Les Juniors français préfèrent le 11 dents

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

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Les Juniors français ont retrouvé le 52x14 vendredi dernier à Plouay. Si la Fédération Française de Cyclisme a choisi d’arrêter la limitation des braquets, ce n’est pas le cas - encore - de l’Union Cycliste Internationale. “La France a été précurseur, l’UCI y réfléchit aussi. L’UCI voulait observer ce qu’il se passait en France. Il se pourrait que la limitation soit levée”, rappelle Julien Thollet, le sélectionneur national des Juniors. Avant de rappeler pourquoi la FFC a changé de cap : “Les athlètes ne sont pas ceux d’il y a 20 ans. La maturité a évolué. On considère qu’à cet âge-là, ils doivent développer leurs capacités de force. Notre idée est de développer le peloton Junior pour que les coureurs soient plus armés quand ils arrivent chez les Élites et chez les pros”.

« UNE FORME D'INQUIÉTUDE… »

Même si les courses ont été peu nombreuses cette année pour les Juniors, ils ont dû se réadapter à remettre le 52x14 avant le Championnat d’Europe. “C’était une forme d’inquiétude pour les coureurs, surtout avec le sprint particulier de Plouay qui est rapide. Il faut sprinter en sur-vélocité, indique Julien Thollet. Ces dernières semaines, on avait insisté sur le braquet. Il fallait travailler les braquets à l’entraînement car ils n’allaient pas avoir le 11 dents. Je pense qu’ils se sont adaptés”. Ils ont ainsi fait plusieurs sorties à l’entraînement sur le 52x14 afin de se réhabituer. “Je me suis entraînée ces deux dernières semaines avec le 52x14”, faisait savoir à l’arrivée Maëva Squiban.

Les Juniors français interrogés par DirectVelo regrettaient tous le 11 dents. “J'ai du mal avec le braquet limité, je ne travaille pas assez la vélocité. Avec le 52x14, c'était compliqué de faire la différence”, regrette Baptiste Vadic qui a pris la 15e place de l’épreuve qui s’est terminée par un sprint massif. Joris Chaussinand dit lui avoir été “un peu gêné” par cette limitation. “D'habitude, on a le 11 dents dès que ça roule vite mais on s'y fait rapidement au 52x14, relativise l’habituel coureur du VC Corbas. Même si c'est possible que ça ait gêné mes coéquipiers pour le sprint qui était après un faux-plat descendant et donc à haute vitesse”.

« FORCÉMENT PLUS CONFORTABLE »

Au-delà du sprint, pour lui, le braquet limité a surtout changé la physionomie de la course. “Il a un peu tué la course puisque quand des groupes sortaient dans les bosses, ils étaient toujours repris. C'était impossible de vraiment forcer sur les portions roulantes avec un 14, on ne peut pas sortir les Watts et au final on se fait avaler par le peloton”. Selon Joris Chaussinand, la course n’est pas forcément moins dure avec le 52x14 mais elle est plus hachée. “Le rythme n'est pas régulier car nous sommes limités sur les parties roulantes donc dans le peloton, on force peu contrairement aux courses 1ère catégorie par exemple où le rythme est régulier et soutenu. Au final, on se faisait mal dans les bosses pour que tout se regroupe un peu plus loin. C'est dommage”.

Chez les filles, Maëva Squiban préfère elle aussi le braquet libre. “Même si je suis rarement sur le 52x11, sourit-elle. Dans les descentes et dans le sprint, ça permet d'aller plus vite”. A Plouay, au sprint massif, elle a pris la 4e place. Au-delà de la dernière ligne droite, c’est pour elle dans dans les descentes qu’il a fallu se réadapter. “Il y avait beaucoup de vagues. Tout le monde était tout à droite et tournait les jambes, mais ça ne nous désavantage pas tant que ça”. Pour Julien Thollet, le braquet libre est “forcément plus confortable” pour un cycliste. “Dans certaines portions à Plouay, en faux-plat descendant, on ne peut plus pédaler avec un braquet limité. C’est frustrant… Le 11 dent permets de continuer d'accélérer ou d’entretenir la vitesse. On a pris ce virage-là, on verra si ça suit…”. Les Juniors français l’espèrent aussi.

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