Féminines : Quand le rêve de Paris-Roubaix devient réalité
C’est une nouvelle qui fera date dans l’histoire du cyclisme féminin. Ce mardi 5 mai, l’UCI a profité de la publication du nouveau calendrier WorldTour de la fin de saison pour annoncer la création d’une édition féminine de Paris-Roubaix (lire ici). Christian Prudhomme est fier de cette nouveauté d'ASO. “Ces dernières années, la course Juniors avait lieu le matin (avant la course professionnelle). Cette fois, il n’y aura pas de course Juniors. On saisit donc la possibilité (...) Il faudra qu’on trouve une solution à l’avenir, qu’on s’adapte”, a-t-il résumé dans des propos relayés par l’AFP.
Le peloton féminin se dit bien évidemment très heureux de cette nouvelle, à commencer par Audrey Cordon-Ragot. “Je commençais à me dire que j’allais mettre un terme à ma carrière sans avoir pu disputer Paris-Roubaix (sourires). Pour moi, c’est un rêve qui devient réalité. C’est la plus belle des Classiques. Tout le monde rêve de la gagner, comme le Tour des Flandres. Pouvoir participer et entrer sur le vélodrome de Roubaix, ce serait formidable”, se prend à rêver l’athlète de Trek-Segafredo.
« ON NE POUVAIT PAS ESPÉRER MIEUX »
Le manager de la FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope, Stephen Delcourt, est tout aussi heureux et enthousiaste à l’idée d’emmener ses troupes à Roubaix. “C’est une course qui fait rêver et il est normal de retrouver une version féminine de cette course mythique. On va montrer que les femmes aussi peuvent participer à une telle course, après avoir déjà prouvé qu’elles pouvaient faire les Strade Bianche et le Tour des Flandres. On ne sait pas si ça pourra vraiment se faire mais dans tous les cas, ça fait du bien et ça donne une bouffée d’oxygène en ces temps difficiles”, résume-t-il pour DirectVelo. Il est rejoint dans ses propos par Aude Biannic, agréablement surprise par cette annonce. “On ne s’y attendait pas du tout ! C’est une très bonne nouvelle pour le cyclisme féminin. C’est une course extrêmement populaire et on ne pouvait pas espérer mieux. C’est LA bonne nouvelle de cette année. C’est motivant”.
Adepte des Classiques du Nord, la sociétaire de la Movistar pourrait enfin découvrir « la Reine des Classiques », à 29 ans. “Paris-Roubaix, je l’ai vu plein de fois à la télé et franchement, quand je vois l’ambiance qu’il y a sur place, ça donne envie. C’est mythique. Avoir une telle fête pour les filles, c’est top. Plus encore en tant que Française”. Membre de l’équipe Continentale Chevalmeire, Roxane Fournier ne sait pas si son équipe sera invitée sur cette première édition de Paris-Roubaix. Quoi qu’il en soit, elle se réjouit de cette nouveauté. “C’est une bonne nouvelle, c’est clair. Il faudra voir si on peut bel et bien courir en fin d’année, car on n’en est pas encore là, mais ce serait génial. On réclamait cette course depuis quelques années. Je ne sais pas encore à quoi va ressembler le parcours. Est-ce qu’on empruntera tous les secteurs mythiques des garçons ? Dans tous les cas, je suis sûre que ce sera bien !”.
« IL FAUDRA ATTENDRE LES CHOIX D’ASO »
Les interrogations restent nombreuses pour Roxane Fournier. Elle sait que l’épidémie de coronavirus pourrait encore empêcher l’épreuve d’avoir lieu le 25 octobre prochain. Elle sait aussi, donc, que les places seront chères en ce qui concerne les invitations. Les enjeux sont les mêmes pour les formations Arkéa-Samsic de Franck Renimel et Charente-Maritime WC de Jean-Christophe Barbotin. Ce dernier espère bien être convié à cette grande première avec son groupe. “On se félicite de cette nouvelle. Si ça se fait, ce sera magnifique ! C’est clair que ça nous intéresse de participer. Mais nous ne sommes pas dans le WorldTour et il faudra attendre les choix d’ASO”.
Franck Renimel va également postuler pour voir sa nouvelle équipe Arkéa-Samsic sur les pavés du Nord dans cinq mois. “C’est une épreuve d’envergure qui sera très médiatisée. L’impact va être important dans le monde du cyclisme féminin, c’est certain. On serait ravi d’être pris et il est évident que l’on va poser candidature”. Ne reste plus qu’à espérer que la Classique française puisse bel et bien avoir lieu l’automne prochain, pour une édition 2020 qui serait alors doublement historique.