Comme le reste de son équipe Circus-Wanty Gobert, Xandro Meurisse est actuellement en stage à Theux, dans la province de Liège, pour préparer les courses du mois d'août. Il s'agit du troisième stage consécutif pour le Belge. Il sort en effet d'un séjour individuel de onze jours dans les Vosges et d'un autre, avec sa formation, dans la région de Charleroi. À quelques jours de la reprise, DirectVelo s'est entretenu avec le coureur de 28 ans, lauréat du Tour de Murcie en début d'année et ambitieux pour cette fin de saison si particulière. 

DirectVelo : Comment te sens-tu ?
Xandro Meurisse : J'ai bien travaillé ces dernières semaines. J'ai fait attention à tout. Je suis bien dans ma peau. Je sors d'un bon stage personnel dans les Vosges. Je dors toujours dans une tente hypoxique. Ici à Theux, je sens que je manque de fraîcheur mais une fois reposé, je vais certainement ressentir les effets positifs de ces dernières semaines.

Avant l'interruption de la saison, tu avais réalisé un très bon début de saison, notamment avec ce succès sur le Tour de Murcie... 
Pourtant, je n'étais pas au sommet de ma forme ! J'avais encore trois kilos de trop à l'époque. C'était donc prometteur. J'ai raté sans doute plusieurs opportunités durant ce printemps tronqué. Est-ce que j'aurais pu exploser cette année sans cette interruption ? On verra bien dans deux mois... Si j'avais 36 ans, je me ferais peut-être cette réflexion. Mais j'ai 28 ans et ce n'est que ma quatrième année professionnelle. J'ai déjà gagné et il me reste encore plusieurs années devant moi.

« JE VEUX ÊTRE SELECTIONNÉ POUR LES CHAMPIONNATS D'EUROPE ET DU MONDE »

Qu'attends-tu de la concurrence à la reprise ?
Tout le monde sera prêt. Il n'y aura que deux mois et demi de courses. Personne ne voudra rien laisser au hasard. Nous aurons des coureurs au top partout. Je pense qu'on pourrait voir des choses spéciales durant les Classiques. Un gars qui gagne au Tour des Flandres pourra aller loin à Liège-Bastogne-Liège. Un gars léger comme Tadej Pogacar ne sera pas à sous-estimer au Tour des Flandres, etc. 

Comment as-tu construit ton programme de fin de saison ?
Nous avons attendu le programme assez longuement. J'ai le luxe de pouvoir choisir les courses que je veux faire. Le choix le plus difficile était de trancher entre le Critérium du Dauphiné et le Tour de Lombardie. J'ai choisi le Critérium du Dauphiné en vue du Championnat d'Europe qui est intéressant pour moi. C'est aussi la course par étapes la plus difficile pour notre équipe. J'aurais aimé faire le Tour de Lombardie mais je suis sûr que d'autres garçons pourront s'illustrer là-bas. J'ai également réfléchi à m'aligner sur Paris-Roubaix. Je crois que j'aurais pu y prendre du plaisir, et certainement performer. Mais c'est une course qui fait énormément vibrer une grande partie de mes coéquipiers et il n'y avait pas de places pour tout le monde. 

As-tu un objectif concret ?
Non, mais je veux être sélectionné pour les Championnats d'Europe et du Monde. Je veux juste être bien du 1er août aux Strade Bianche jusqu'au Tour des Flandres.

« MON AMBITION EST DE REJOINDRE LE WORLDTOUR »

Vas-tu viser un classement général au Critérium du Dauphiné ?
Les leaders seront encore plus forts que jamais. Le Dauphiné est plus court cette année puisqu'il n'y aura que cinq étapes. Il faudra voir la situation après deux jours. Il ne faudra pas perdre du temps lors de la première étape. Si je suis décramponné après deux jours, il faudra digérer la déception et se concentrer tout de suite sur une étape. Dans une saison normale, ça aurait été différent. 

Ton statut a encore changé cette saison puisqu'après le départ de Guillaume Martin, tu te retrouves chef de file de l'équipe sur de gros rendez-vous... 
Le nombre de coureurs qui gagnent des courses dans notre équipe est limité. Nous sommes souvent bien placés, mais c'est difficile de faire rouler l'équipe quand tu n'es pas sûr de gagner à 100%. Je suis l'un des seuls qui peut gagner. La pression autour de moi augmente mais ça me plaît. Tous les détails sont importants et ça motive les coéquipiers.

Tu es en fin de contrat avec Circus-Wanty Gobert. Comment imagines-tu ton avenir ? 
Je sais ce que je veux. Mon ambition est de rejoindre le WorldTour. Mon agent le sait. Ce n'est pas agréable pour l'équipe que je tienne ce type de propos mais d'un autre côté, ça n'aurait pas de sens de dire à Jean-François Boulart : "peut-être, peut-être...", puis de l'envoyer balader fin septembre.