Arnaud Démare promet « du beau spectacle »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Du chassé au chasseur. Telle est la position dans laquelle se retrouvent Arnaud Démare et la Groupama-FDJ au départ de la cinquième et dernière étape du Tour Poitou-Charentes (2.1). Après deux victoires lors des deux premières étapes, le sprinteur picard et son train ont passé une journée moins agréable, ce samedi, sur les routes de la Vienne. Lors de l’étape matinale, tout d’abord, durant laquelle l’échappée est parvenue - contre toute-attente - à résister au retour du peloton, la victoire revenant au tenace belge Sander Armée (Lotto-Soudal). “Devant, ils ont vraiment fait un numéro car Quick Step et Bahrain ont mis deux mecs à rouler. On en a mis trois, même Benjamin Thomas a fait des efforts, et ça roulait vraiment très fort.  Mais sur des demi-étapes, c’est vraiment très dynamique. On le savait, mais on s’est fait piéger. Le final était assez scabreux et j’ai manqué de peps”, expliquait l’ancien leader de l’épreuve après coup, pour DirectVelo. En fin d’étape, Arnaud Démare avait d’ailleurs perdu l’un de ses hommes forts, l’Australien Miles Scotson, sur chute. Un fait de course qui n’a pas arrangé les affaires de la structure WorldTour dans les derniers kilomètres.

Après cette mise en échec, le désormais triple Champion de France devait poursuivre la défense de sa tunique de leader l’après-midi même, lors d’un chrono individuel de 22,5 kilomètres. “Avant de m’élancer, j’avais peur car j’avais mal aux pattes suite à l’étape de ce matin. J’ai fait une bonne sieste puis à l’échauffement, j’ai vu que ça allait mieux. C’est la première fois que je roulais avec le nouveau vélo à disques de l’équipe. Des chronos, je n’en fais pas beaucoup (rires) mais j’y prends énormément de plaisir”. Le double vainqueur d’étapes a réalisé une performance solide, lui qui était parvenu à remporter le chrono du TPC il y a deux ans lors de son grand chelem. Cette fois-ci, malgré un honorable troisième meilleur temps, il a tout de même dû abandonner sa tunique de leader pour… une seconde, face au vainqueur du contre-la-montre, Josef Cerny (voir classements). “Je suis parti prudemment et finalement, sur la fin, j’ai senti que j’en avais toujours dans les jambes. Je pense avoir battu mon record sur vingt minutes. Je me suis sous-estimé alors que dans le final, j’ai fini vraiment très fort. J’ai bien envoyé dans les deux derniers kilomètres. Perdre le maillot pour une seconde, c’est bête”.

QUATRE OCCASIONS DE PASSER DEVANT AUX BONIFS

Ce dimanche, Arnaud Démare et ses hommes vont donc partir en mission reconquête sur le circuit de Poitiers. Et avec deux sprints bonifications aux Km 14 et 29, l’athlète de 29 ans semble en position favorable pour reprendre son bien, à condition que le Groupama-FDJ parvienne à contrôler le peloton en début de course. “Il y aura encore des bonifications mais j’ai déjà perdu un Tour de Slovaquie pour une seconde l’année dernière. Je le garde en mémoire. Il faudra être vigilant. Si demain, je perds d’une seconde, je me dirai que j’aurais pu prendre plus de temps sur ce chrono”. L’ancien vainqueur de Milan-San Remo a conscience que Josef Barta et la CCC Team vont le “coller aux basques”, mais pas question de s’inquiéter outre mesure. “Sur des bonifs, je peux aller chercher quelques secondes. On sait que le circuit final de Poitiers fait mal, avec le pétard aux trois bornes. Ce sera une nouvelle course. On ne va pas dire qu’on repart de zéro, mais ce sera à nous d’aller chercher du temps. Ce sera du beau spectacle !”.

Avec trois, deux et une seconde de bonification accordées à chaque sprint intermédiaire, puis dix, six et quatre secondes sur la ligne d’arrivée pour les trois premiers, Arnaud Démare aura pas moins de quatre occasions de passer devant. “Avoir une seconde de retard seulement, c’est bien. S’il y avait trois secondes, ça aurait été un peu plus chaud. Là, il suffit d’être devant sur une bonif et ça peut le faire”. Mais le sprinteur ne peut s’empêcher d’envisager le scénario catastrophe, qui lui vaudrait alors de grands regrets. “Hier (vendredi), des petites bonifs ont été prises par Benjamin Thomas et je me dis qu’une seconde… Sur le coup, on se dit que ce n’est rien. Mais ce serait dommage de perdre pour une seconde”.

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