Boucles du Haut-Var : « Tout le monde veut continuer »
Imaginer le peloton amateur sur les routes au mois de février semble de plus en plus utopique. La menace d’un troisième confinement à venir et l’annulation des épreuves les unes après les autres, ces derniers jours, semblent faire penser à un début de saison réduit à néant. Organisateur des Boucles du Haut-Var, qui doivent se tenir cette année sur cinq jours, du 14 au 18 février, José Bertolino a encore la conviction qu’il reste un mince espoir. Alors, il attend la décision du « maître des horloges », le Président de la République Emmanuel Macron, pour savoir si un nouveau confinement l’obligera à renoncer. En attendant, il continue d’y croire.
DirectVelo : On voit les courses amateurs du début de saison s’annuler les unes après les autres depuis quelques jours. Quelle est la situation actuelle pour les Boucles du Haut-Var ?
José Bertolino : On a les autorisations de la préfecture, en tant que course pour sportifs de haut niveau, avec des 1ère catégorie. Ce qui peut nous empêcher de partir désormais, c’est un confinement. On s’attendait à une annonce cette semaine mais visiblement, c’est repoussé. De notre côté, on continue de se tenir prêt. Ce n’est pas la situation idéale, forcément, car je pensais prendre une décision le 15 janvier, et ce n’est pas le cas. Je me demande si on sera fixé avant début février. Sans doute pas… Mais on y croit.
« TOUT LIMITER AU STRICT MINIMUM »
On imagine la situation particulièrement tendue au sein du comité d’organisation...
On réduit tout au maximum, avec à l’esprit que ça pourrait bien ne pas partir. On a évité de communiquer via les pancartes et autres dans les villes qui accueillent l’événement, vu le contexte… Il y a 70 bénévoles à héberger, c’est dur. Les équipes sont plus autonomes et paient leur hébergement, souvent en gîte. Ils se débrouillent pour leurs repas, etc. C’est de la débrouille pour tout le monde, en fait. Si ça part, on accueillerait les équipes le matin au départ, et elles repartiraient aussitôt après l’arrivée, ça s’arrête là. C’est le plan. On doit tout limiter au strict minimum, en particulier les contacts.
Que peut-il se passer désormais ?
J’ai rendez-vous en préfecture jeudi prochain (la date exacte ne serait pas encore tranchée, selon d’autres sources, NDLR). Il y aura différents organisateurs, notamment ceux du Tour de la Provence (Pierre-Maurice Courtade) ou du Tour des Alpes-Maritimes et du Var (Serge Pascal). Tout sera évoqué lors d’une grande réunion, en préfecture de Toulon. Honnêtement, je ne pensais pas avoir le temps d’être convié à cette réunion car j’avais imaginé que le confinement soit annoncé avant et que l’affaire soit déjà pliée pour nous (sourire). Mais tant que l’on ne nous dit pas non, on reste debout.
« ON N’A PAS LE COUTEAU SOUS LA GORGE »
Et si le Président de la République annonce un nouveau confinement ?
Ce sera trop compliqué, bien sûr. Comment les équipes feraient-elles ? Certains viennent des Hauts-de-France ou de Normandie… Vous imaginez ? Ce serait impossible. Mais bon, pour l’instant, il n’y a pas de confinement, alors sait-on jamais. Si j’avais perdu 50% des équipes en route, si j’avais perdu la motivation des bénévoles, la volonté des prestataires ou le soutien des villes, j’aurais annoncé l’annulation dès maintenant. Mais pour l’instant, tout le monde veut continuer. Alors que dois-je faire ? Il ne faut pas lâcher. Pour le reste, globalement, c’est évidemment une période pourrie…
Prends-tu des risques financiers en repoussant l’échéance ?
Attendre encore un peu ne m’engage pas nécessairement sur des frais supplémentaires et donc de potentielles pertes en plus. Ce que j’engage me servira, au pire, pour 2022. Personne ne nous demande d’acompte, que ce soit les hôtels ou autre. On n’a pas le couteau sous la gorge. Sinon, j’aurais dû faire un choix comme l’ont déjà fait d’autres comités organisateurs. Mais pour le moment, on peut continuer d’espérer.