Tour d'Italie : Les grimpeurs d’AG2R La Mondiale vont savoir
C’est l’heure de jouer pour Geoffrey Bouchard, Jaakko Hänninen - notre photo - et Aurélien Paret-Peintre. La nouvelle génération de grimpeurs d’AG2R La Mondiale, équipe qui va enregistrer les départs de Romain Bardet, Alexandre Geniez et Pierre Latour à l’intersaison, a rendez-vous dès ce samedi sur les routes du Tour d’Italie. Pour les deux derniers cités, il s’agira d’un premier rendez-vous avec un Grand Tour. L’occasion d’en savoir un peu plus sur la suite à donner à leurs carrières respectives (lire notre dossier AG2R La Mondiale ici). “C’est important pour moi de courir un premier Grand Tour et de développer ma faculté à être concentré sur une course de trois semaines. C’est mon profil et ce à quoi j’aspire. Il va aussi falloir voir où je me situe pendant la course pour savoir si je vais m’accrocher à cet objectif de général pendant les trois semaines”, explique Aurélien Paret-Peintre, la veille du grand départ à Palerme. “J’aimerais pouvoir être acteur sur les classements généraux des différents Grands Tours. Ce Giro est un premier test grandeur nature pour apprendre plein de choses et prendre de l’expérience. Je fais confiance à l’équipe pour arriver à atteindre un niveau qui me permettra de jouer les Top 10 à terme”. L’an passé, Valentin Madouas (Groupama-FDJ) avait terminé 13e du Tour d’Italie, pour son premier Grand Tour. Un bon exemple ? Aurélien Paret-Peintre se veut prudent. “J’espère être capable de faire un Top 10 d’ici un ou deux ans mais pour l’instant, je n’ai aucune certitude sur mes capacités à pouvoir le faire. Rien n’est prouvé et il reste encore énormément d’inconnues, mais bien sûr que c’est ce à quoi j’aspire. Je fais confiance à l’équipe sur le développement de ses jeunes grimpeurs, comme l’équipe l’a déjà fait par le passé avec Romain (Bardet) ou Pierre Latour”.
Mêmes espoirs et mêmes inconnues pour Jaakko Hänninen. “Forcément, j’en saurai plus dans trois semaines. Avant de disputer son premier Grand Tour, on ne peut pas savoir quoi espérer, comment le corps va répondre, comment on va récupérer au fil des étapes. Je vais avoir des réponses. C’est important pour l’avenir”, expliquait-il pour DirectVelo ce vendredi après-midi. “Un Grand Tour, c’est spécial et très différent de toutes les autres courses du calendrier. J’ai hâte de me tester sur trois semaines. C’est beaucoup de plaisir à l’idée de me lancer dans cette aventure. Il y a un petit peu de stress aussi, mais surtout de l’excitation. Le stress, on s’y fait avec le temps”. Le Finlandais attend des réponses à ses questions. Peut-il tenir trois semaines ? Quel niveau peut-il espérer atteindre face aux meilleurs grimpeurs ? “Je vais vite savoir ce qu’il sera possible d’espérer ou non pour l’avenir. J’aimerais pouvoir prendre des coups, des échappées intéressantes. Dès le troisième jour, il y aura cette arrivée à l’Etna, sur une montée d’une cinquantaine de minutes… Il y aura encore une étape très dure le cinquième jour. On sera vite fixé. Dès la première semaine, chacun saura ce qu’il peut espérer de ce Giro et quels types d’objectifs se fixer”.
JAAKKO HÄNNINEN N’A PENSÉ QU'AU GIRO TOUT L'ÉTÉ
Geoffrey Bouchard, pour sa part, se pose un petit peu moins de questions. Certes, lui aussi s’apprête à prendre part à son premier Tour d’Italie. Mais pas à son premier Grand Tour, puisqu’il était au départ du Tour d’Espagne l’an passé. Avec réussite, l’athlète de 28 ans décrochant le maillot de meilleur grimpeur. “L’an passé, j’arrivais sur la Vuelta pour épauler Pierre Latour en montagne et faire mes armes sur une course de trois semaines. Cette fois-ci, j’y vais avec l’expérience de l’an passé sur un Grand Tour mais plutôt dans l’optique d’essayer de viser des étapes et d’aider nos jeunes grimpeurs durant les trois semaines”, précise celui qui ne compte donc pas spécifiquement jouer le général. Imagine-t-il retenter sa chance sur le classement de la montagne ? “Non, le maillot de grimpeur n’est pas un objectif. L’an passé, j’y avais dépensé beaucoup d’énergie au détriment des étapes sur la Vuelta. Soit je me faisais reprendre par le groupe des favoris sur les fins de course, soit l’échappée allait au bout mais j’avais lâché tellement d’énergie pour être dans l’échappée et disputer les grimpeurs que je n’avais plus l’énergie nécessaire dans le final pour aller chercher un bon résultat”.
Sur ce Tour d’Italie, les trois garçons ont des choses à prouver. Jaakko Hänninen, 23 ans, s’est senti monter en puissance tout au long de l’été et compte bien concrétiser. “J’étais content de Tirreno-Adriatico. Mais pas seulement. Toute ma montée en puissance, avec le Tour de l’Ain ou le Tour de Lombardie est satisfaisante. J’ai beaucoup travaillé, à l’entraînement comme sur ces courses-là, avec le Tour d’Italie en tête. Toujours. C’était une bonne préparation”. Geoffrey Bouchard, à l’inverse, ne gardera pas de très bons souvenirs des courses estivales. “Je suis un petit peu déçu de ma reprise. Je suis tombé sur la première étape du Tour de Pologne et j’ai eu du mal à m’en remettre. J’ai aussi dû me retirer du Tour du Limousin à cause de l’histoire du Covid (lire ici). J’espère maintenant monter en puissance sur ce Giro, sur des terrains montagneux qui pourraient me convenir”. Ressenti identique pour Aurélien Paret-Peintre, 24 ans, qui prétendait même, dans un premier temps, à une participation au Tour de France. “Mon niveau de performance était assez moyen sur le mois d’août, avec des résultats en-deçà de mes espérances notamment au Dauphiné. Faire le Tour pour dire de le faire n’était pas le but. Je voulais y aller pour aider l’équipe. Ma non-sélection était justifiée étant donnée ma condition physique à ce moment-là”. Tâche désormais de montrer leur meilleur visage sur les routes du Tour d’Italie. Histoire d’en savoir déjà un peu peu plus sur les objectifs à mener à terme car après le départ de Romain Bardet, AG2R La Mondiale se cherche de nouveaux talents capables de jouer un général sur les Grands Tours.