Bauke Mollema confirme ses bonnes sensations. Après avoir décroché la 7^e place au Mont Ventoux, la semaine dernière, sur le Tour de la Provence, le coureur de la Trek-Segafredo a cette fois décroché sa première victoire de la saison, en haut de Gourdon, sur la première étape du Tour des Alpes-Maritimes et du Var (voir classement). "J'ai fait la reconnaissance, je connaissais cette montée parfaitement. Il fallait y aller tôt, avec de la puissance. Je ne voulais pas être débordé et perdre des places. L’équipe a fait un super travail pour me garder devant dans le dernier kilomètre. Nous étions encore cinq ou six avec Kenny (Elissonde), Gianluca (Brambilla) ou encore Giulio (Ciccone)". Il a fallu être malin pour griller la politesse aux meilleurs puncheurs du peloton.

Désireux de ne pas attendre les derniers mètres et un vrai sprint en groupe, Bauke Mollema a voulu anticiper. Comme Nairo Quintana (Arkéa-Samsic), qui a été le premier à allumer la mèche. "Quintana a accéléré à 500-600 mètres de la ligne. Je savais que j’allais devoir y aller et faire un long sprint. Alors j’ai bougé à 300-350 mètres de l'arrivée. C’était en effet un long sprint, plaisante le vainqueur du jour, mais je l’ai fait, c’est super !". Il a ainsi devancé Greg Van Avermaet (AG2R Citroën Team) et Valentin Madouas (Groupama-FDJ), tous deux spécialistes de ces efforts. "Des gars comme eux sont plus explosifs que moi. Donc je devais faire confiance à ma puissance et commencer le sprint tôt pour prendre une petite avance. Dans les 100 derniers mètres, je perdais de la vitesse. Mais j’ai pu tenir pour contenir leur retour".

OUBLIER LES DÉMONS DU TOUR

Néanmoins, Bauke Mollema n’est pas le seul coureur de sa formation à bien marcher en début d’année. C’est également le cas de Giulio Ciccone, 2^e à Manosque et 6^e au Ventoux sur le Tour de la Provence. "L’arrivée était destinée aux coureurs explosifs et rapides. Mais même si c’était une ascension difficile, ce n’était pas non plus une montée énorme. Nous n’étions pas sûrs de jouer ma carte car Giulio pouvait marcher très fort sur une arrivée comme ça". Puis la situation en a décidé ainsi. "Nous étions tous les deux très bien, il fallait essayer. Je me suis senti bien toute la journée et je me suis retrouvé en parfaite position. C’est très bien pour commencer le week-end… et la saison !".

Dans une épreuve montagneuse, le Néerlandais peut espérer défendre son maillot de leader. "L’arrivée demain (samedi) est assez similaire à aujourd'hui (vendredi), peut-être même un peu plus pentue. Ce sera sans doute encore nerveux dans le final. Et puis dimanche il y a l'étape reine avec beaucoup d'ascensions, une étape très montagneuse". Parfait pour le coureur de 34 ans. "Je me sens bien, l’équipe est forte, il y a beaucoup de montées… bien sûr que j’espère défendre le maillot !". Alors qu’il doublera Giro et Tour de France avant Tokyo pour les Jeux Olympiques, Bauke Mollema avait à cœur de commencer fort. "J'ai fini ma saison très tôt l'année dernière, après ma chute au Tour de France. Donc je me suis entraîné dur en décembre et janvier car je voulais vraiment arriver en forme dès février. C’est d’autant plus gratifiant de gagner aussi tôt dans la saison".