Valentin Cosnier : « On se demande ce qu'il va rester au final...»

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

La mauvaise nouvelle est tombée mercredi dernier. Le Championnat du Monde de cyclo-cross Masters, qui devait se tenir à Mol, en Belgique, les 16 et 17 janvier prochains, n’aura pas lieu (lire ici). La faute, une nouvelle fois, à cette pandémie de Covid-19 qui a déjà sévèrement taillé dans le calendrier. Un coup dur de plus, aussi, pour Valentin Cosnier, qui avait fait de ce rendez-vous son objectif de la saison.

"Ça m’a foutu un coup, reconnait auprès de DirectVelo le sociétaire du C'Chartres Cyclisme. Avec le confinement qui a décalé la préparation, c’était devenu mon objectif principal. J’étais même allé courir sur du sable pour m’habituer à la surface. Et là, l’objectif, il s’en va. C’est frustrant. Les courses sautent les unes après les autres, et on se demande ce qu'il va rester au final…"

« ON NE SAIT PLUS TROP POUR QUOI ON ROULE »

Avec son statut de coureur de N2, le crossman de 38 ans n’est pas autorisé à s’entraîner en extérieur autant qu’il souhaite. "J’ai repris un abonnement Zwift, histoire de travailler les intensités. Sinon, je roule autour de chez moi dans la limite autorisée. Bon, il m’arrive parfois de dépasser un peu (rires)", explique celui qui a dû, une nouvelle fois, s’adapter à ce contexte exceptionnel.

Une situation difficile à gérer, à l’heure où la saison bat habituellement son plein et que les cross régionaux s’enchaînent. Il tente tout de même de relativiser. "Ce serait bien d’élargir les autorisations, mais c’est la période qui veut ça, relève le spécialiste des sous-bois, Champion de France Masters 2 de la spécialité en 2019 (lire ici). Il faut des règles, et malheureusement on ne peut pas contenter tout le monde. Moi, je gagne ma vie, j’ai un travail à côté, donc je pense surtout à ceux qui vivent de ce sport".

Cette assurance ne l'empêche pas d'avoir des doutes concernant la tenue des prochains évènements. Lui qui avait pour objectifs principaux son Championnat régional Masters (le 5 décembre à Millancay, Loir-et-Cher), le Championnat de France (le 20 décembre à Rodez) et, donc, le Mondial, se prépare à tirer un trait sur ces trois dates. "Forcément, on s’interroge. Mon Championnat régional doit se tenir cinq jours après le déconfinement. Honnêtement, je pense qu’il n’aura pas lieu. Pareil pour le Championnat de France. On ne sait plus trop pour quoi on roule, ni quand et comment ça va reprendre".

« DÉCALER LES COURSES » POUR ÉVITER LES SOUCIS PHYSIQUES

Et si, potentiellement, la saison redémarrait dans les semaines à venir, Valentin Cosnier pense qu’un nouveau problème pourrait alors se poser. "La gestion de la préparation des athlètes risque d’être délicate au déconfinement, notamment dans ma catégorie. Même si nous sommes en bonne forme, nous sommes plus âgés. Il ne faudrait pas qu’une reprise trop brusque entraîne des soucis physiques. C’est pour cela qu’il faudrait décaler les courses, afin de laisser plus de temps de préparation. Mais c’est compliqué".

Compliqué aussi de se projeter, dans une saison qui offre de moins en moins de perspectives. "J’ai déjà pensé mettre fin à ma saison, reconnait-il. J’ai échangé avec Morgan Chedhomme (Manager du Team CX 34, NDLR), et lui aussi a envisagé d’arrêter. Avec l’annulation du Championnat du Monde, d’autres risquent d’avoir la même idée. Pour l’instant, je continue, donc s’il y a une coursette qui est organisée dans le coin, je ne dis pas non". Quant à un arrêt pur et simple de sa carrière, ce passionné est affirmatif. "Non, je n'y pense même pas. J’aime trop ce sport !".

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