Ce mardi, la Continentale Groupama-FDJ s’est alignée sur le Samyn (1.1). L’occasion pour une partie des jeunes coureurs de la structure de se confronter à quelques-uns des plus grands spécialistes mondiaux des courses pavées (voir classement). “C’est un vrai plaisir de courir face aux mecs de la Deceuninck-Quick Step, de la Lotto-Soudal ou de Trek-Segafredo. Mais je dois avouer que j’avais l’impression d’être un bébé au milieu de ces grands noms”, s’amuse Lewis Askey auprès de DirectVelo. Le Britannique parle d’une “expérience folle” durant laquelle il a pu “beaucoup apprendre”.

« PAS ENCORE LA CAISSE SUFFISANTE »

Il espère pouvoir s’appuyer sur cette expérience pour performer, prochainement, sur des courses d’un moindre niveau. “Il faut toujours être vigilant à être bien placé, au bon endroit au bon moment. Ce n’est pas évident. J’ai senti que je n’avais pas encore la caisse suffisante car en fin de course, j’ai vraiment souffert”, concède l’Espoir 1ère année, brillant sur les Flandriennes chez les Juniors. “Affronter un tel plateau permet de prendre de la confiance. Pour mes débuts chez les Espoirs, c’est vraiment formidable d’avoir l’opportunité de disputer, déjà, de telles courses grâce à la FDJ”.

Au milieu des coureurs de la Conti, Alexys Brunel était également présent sur les routes du Samyn. Le Nordiste bénéficie du nouveau règlement qui permet aux coureurs d’une formation de WorldTour de courir avec la réserve (lire ici). “Sur le coup, ça fait bizarre. Je me rends compte que c’est une autre façon de courir car j’ai vite appris une nouvelle façon de faire avec la WorldTour. Bien sûr, ça reste nouveau pour moi mais j’ai déjà pas mal couru avec l’équipe première depuis mon stage l’été dernier”. Le récent vainqueur d’étape sur l’Etoile de Bessèges évoque des “automatismes” différents entre les deux groupes. “Dans la WorldTour, tu apprends vite à courir groupé, à te protéger et à rester placé dans les moments clefs. Sur une fin de course, ça fait la différence”.

« IL FAUT ÊTRE RÉALISTE »

Ainsi, à 21 ans seulement, Alexys Brunel s’est retrouvé dans le rôle du guide sur la course belge. “J’avais l’impression d’être plus grand, en quelque sorte. Je savais ce qu’il fallait faire. C’est un sentiment un peu bizarre car je ne suis pas pro depuis longtemps, mais j’apprends vite”. Un court moment à l’attaque dans le final, le rouleur s’est ensuite fait piéger au moment où la grande bagarre a débuté. “J’espérais faire un bon résultat mais il m’en manquait un peu sur la fin”, concède celui qui avait dû renoncer à la fin du Tour d’Algarve, malade. “J’ai fait une erreur de placement et je l’ai payée directement. Je me suis retrouvé dans le deuxième groupe avec Terpstra et d’autres. J’étais déçu mais de toute façon, je n’aurais pas eu la force pour jouer les tous premiers rôles. Il faut être réaliste”, reconnaît-il, modeste.

Dans les prochains mois, le natif de Boulogne-sur-Mer devrait à nouveau participer à une ou plusieurs courses avec la Continentale. En attendant, il va s’envoler ce jeudi pour l’Italie, où il participera aux Strade Bianche. À moins que l’épreuve ne soit annulée en raison du coronavirus. “Il y a un risque sanitaire et des précautions à prendre. Mais il faut quand même avouer que ça devient pesant. Tout le monde ne parle que de ça, notamment aux infos où ça tourne en boucle… C’est normal d’en parler, mais j’ai envie de courir et j’espère que les Strade Bianche auront lieu”, concédait Alexys Brunel en début d'après-midi, ce mercredi, lui qui avait reçu quelques heures plus tôt un e-mail du médecin de la Groupama-FDJ. “L’e-mail a été envoyé à tous les membres de l’équipe, pour nous rappeler les chiffres de contamination, le taux de mortalité etc. Ces chiffres sont rassurants, si l’on peut dire. Il y a plus de gens qui meurent de la grippe saisonnière que du coronavirus”. En début de soirée, sa formation Groupama-FDJ a finalement annoncé qu'elle ne se rendrait pas en Italie et renonçait ainsi à participer, notamment, aux Strade Bianche.