Boulot, boulot, vélo pour Alexis Pierre
Ces temps-ci, Alexis Pierre a la tête dans le guidon. Mais dans le guidon des bicyclettes de clients du magasin de cycles de Villedieu-les-Poêles où il travaille. "Avec la prime de 50 euros pour remettre en état les vélos, depuis le 11 mai, on peut rentrer jusqu'à 15 vélos par jour, alors que je ne peux en réparer que dix. Les vélos s'entassent alors qu'on n'a pas beaucoup de place", raconte à DirectVelo le sociétaire du VC Rouen 76.
LA TÊTE AU TRAVAIL
Vu l'âge de certaines machines, il faut retrouver des pièces d'époque. "Heureusement, mon patron JP Cycles est passionné de vintage et on récupère d'anciennes pièces sur certains de ses vieux vélos", ajoute-t-il.
Mais à force d'avoir des vélos dans la tête, les jambes tournent un peu carré. "En semaine, je n'arrive pas à me concentrer pendant mes sorties, j'ai la tête au travail. En ce moment, je travaille le foncier mais j'ai du mal à faire quatre heures. Au bout de deux heures, je commence à coincer", rapporte le coureur de 21 ans qui roulait une heure par jour sur home-trainer pendant le confinement.
« JE ME SUIS POSÉ BEAUCOUP DE QUESTIONS »
Comme tous les coureurs, il n'a pas couru depuis début mars. Mais pour sa première saison en N1, il est resté sur une mauvaise impression, un abandon dans des conditions météo hivernales, après avoir débuté par une 6e place au Tour du Centre-Var. "Je me suis posé beaucoup de questions pendant le confinement, comme « est-ce que je suis fait pour ça ?». Je me suis dit que l'an dernier, même en souffrant pendant toute la course, j'arrivais à faire une place", se rassure le vainqueur de la 1ère étape du Tour de Loire-Atlantique 2019.
Le 4e du Souvenir Louison Bobet a aussi pris un coup au moral à l'annonce de l'annulation des 3 Jours de Cherbourg, prévus en septembre (lire ici)."Ça fait déprimer, c'est une course tardive et elle annule déjà. Si tout annule, on ne courra plus", s'inquiète-t-il. En attendant, il a encore du pain sur la planche au boulot.