L’Essor basque attend d’autres bonnes nouvelles
Imaginé avant la prise de parole du Premier ministre Jean Castex vendredi soir, un troisième confinement n’a pas été la solution choisie par l’Etat français. S’il reste dans les têtes, la situation actuelle permet à Christian Bibal d’imaginer la tenue de l’Essor basque pour lancer la saison amateur les deux premiers week-ends de février (voir le programme). L’organisateur, qui espère recevoir les arrêtés préfectoraux en début de semaine, fait le point pour DirectVelo.
DirectVelo : L’Essor basque va-t-il avoir lieu ?
Christian Bibal : Nous avons reçu le courrier de la Fédération Française de Cyclisme qui permet d’organiser une course avec une majorité de N1 et coureurs de 1ère catégorie. Ça a été entériné après des discussions avec le ministère des sports. Nous avons transmis tous les éléments à la préfecture des Pyrénées-Atlantiques, dont ce courrier. Elle avait des directives générales et ne connaissait pas le cas précis dans chaque sport. On a donc eu un premier feu vert. Désormais, j’attends de recevoir les arrêtés préfectoraux. On les aura normalement lundi ou mardi, au plus tard.
Tu sembles optimiste sur la tenue de l’épreuve…
Nous redoutions l’annonce d’un troisième reconfinement. Or là, on reste sur le même principe même si c’est un peu plus strict notamment aux frontières. Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas organiser. Nous ne sommes pas dans un coin où la situation est rouge écarlate. Je ne vais pas dire que nous sommes privilégiés mais il n’y a pas trop de dégâts dans les hôpitaux du département. On peut se douter qu’il y aura un nouveau reconfinement mais on peut au moins imaginer faire le premier week-end de l’Essor.
ÉVITER UN ATTROUPEMENT
Avec quelles contraintes ?
On va devoir imposer des choses. Il n’y aura pas de cohabitation entre les habitants des communes et les coureurs. On veut éviter un attroupement. Les zones départs et arrivées seront protégées. On va fournir des badges pour y accéder même si bien sûr, on ne va pas boucler les villes… Pour le podium, les coureurs vont monter un par un. Il y aura du gel, avant, après… On va respecter les gestes barrières.
Tu as demandé un gel de l’augmentation des frais de gendarmerie…
Nous sommes bénévoles, et il y a une crise qui frappe les petits commerces comme les bars et restaurants. Il faudrait un effort de la gendarmerie. Je ne demande pas de supprimer les frais mais de ne pas les augmenter cette année. J’ai sollicité la FFC et le ROCC (Rassemblement des Organisateurs des Courses Cyclistes, NDLR). Ils m’ont répondu qu’il y avait des discussions en cours, je veux bien le croire. J’ai aussi écrit au colonel de gendarmerie du département. Ça serait sympa d'avoir un petit geste en cette année exceptionnelle.
LE PLEIN D'ENGAGÉS
Les cinq épreuves devraient faire le plein d’engagés…
C’est très encourageant pour nous. Il y a un fort engouement de la part des coureurs qui sont frustrés de la saison passée. Ils ont besoin de courir, de sortir de ce carcan. Dès le début du mois d’octobre, les clubs ont postulé pour venir. En plus des clubs qui viennent chaque année, on aura des nouvelles équipes comme Dinan ou le VS Valletais. Côtes d’Armor est de retour. Il y a des coureurs individuels qui viennent de loin. On est obligé de refuser du monde !
Les équipes espagnoles seront-elles là ?
Cinq ont prévu de faire le déplacement. Il faut voir avec le durcissement aux frontières mais les coureurs vont faire des tests PCR avant de venir. Ils auront aussi l’attestation pour se déplacer et je vais leur envoyer un document qui prouve qu’ils sont engagés sur nos courses.
« SI ÇA N’A PAS LIEU, ON N’AURA PAS TRAVAILLÉ POUR RIEN »
Comment vis-tu la situation ?
C’est une année forcément particulière mais comme pour d’autres éditions. J’ai une équipe de bénévoles très motivée autour de moi. Nous bossons sur la course depuis septembre. On ne savait pas à quoi s’attendre à l’époque. Nous avons passé des heures et des heures à faire des réunions. C’est un travail fastidieux, réalisé dans un climat anxiogène. Mais je n’ai senti aucune réticence au sein de notre équipe.
Et si l’Essor était annulé ?
Si ça n’a pas lieu, on n’aura pas travaillé pour rien. Le boulot effectué depuis des mois sera valable l’an prochain. Il y a eu plusieurs changements de municipalités l’an dernier, il a fallu convaincre les nouvelles équipes. Nous sommes dans une région où les municipalités aiment beaucoup l’Essor. Une commune comme Tarnos a dû recevoir la course à 35 reprises, sur 46 éditions. C’est extraordinaire.