Au Championnat du Monde de Berlin, Michaël D'Almeida n'avait droit qu'à une seule cible et deux cartouches pour mettre dans le mille. En finale du kilomètre, le coureur de l'US Créteil a décroché la médaille de bronze après avoir battu deux fois dans la journée son record personnel sur cette piste aux records. "Il n'y a pas que la piste, certes ça aide, mais certains n'ont pas battu leur record, moi je le bats deux fois".

Cette deuxième médaille de bronze de suite au Championnat du Monde le rend heureux. "Je suis content du travail accompli car ce n'était pas une médaille gagnée d'avance. Je suis arrivé ici dans des conditions psychologiques pas évidentes. Je me suis concentré sur la seule course que j'avais à faire", déclare-t-il à DirectVelo.

« JE RESTE PROFESSIONEL »

Evincé du poste de relayeur de la vitesse par équipes (lire ici), le coureur de 32 ans s'est retrouvé dans une situation qu'il ne connaissait plus depuis longtemps : courir le kilomètre sans avoir la vitesse par équipes dans les jambes. "La dernière fois c'était en 2008, je me suis replongé dans mes vieux bouquins pour me concentrer sur la seule mission qu'on m'a confiée. Je reste professionnel. Je suis à mon meilleur niveau et j'ai encore progressé", constate-t-il.

En qualification, Mickaël D'Almeida n'a pas laissé le temps à l'aiguille des secondes de faire un tour de cadran : 59"974. Il n'est jamais allé si vite sur la borne. En finale, il rajoute 129 millièmes à son temps et gagne sa médaille pour 16 millièmes face au Canadien Vincent de Haitre. Cette médaile au bout de son deuxième kilomètre de la journée, est le fruit de sa caisse, de son entraînement et aussi de sa collaboration avec son entraîneur Herman Terryn. "Herman me connaît très bien. Il a su mettre le doigt où je devais m'améliorer et où je ne devais pas mécrouler. A la fin de la course, la première chose que je lui ai demandée c'est si j'avais bien respecté les consignes, il m'a dit oui . Il ne s'est pas trompé". Et aussi ses qualités psychologiques. "La tronche, ça joue énormément dans les moments cruciaux quand on est en finale et qu'on n'est pas sûr d'avoir une médaille".

« JE NE DOIS PAS ÊTRE ÉCARTÉ »

Avec cette médaille de bronze, le double médaillé olympique veut toujours croire à une sélection pour les Jeux de Tokyo au poste de relayeur. "Je ne lâche rien, je sais être très fort dans la tête. Je n'ai jamais failli par le passé sous cet aspect. Compte tenu de mes perf' passées et actuelles, je considère que je ne dois pas être écarté, affirme-t-il. Je suis un coureur qui a la caisse, je fais partie de ceux qui perdent le moins de temps sur une finale du kilomètre et en vitesse par équipes, je suis un des seuls avec les Anglais et les Hollandais maintenant, à améliorer mon temps au fil des tours. Je n'ai pas su apporter la confiance à l'équipe de France pour être présent sur cette piste en vitesse par équipes. A moi de faire mon autocritique".

La petite finale de l'équipe de France mercredi soir, conclue par une 4e place,  l'a laissé sur sa faim. "L'équipe de France a fait son 500 mètres le plus rapide jamais réalisé, un 500 mètres que j'attends depuis des années. J'aurais aimé être là pour réaliser le 750 mètres le plus rapide".