David Menut : « Je n’avais pas fait le deuil »

Crédit photo Michaël Gilson / DirectVelo

Crédit photo Michaël Gilson / DirectVelo

Si la situation sanitaire le permet, l’hiver de David Menut promet d’être excitant et intense. Désormais sociétaire de la Cross Team Legendre - ex-Chazal-Canyon -, l’athlète de 28 ans est plus motivé que jamais à l’idée de réaliser une saison de cyclo-cross pleine de réussite, lui qui ne s’imaginait pas vivre cette expérience il y a quelques mois. DirectVelo a fait le point avec David Menut.

DirectVelo : Après quatre premiers rendez-vous en République tchèque puis en Suède, tu as disputé ta cinquième course internationale le week-end dernier à Berne, pour le compte de l’EKZ Tour. Comment analyses-tu ton tout début de saison ?
David Menut : Ce week-end en Suisse, des petits faits de course ne m’ont pas permis de faire une course géniale, même si je me sentais plutôt bien sur la fin de course, avec de meilleures sensations. Le but était avant tout de mettre fin de belle façon à ce premier bloc de préparation avant le début de la Coupe de France. C’était l’occasion de belles confrontations. J’avais aussi eu la chance de courir en Suède le week-end précédent. Mis à part des cross espagnols ces deux dernières années, je n’avais jamais vraiment eu l’occasion de faire ce genre de déplacements par le passé, encore moins dans des pays non-frontaliers, en avion etc. C’est une vraie chance.

« CETTE PROPOSITION DE L’EQUIPE A CHANGÉ TOUS MES PLANS »

Une “chance” à l’image de cette nouvelle opportunité qui t’es offerte d’évoluer au niveau professionnel en cyclo-cross…
Oui, c’est superbe. Honnêtement, je ne m’attendais pas du tout à me retrouver dans cette situation-là. J’étais redescendu en amateurs au Creuse O', dans mon club familial. Bien sûr, j’avais toujours l’envie de faire des résultats personnels mais j’avais aussi un oeil tourné vers l’avenir, avec l’idée de passer prochainement de l’autre côté de la barrière. Et finalement, cette proposition de l’équipe a changé tous mes plans. Tant mieux car au final, je ne me sentais pas prêt à arrêter maintenant. Je n’avais pas fait le deuil de ma carrière sportive. Quand on m’a proposé cette opportunité, j’ai immédiatement sauté sur l’occasion. C’est ce dont j’avais envie. Je suis encore motivé à 100%. Et ce début de saison me fait dire que j’ai pris la bonne décision en me lançant dans cette aventure. Je m’éclate à faire ce que je fais.

On te sent déjà épanoui au sein de cette équipe !
Oui car j’ai déjà senti un bon groupe notamment lors du voyage en Suède. On a pu prendre nos marques et créer quelque chose à travers des moment de galères car les conditions ont été dantesques là-bas, surtout sur la première des deux courses. Il y a eu quelques petits couacs et malgré cela, c’était vraiment génial ! J’en garderai vraiment de bons souvenirs et de bons enseignements pour la suite.

« LES RÉSULTATS VONT ALLER CRESCENDO »

On te sent plus motivé que jamais !
J’ai toujours été motivé (rires). Presque trop, parfois d’ailleurs… Il m’arrive de m’emballer. Quand je monte sur un VTT, j’ai de suite envie de me lancer dans la saison de VTT. Même chose pour la route… Là, pour le coup, j’ai vraiment trouvé un projet super motivant en cyclo-cross avec cette équipe. J’ai à la fois envie de montrer l’exemple aux jeunes, tout en veillant à ne pas me faire taper dessus par ces mêmes jeunes qui montent. On est mis dans de bonnes conditions, tout est fait pour que l’on performe. Il ne reste plus qu’à espérer que l’on puisse avoir une vraie saison. Si c’est le cas, je pense que les résultats vont aller crescendo, pour moi comme pour l’ensemble de l’équipe.

Cet hiver, tu as des garanties financières mais aussi en terme de calendrier. Sur le papier, c’est donc l’idéal pour performer. Sauf qu’il y a toujours cette inconnue quant à la situation sanitaire…
C’est rageant mais on ne peut rien y faire. C’est la vie. J’ai déjà vécu ça ces derniers mois via la saison de VTT et même avec la route. Des courses étaient prévues puis annulées parfois presque au dernier moment. On a fini par s’acclimater et presque s’habituer, en quelque sorte. On va faire en fonction de ce qu’il y aura.

« C’EST PARTICULIÈREMENT INTÉRESSANT »

Ce week-end, si la première manche de la Coupe de France se dispute à Vittel (L'épreuve est menacée - voir ici -), il y aura une nouvelle formule, avec deux courses en deux jours sur le même circuit. Qu’en penses-tu ?
C’est une super bonne idée. J’ai déjà connu ce format en Suède, justement, et pour le coup, on a eu deux courses très différentes en deux jours. Le samedi, les conditions étaient très difficiles, le circuit était lourd et boueux. Il fallait énormément de puissance. Le lendemain, après une nuit sèche et venteuse, c’était plus roulant. Ce n’était plus du tout la même gestion, ni les mêmes vitesses, ni les mêmes boyaux… Et pourtant, c’était le même circuit. Mais ça nous permet donc d’avoir potentiellement deux courses très différentes, avec à chaque fois des points UCI à la clé, pour un seul déplacement. C’est particulièrement intéressant et ça pourrait aussi donner envie à un plus grand nombre de coureurs étrangers de venir pour deux courses et deux fois plus de chances de venir prendre des points.

Ce sera aussi l’occasion pour toi de marquer, d’ores-et-déjà, cette saison de ton empreinte…
Je suis ultra motivé. Dans la tête, je me sens hyper frais et plein d’envie grâce à ce nouveau projet. Le cross est une discipline qui me fait toujours autant rêver et me donne beaucoup d’émotions. Il ne reste plus à espérer que toutes les courses puissent avoir lieu. 

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