Jean-Philippe Duracka : « La FFC prend une bonne option »

Crédit photo Julie Desanlis - DirectVelo

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Ce vendredi, le président de la Fédération Française de Cyclisme, Michel Callot, a annoncé que la fin de la saison sur route serait repoussée au 29 novembre à la suite de l'épidémie de coronavirus (lire ici). Cette nouvelle réjouit Jean-Philippe Duracka. Le manager du Team Pro Immo Nicolas Roux explique pourquoi au micro de DirectVelo.

DirectVelo : Pourquoi as-tu accueilli avec satisfaction l'idée que la FFC prolonge la saison jusqu'à fin novembre ?
Jean-Philippe Duracka : Ça permettrait de rééquilibrer un peu notre saison. Chez Pro Immo, nous sommes des fervents défenseurs de la fin de saison. En règle générale, on court jusqu'à la dernière course, toujours disputée vers le 20-25 octobre. Je trouve regrettable que tout le monde attaque très fort aux mois de février, mars et avril où il y a souvent 200 coureurs au départ et quand on arrive au mois de septembre, on se retrouve à 40-50. Fin octobre, il y a encore de très belles journées, c'est pourquoi je me dis qu'on peut remettre certaines organisations de début de saison en fin d'année. On prolongerait notre activité un peu plus longtemps, ce serait une très bonne chose et ça sauverait un peu les courses qu'on n'a pas faites en début d'année. La FFC prend une bonne option.

« LA MOINS MAUVAISE SOLUTION »

Les coureurs sont habitués à des rythmes précis. Penses-tu qu'ils seront toujours motivés en novembre alors qu'ils pourraient déjà penser à 2021 ?
Nous les équipes de N1, on est l'antichambre des équipes professionnelles. On est des compétiteurs, on a envie d'avoir une saison la plus pleine possible. Quand il y a de belles journées au mois de novembre, les coureurs reprennent souvent déjà l'entraînement pour préparer la saison suivante. Ce serait beaucoup plus logique de terminer au 15, 20 ou même 30 novembre. En décembre, les coureurs couperaient complètement. Et en janvier, ils reprendraient l'entrainement. Ce serait la moins mauvaise solution. Du fait qu'on ne va pas recourir avant au mieux le mois de mai je pense, autant reprogrammer une saison qui sera un peu décalée mais qui ne changera pas grand-chose. Certains organisateurs peuvent retrouver des dates en octobre ou en novembre. Par exemple, ce dimanche, je chapotais l'organisation du Grand Prix de Cros à Domérat en 2e catégorie. Toutes les subventions ont été votées, on va essayer de la reprogrammer vers fin octobre-début novembre suivant comment ça va se passer.

Cela peut poser problème avec le cyclo-cross...
Même si certains cyclocrossmen vont dire que c'est notre période, il faut que tout le monde se serre les coudes. Souvent, les cyclocrossmen arrêtent après les championnats régionaux en décembre ou après le Championnat de France. On peut peut-être demander aux organisateurs de cyclo-cross de plus se programmer sur le mois de janvier. Le cyclo-cross commence souvent en septembre. Après les deux ensemble peuvent se gérer. Il y aura peut-être un peu moins de monde au départ des cyclo-cross. Mais l'idée est d'essayer de trouver la moins mauvaise solution. 

« ON S'ADAPTERA »

Penses-tu que les courses auront la même saveur et la même importance en novembre et qu'une victoire sera aussi belle ?
Une victoire reste une victoire. Les courses n'auront pas la même saveur, c'est certain. Les courses habituelles du début de saison, si on les reprogramme en fin d'année, seront différentes. Mais ce sera quand même des compétitions. La vingtaine d'équipes de N1 pourrait avoir un programme un peu plus cohérent. Il n'y aura aucun soucis d'aller un peu plus loin dans la saison. C'est notre boulot, on s'adaptera. Il faut supporter aussi un peu la FFC qui va avoir de grosses difficultés si la saison est plus courte. En prolongeant un peu, ça fera des petites rentrées qui ne seront pas négligeables pour eux. Ce qui nous arrive est catastrophique. On peut trouver des petites solutions et des petits espoirs. 

Faut-il reculer la période des mutations qui a normalement lieu en octobre ?
Si au niveau fédéral la décision est prise, il faut tout reculer d'un mois. Mais on peut même la garder au mois d'octobre. Chez les pros, ils les annoncent durant l'été. Les mutations sont certes en octobre, mais on prend les contacts avec les coureurs dès les mois de juin-juillet. Début octobre, on sait l'effectif qu'on espère avoir l'année d'après. S'il reste plus d'un mois de courses, ce n'est pas grave. Si un coureur s'en va de chez nous, on continuera à le faire courir. On s'entend bien entre équipes, on se prévient. On est là pour les coureurs, pas pour nous.

Le mois de novembre est habituellement la période de la vente des vélos. Une rentrée d'argent non négligeable pour les clubs. Cela peut compliquer la donne...
Ce sera compliqué, mais on s'adaptera. Comme toutes les autres entreprises qui auront des difficultés, il va falloir s'adapter. Au niveau de l'économie, tout sera difficile. On trouvera des solutions. Les vélos, on les vendra un peu plus tard. Au niveau de la clôture des budgets, ça peut être compliqué mais de toute façon, on ne vit pas une période simple.

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