À titre personnel, Steve Chainel ne gardera pas un grand souvenir de l'édition 2021 du Championnat de France de cyclo-cross. Titré en 2018, il a cette fois-ci terminé à la 16e place, ce dimanche à Pontchâteau (Loire-Atlantique). Pour autant, le fondateur du Cross Team Legendre peut retirer une satisfaction du podium de David Menut chez les Elites, et surtout du titre d'Antoine Huby chez les Espoirs, comme il l'explique à DirectVelo.

DirectVelo : Quel bilan tires-tu de ta course ?
Steve Chainel : Ce n’est pas du tout la place que j’espérais. Quand on a été titré trois ans auparavant, faire 16e, ça parait ridicule. Je suis très déçu de ma performance. En cyclo-cross, il faut savoir prendre un bon départ, ne pas tomber et ne pas avoir de soucis mécaniques, et malheureusement, ma course s’est arrêtée après 400 mètres. Je casse mon dérailleur, et j’ai dû aller jusqu’au poste à pied. C’est dur de se préparer autant de temps, et de constater aussi vite que c’est terminé. C’est difficile à accepter.

Finalement, tu es passé par toutes les émotions pendant la journée…
Aujourd’hui (dimanche), c’était vraiment ça. J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps pour le titre d’Antoine Huby, et là, je suis un peu dégoûté. Dans le même temps, je suis content pour David Menut, et déçu pour Mickael Crispin, qui a été pris dans la chute au départ. Mais c’est pour ça que je fais encore du vélo, pour ces émotions. Dans quelque temps, lorsque je serai de l’autre côté de la barrière, je vivrai les émotions différemment. Mais là, en tant que coureur toujours autant motivé à faire le job, ce n’est pas facile. Mais je prends tellement de plaisir que je continue, et j’espère aussi tirer les jeunes de l’équipe vers le haut.

« JE VAIS CONTINUER MA SAISON APRÈS LE MONDIAL »

En parlant de l'équipe, on peut dire que c'est une journée réussie pour le Cross Team Legendre...
Oui, le bilan est très bon. On a vraiment créé quelque chose au sein du Cross Team Legendre, à l’image de nos partenaires, et c’est génial parce qu’on a répondu présent au moment où on était attendu. On a la vocation d’être une vraie équipe de cyclo-cross, et nous repartons avec trois médailles. Forcément, avec neuf coureurs au départ, il y a des déçus, et j'en fais partie, mais c'est le vélo. Il y a plus de déceptions que de bons moments.

Désormais, quelle est la suite pour toi ?
Je vais disputer la dernière épreuve de Coupe du Monde, puis le Championnat du Monde. Mais pour la première fois, je vais continuer ma saison après le Mondial. J’ai vraiment envie d’enchaîner les courses. Notre équipe est 100% focalisée sur le cyclo-cross, donc pourquoi s’arrêter après le Championnat du Monde ? Il y a encore des week-ends à faire en Belgique, il faut en profiter. Et personnellement, je sais que mes jours sur un vélo sont comptés, donc j’en profite aussi un max, même si je n’ai plus le même coup de pédale qu’il y a quelques années. Je m’éclate, donc il n’y a pas de raisons que je ne pousse pas jusqu’à fin-février.