai nous avons un très beau planning de courses en France et en Belgique. Les épreuves venues se greffer sur le programme initial sont essentiellement des critériums avec les pros. J'ai déjà participer à ceux de Calais, Lisieux et encore Saint-Quentin vendredi dernier (il a terminé 4ème derrière Cooke, Casper et Mondory) et serai encore au départ de ceux de Marquette puis Hellemmes. Ce mercredi l'équipe s'aligne sur la Coupe de Belgique à Zillebeke, puis nous serons à Saint-Souplet dimanche près de Cambrai, avant Montpinchon mardi prochain et la Coupe Look à Châteauroux le samedi 14 août.
Avant d'enchaîner avec les classiques nordistes où la volonté de très bien faire sera décuplée ?
Tout à fait !. Je réside à Wervik à la lisière franco-belge mais côté belge à une quinzaine de bornes de la métropole lilloise, et la perspective de briller sur les proches et belles courses nordistes d'août est extrêmement motivant. Avec Cambrai le 19, Beuvry-la-Forêt le 21, puis Bavay le 22 et enfin la fameuse course UCI 1.2 des marbriers de Bellignies le 24, l'occasion de lever les bras avec ce maillot sera multiple. Toutes ces belles courses sont très importantes pour moi, mais aussi le club et les nombreux sponsors qui le soutienne.
Pour en revenir à la formation de l'ESEG Douai, vous semblez particulièrement unis en dépit de ton leadership sur le papier avec Pierre Drancourt.
Suite à nos chemins différents, nous avons engrangé avec Pierre beaucoup d'expérience dans le milieu cycliste. C'est bien pour Douai de pouvoir compter sur deux piliers pour guider les jeunes sur les différentes courses. Nous nous devons de leur montrer la voie. Il habite à deux kilomètres de chez moi et j'ai un très bon feeling avec lui. La réussite de l'équipe trouve ses racines dans la super ambiance qui règne dans le groupe et que le public remarque, que ce soit en compétition ou en dehors. Nous sommes une vraie bande de copains qui ont la chance de résider à proximité l'un de l'autre. On peut donc s'entraîner ensemble et vivre d'autres choses à part le vélo. Je pense que c'est très important de bien connaître ses équipiers dans la vie de tous les jours.
On va donc encore voir d'ici la fin de saison l'ESEG Douai faire étalage de sa force collective ?
C'est simple de très bien pédaler ici car tout est mis de notre côté pour nous faciliter la vie. Les mercredis et en période scolaire, je m'investis avec la prise en charge de l'école de cyclisme du club et l'école municipale des sports. J'ai gagné la manche qualificative de DN2 au GP des Hauts de France, et la finale à Marmande reste un très gros objectif pour le club. Tous les gars l'ont déjà en tête. De toute façon quand nous prenons le départ d'une course, c'est toujours avec la volonté de faire gagner les couleurs du club et peu importe avec quel coureur. Si notre groupe l'emportait à Marmande, ce serait vraiment génial car nous voulons tous finir cette saison en beauté.
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Anthony Colin, champion de France amateur 2010
Vainqueur dimanche dernier du Grand Prix de Tourteron
Crédit Photos : Hervé Dancerelle - www.directvelo.com