Pendant l’absence de compétition, Paul Sauvage écrit une carte postale hebdomadaire à DirectVelo. Ce dimanche, le coureur de Charvieu-Chavagneux Isère Cyclisme évoque ses veines, l’avenir des coureurs Espoirs et son propre futur.

« Salut DV,

Le calcul est assez simple : 3 semaines + une nouvelle = un mois. Mais aussi 3 bourrelets + 1 nouveau = un gros bide ! Calcul très simple et pourtant alarmant puisque je suis sans nouvelles de mes veines depuis maintenant deux bonnes semaines !

Alors que je recommençais à bien rouler, DonWardady -mon moi virtuel- est contraint de se passer de Zwift provisoirement car je n’ai plus de batterie dans mon capteur de puissance... Terrible pour ce Zwifteur américano-français membre de la Bruce Wallays Academy ! Un nouveau « coup du sort » - tout cela semble bien relatif par rapport au virus - que j’enchaîne cette saison après une fringale sur la première course alors que j’étais en mesure de jouer la gagne ; une autre fois, j’ai oublié mes chaussures à l’hébergement et j’ai dû partir avec les chaussures d’un collègue ; et enfin deux chutes sur ce qui est pour l’instant la dernière course de la saison. 

« ESPÉRONS QUE L'ÉTAT SANITAIRE DU PELOTON NE SE DÉGRADE PAS PLUS »

Malgré tout, je reste optimiste et je me concentre sur la reprise. Je regarde en ce moment avec des collègues et des stagiaires de la BWA pour faire Lyon-Tour du Mont-blanc en plusieurs étapes. Ça me donne encore plus envie d’être dehors ! J’ai la chance de pouvoir de ne pas me prendre la tête avec la reprise, au contraire de certains Espoirs qui, eux, jouent en quelque sorte leur avenir. Que faire dans ces cas-là ? Être très fort dès la reprise pour espérer être stagiaire ? Mais les équipes pros vont-elles prendre des stagiaires ? Moins de courses donc verra-t-on plus de piston ? Prendre son temps et faire une saison complète jusqu’à fin novembre ? Mais les équipes vont-elles attendre fin novembre pour faire signer des coureurs ? Et pour ceux qui doivent renouveler leur contrat ? Espérons que sous cette pression, l’état sanitaire du peloton ne se dégrade pas plus… D’ailleurs, comment l’UCI peut surveiller un coureur sans avoir le droit de lui rendre visite ?

« MOINS OPTIMISTE POUR MON DEJEPS... »

Je me savais chanceux, mais je réalise encore plus la chance que j’ai d’être à Charvieu-Chavagneux Isère Cyclisme en cette période ! En revanche, je suis moins optimiste pour mon DEJEPS (Diplôme d'État de la Jeunesse, de l'Éducation Populaire et du Sport, NDLR) que je suis censé débuter l’automne prochain. Toutes les collectivités territoriales et pôle emploi sont au ralenti, et vu les circonstances c’est tout à fait compréhensible ! Au passage, j'en profite si une équipe cherche un stagiaire... 

Avec la prolongation à venir du confinement, cette lettre n’est pas la dernière malheureusement. On attend de savoir combien de temps il va encore durer. Bon le problème, c’est que je n’ai plus grand-chose à dire mais ce n’est pas grave… On pourra lancer des défis du style 100 likes, je me coupe les cheveux, à 200 likes, je deviens vegan…

A+
Paul ».