Arnaud Démare : « Tout est formidable depuis un mois »
Deuxième cette fois-ci, Arnaud Démare n’a pas pu réaliser le doublé Championnat de France-Championnat d’Europe. Battu par l'Italien Giacomo Nizzolo sur la ligne (voir classement), le Français affiche néanmoins un large sourire à l’arrivée. Le sociétaire de la Groupama-FDJ revient avec DirectVelo sur sa journée à Plouay, et relativise sa déception du jour.
DirectVelo : Comment as-tu trouvé la course ?
Arnaud Démare : C’était un début de course moins difficile que ce que je pensais. Je m’attendais à des grosses nations pour aller dans l’échappée. Finalement, c’étaient des petites nations. Ça a roulé vraiment doucement jusqu’à la mi-course. Et il y a eu les premières attaques des Pays-Bas, mais finalement tout le monde avait besoin de souffler comme c’était des grosses attaques. C’était homogène, tout le monde se roulait dessus, il n’y a pas eu d’ententes entre nations. Chaque fois qu’il y avait une échappée, tout le monde cadenassait pour son leader.
Tu t’attendais à un sprint massif ?
Je ne m’attendais pas à un sprint comme ça. Je pensais que ça se jouerait par grappes. Les Italiens étaient encore très nombreux, donc j’ai compris dans le dernier tour qu’on aurait un sprint massif. On n’avait pas leur train. Mais tout le monde a fait du bon boulot. On a peut-être fait trop d’efforts à un moment donné de la course. Les Pays-Bas nous faisaient peur. On s’est focalisé sur eux et la Belgique. D’entrée de jeu, on a senti que l’Italie cadenassait pour un sprint. Je m’attendais à des attaques dans le dernier talus, mais finalement ça montait vite sous leur impulsion.
« MIEUX QUE CE QUE JE PENSAIS »
Le sprint de Plouay est assez spécial…
Sur ce sprint on arrive vraiment très vite. On est quasiment en roue libre jusqu’à 250 mètres et au moment où on doit appuyer c’est là qu’on sent la puissance. Finalement, on pense que ça va être plus dur que ça. Aujourd’hui (mercredi), je me suis surpris à arriver aussi vite sur la ligne. Si je devais refaire mon sprint, je le lancerais plus tôt. J’ai senti qu’il était devant sur ma gauche. Ça va très vite sur les images, mais moi je sais que je fais deuxième.
Tu avais peur de Mathieu Van der Poel avant le départ…
Exactement. Il a tenté une fois, deux fois. Je pense qu’il n’a pas eu les éléments pour rouler avec lui. Il doit tellement faire peur que finalement personne ne collabore avec lui. Benoît (Cosnefroy) a été très fort pour suivre Van der Poel au moment de son attaque. Les gars ont vraiment tenu leur rôle. On a même été mieux que ce que je pensais.
« JE SAIS COMMENT COURT L’ITALIE »
Qu’est ce qu’il te manque pour battre Giacomo Nizzolo ?
Peut-être qu’il me manque un équipier dans le final, mais j’arrive à deux centimètres de la victoire. Il a été plus fort sur ce sprint. Il a été bien encadré, il lance au bon moment. Moi je dois contourner son équipier, c’est peut-être ça qui joue pour la victoire. Je savais qu’il fallait prendre la roue des Italiens. Mon équipier Guarnieri est italien, je sais comment court l’Italie. Ils ont une très grosse force lors de tous les Championnats. Je me suis calé sur eux. Il n’y a rien à dire, quand on voit les 3e, 4e... ce sont les meilleurs qui sont là. Je suis forcément déçu, mais le plus fort a gagné.
Tu as bien digéré tes émotions du Championnat de France...
Depuis dimanche, je suis resté dans le Morbihan du côté de Lorient avec ma compagne. J’ai fait une sortie décontraction lundi matin. C’est passé vite mais c’était reposant. Je fais deuxième, je dis que je suis déçu sur le coup. Mais en ce moment, j’ai les jambes, tout ce qui m’arrive est super. J’ai une consolation en me disant que je vais porter le maillot de Champion de France dès demain (jeudi), au Poitou-Charentes. Certes, il y a un maillot de champion d’Europe qui ne passe pas loin, mais depuis un mois tout est formidable.