Les N1 ont eu l'embarras pour Grand-Champ
L’heure fatidique approche. Les Championnats de France sont dans toutes les bouches. Le samedi 22 août, les amateurs en découdront pour le maillot tricolore. En amont, les directeurs sportifs ont eu la lourde tâche d’opérer leur sélection dans un contexte difficile.
Après quatre mois sans course, établir une sélection est plus difficile, dû au manque de références pour chacun. "On a fait la sélection sur les quelques courses d’août, regrette Nicolas Louis, du CC Nogent-sur-Oise. Mais on sait à qui on a affaire, on connaît nos coureurs". Comme pour le Team Pays de Dinan. Mélanie Briot a fait ses choix sur la base de Montpinchon et du Roumois. "Pour le reste, on a souhaité des gars collectifs". Du côté du VC Rouen 76, Jean-Philippe Yon a du mal à "établir une hiérarchie". Loïc Varnet, du Chambéry Cyclisme Formation, résume la situation en disant que "tout est plus compliqué, la préparation, le déroulement des courses, les sélections"… Surtout dans un mois d’août où toutes les épreuves ont un niveau relevé. Les stages ont également pu servir d’appui pour le VC Rouen 76 et le Team Pays de Dinan.
Mais il y a un autre facteur à gérer pour 2020. Contrairement à l’année passée, les N1 ne pourront plus aligner que cinq coureurs, contre six précédemment. "Certaines équipes vont devoir laisser des potentiels champions de France à la maison. Cinq places c’est juste pour une N1, c’est décevant de se priver de très bons coureurs", déplore Jean-Philippe Yon. Nicolas Louis rejoint son homologue. "Une place de moins peut paraître anecdotique, mais on laisse des gens de côté. C’est difficile de choisir sur le cinq, six voire septième de la hiérarchie". L’avis de Loïc Varnet contraste avec les deux précédents. "Ça ne change pas grand-chose pour nous chez les Elites, mais pour le Championnat de France Espoirs où on en alignait entre huit et dix, passer à cinq, c’est vache (Les N1 seront cette année au départ du Championnat de France Espoirs, NDLR). En tant que club formateur, on se sent pénalisé".
PLUS DE DÉCEPTION
Qui dit année réduite, dit frustration plus importante dûe au manque de grands rendez-vous. "Il y a toujours des déçus quand on est un groupe homogène de 15 coureurs, reconnaît Mélanie Briot. Mais ils savent que ce sont les meilleurs et les plus collectifs qui iront". Jean-Philippe Yon engage sa responsabilité pour aider les coureurs. "C’est à nous de gérer en interne, il y a des sélections toutes les week-ends et des choix à faire, on n’a pas à toujours se justifier". Nicolas Louis soutient son homologue rouennais. "Ce n’est pas le monde des bisounours. Tout le monde ne peut pas y briller, l’important c’est le maillot".
Les directeurs sportifs doivent s’adapter pour combler la déception liée à cette saison 2020. "La période sans course est déjà une frustration, notamment pour ceux qui aspirent à passer pro, regrette le directeur sportif chambérien. Championnat de France ou pas, ces trois mois ne se rattraperont pas". Nicolas Louis a donc adapté le calendrier des siens, en ajoutant le Grand Prix de Plouay Elite Open au calendrier, afin de contenter les déçus. "On met des choses en place pour atténuer les complications de cette saison". Mais pour la plupart des coureurs, la compréhension est de mise au vu des difficultés à établir une sélection. Loïc Varnet conclut : "d’habitude le niveau se tasse en août, mais pas cette année". La bataille pour le maillot bleu-blanc-rouge promet donc un grand spectacle à Grand-Champ.